Deux pêcheurs accostent sur une petite île et découvrent les corps atrocement mutilés de trois adolescents. La seule survivante, Penny, est dans un état second. Internée dans un institut spécialisé, elle va livrer aux enquêteurs un étrange récit.
Tourné en 1972, « La tour du diable est un film qui mélange plusieurs genres, à la fois le « Survival », le « slasher » et les enquêtes à la « Van Helsing ». Pour le reste, le scénario, signé du romancier anglais George Baxt, plus connu pour sa série de Romans Pharoah Love (L’histoire suit les enquêtes d’un détective Noir et Homosexuel) , crédité, mais dont le style ne convenait pas aux producteurs et qui fut totalement réécrit par le réalisateur Jim O’Connoly (La Vallée de Gwangi), nous plonge dans une intrigue qui suit les enquêtes d’un groupe tentant d’élucider des meurtres commis sur une île portant le doux nom de « Ile du Diable ». Très vite le petit groupe va se retrouver au cœur d’une histoire sordide et les morts vont commencer à se compter.
Ce qui est intéressant dans ce film, qui ne brille pas forcément par sa qualité ni par son originalité c’est la volonté des producteurs anglais de vouloir rivaliser sur le terrain avec la production Américaine et particulièrement la Hammer, grande faiseuse de Films d’horreur de plus ou moins bonne qualité. Et même si dans les années 70, le studio commence à montrer des signes de fatigue, il n’en demeure pas moins toujours aussi présent. Richard Gordon, producteur Anglais et patron de la société Gordon Films, qui produira des films tels que « La poupée Diabolique » de Lindsay Shonteff en 1962, ou encore et c’est une prise de guerre, « La Sépulture Maudite » de Robert Day, en 1958, avec l’acteur Boris Karloff, légendaire interprète de la créature de « Frankenstein », pour le compte d’Universal en 1931. Richard Gordon est donc, bien décidé à concurrencer la Hammer, et pour cela il doit alimenter son catalogue, et pitch de Jim O’Connoly et Georges Baxt lui plait. Il signe les yeux fermés. Mais voilà l’humour et l’aspect sulfureux de Baxt ne conviennent pas, et de son scénario il ne restera plus que le titre. Pour en ressortir un film de fabrication assez classique.
Et c’est ce qui ressort de ce film, qu’une sensation de mal achevé ou en tous les cas de mal contrôlé. Car, ici l’intrigue reste assez mal contenue et en l’espace d’un plan sur une photo nous comprenons rapidement quels sont les ressorts narratifs qui vont nous être présentés. La mise en scène, même si elle tente parfois de nous surprendre annonce beaucoup trop vite ce qui va arriver et perd donc tout effet de surprise. Ajoutez à cela des effets de caméras ou des effets spéciaux tout aussi maladroit et vous comprendrez vite que cette « Tour du Diable » n’a d’inquiétante que le nom, tant le reste est assez plat.
Même chose du côté des acteurs qui tentent autant que faire se peut de donner un peu de crédit à leurs personnages, mais certains et particulièrement les monstres y vont de leurs cris ridicules quand d’autres doivent alors essayer de feindre la surprise, alors que le monstre est déjà devant eux. Et je ne parle pas de la scène pénible à regarder de la crise de panique de la première survivante qui dure plusieurs secondes et nous fait perdre environs 10% d’audition, ais pour un résultat peu convaincant, loin de là.