Pierre Vidal, cadre dans une banque, doit remplacer le directeur temporairement. Alors que les responsabilités lui montent à la tête et que sa jalousie envers sa fiancée, Janet, devient maladive, il se fait dérober une mallette appartenant à un gros client. Pierre se lance, avec sa fiancée, à la poursuite des voleurs.
Depuis « Les Bidasses en folie » en 1971 et « Les Fous du Stade » l’année suivante, le réalisateur Claude Zidi, veut sortir de sa collaboration d’avec Les Charlots, pour montrer qu’il est capable de faire des comédies plus structurées et moins axées sur les gags. Son premier essai : « La Moutarde me monte au nez », avec, déjà, le duo Pierre Richard et Jane Birkin, qui avait été vu par plus de 3 Millions de personnes, Zidi revient avec « La Course à l’échalote », une nouvelle comédie, plus « Américaine », avec un scénario bien plus travaillé, des personnages, qui gagnent en nuances et en profondeur, comme Pierre Vidal, Cadre dans une banque, jaloux excessif et quelque peu pingre, va tout faire pour sauver l’image de sa banque, suite à un braquage.
Cela va permettre au réalisateur, qui comme pour son précédent film signe le scénario avec son comparse de toujours, Michel Fabre (Banzaï), de montrer toutes les qualités de sa réalisation, mais aussi tous les défauts, car Zidi, filme vite et met ses idées au cœur de son travail et notamment les gags visuels qu’il va glaner au cinéma des grands comiques américains, comme les frères Marx ou Harold Loyd et Buster Keaton. En se reposant sur la force comique de Pierre Richard, qui est déjà une star bien installée avec des succès comme « Le Distrait » (1970) de lui-même, mais surtout « Le Grand Blond avec une chaussure Noire » (1972) d’Yves Robert et sa suite 4 années plus tard, Claude Zidi, va pouvoir mettre en place des gags visuels moins gratuits, qui vont se fondre dans l’histoire, ce qui les rends encore plus drôle, comme lorsque, Pierre Vidal veut espionner sa bien-aimée en utilisant la fenêtre des WC et qu’il se coince le pied dans le toilette. Une idée simple, peut-être un peu franchouillarde, mais pas tant, qui va prendre un peu plus de subtilité par une mise travaillée et soignée.
« La Course à l’Echalote » c’est aussi le moment où Jane Birkin devient une véritable star en France. Et même si sa composition n’est pas la plus remarquable qu’elle ait pu offrir, sa fraicheur de jeu, sa singularité et l’osmose que ‘on ressent avec son compagnon de film, est indéniable. La comédienne et chanteuse s’émancipe de son pygmalion, Serge Gainsbourg, qui voulait constamment en faire un objet de fantasmes. Ici, son personnage est une femme forte qui veut être surprise, sortir de la routine, vivre des aventures pour retrouver le piment dans son couple qui semble bien plat. L’actrice est pétillante et même si son jeu n’est pas toujours très juste, elle parvient à s’imposer face à un Pierre Richard au cœur de la mise en scène qui continue de parfaire son personnage de maladroit et de gentil plongé dans une aventure extraordinaire.