Graveson, un charmant petit village du Midi de la France, avec ses joueurs de pétanque dont l'accent fleure bon la Provence. Jules, l'épicier, et son fils sont chargés d'organiser les festivités marquant le passage de la flamme olympique. Celle-ci est portée par un athlète allemand, très grand, très blond, avec des yeux très bleus, possesseur d'une spectaculaire musculature. Aux abords du village, dans la joie et avec fantaisie, quatre garçons font du « camping sauvage ».
Leur nom ne dit peut-être pas grand-chose aux jeunes générations, mais aussi surprenant que cela puisse paraître, particulièrement lorsque l'on regarde « Les fous du stade », mais Les Charlots furent des stars internationales. Composé de Gérard Rinaldi (Marc et Sophie), Jean Sarrus, Richard Bonnot, Gerard Philippelli et Jean-Guy Fechner, qui vint en remplacement de Luis Rego parti rejoindre l'équipe du Splendid, chanteurs, humoristes et comédiens, Les Charlots sont apparus dans pas moins de 15 films. Mais avant cela, avant que le 7eme art ne s'intéresse à eux, il s'agissait d'abord d'un groupe de musique ayant signé des tubes tels que : « Merci Patron », « Paulette la reine des Paupiettes » ou encore « L'Apérobic ». Ce groupe de musiciens faussement amateurs devient de plus en plus célèbre et les chansons devenant des succès, leurs animations faisant hurler de rire les foules, ils ne tardèrent pas à trouver des offres pour intégrer la grande famille du cinéma.
Mais voilà, Les Charlots est un groupe difficile à gérer, le bazar que l'on voit dans les films, la dilettante qui ressort de leur style est un reflet quasi exact de la façon de fonctionner de ses membres. Toujours en mouvement, jamais vraiment sérieux et prenant tout à la légère. Il faudra la rencontre avec Claude Zidi, pour que Les Charlots trouvent un réalisateur qui sache les canaliser. Et l'inverse est la même, Zidi avait besoin d'un succès pour gagner sa respectabilité en tant que réalisateur. Ce film ce sera « Les Bidasses en Folie » où les humoristes vont s'en donner à cœur joie dans les rôles de jeunes intégrant leur service militaire, alors qu'ils ne sont pas faits du tout pour l'ordre et la discipline. Le film fait plus de 7 millions d'entrées, les Charlots et Zidi sont lancés, ils vont confirmer leur succès avec leur deuxième film : « Les Fous du Stade ».
Toujours sur un scénario signé Claude Zidi, le film embarque cette fois ci les Charlots dans une épreuve olympique. Les gags s'enchaînent, les situations se répètent et le grand bazar général ne fait que plus se ressentir. Dans un esprit toujours « Franchouillard », ça sent bon le vin rouge et le saucisson, le film se déroule avec un goût certain pour le visuel qui pourrait faire penser à Tati ou même à Chaplin, mais avec la profondeur en moins. Car, il faut bien le dire, « Les Fous du Stade » est un film épuisant, parfois drôle, mais pas toujours, et surtout assez vide de substance. Claude Zidi s'amuse beaucoup avec ses comparses, et cherche avant tout à faire rire avec des gars visuels, sans forcément la volonté d'avoir une histoire solide à nous raconter, ni des personnages à construire à mesure que le film se déroule. Alors oui, on se souviendra de la voiture avec les vélos sur son toit qui se retourne forçant les cyclistes à pédaler pour la faire avancer, ou de la statue qui se penche pour passer sous un pont, mais rien de beaucoup plus.
Alors, il y aura toujours une clientèle pour les films des Charlots, le film a tout de même fait plus de 5 Millions d'entrée en France et plus de 50 Millions rien qu'en Inde, mais lorsque l'on gratte un petit peu, nous nous rendons compte rapidement qu'il ne présente pas un grand intérêt et que les films de De Funès ou la série des « 7eme Cie » avaient le mérite de proposer des histoires solides, avec des personnages construits et pas simplement un amoncellement presque épuisant de gags à la seconde.