Marvel Studios rassemble une équipe de anti-héros peu conventionnelle : Yelena Belova, Bucky Barnes, Red Guardian, Le Fantôme, Taskmaster et John Walker. Tombés dans un piège redoutable tendu par Valentina Allegra de Fontaine, ces laissés pour compte complètement désabusés doivent participer à une mission à haut risque qui les forcera à se confronter aux recoins les plus sombres de leur passé. Ce groupe dysfonctionnel se déchirera-t-il ou trouvera-t-il sa rédemption en s’unissant avant qu’il ne soit trop tard ?
Depuis l’après confinement, Disney et Marvel ont bien du mal a retrouver les faveurs du public. Et souvent lorsqu’ils décrochent la timbale ce sont des surprises, comme avec « Deadpool & Volwerine » de Shawn Levy l’année précédente. Depuis toutes les sorties sont à la peine, et il faut bien dire que le studio a bien du mal à se renouveler et semble vouloir s’adapter à une nouvelle exigence du public et son rejet pour des projets qui multiplient les allers retours sans jamais conserver une certaine cohérence qui pourrait faire revenir le public en masse comme durant la « saga de l’Infinité ». Kevin Feige, le grand patron Marvel, le disait toujours : « je sais qu’un jour cela s’arrêtera », en parlant des chiffres colossaux générés par les films post Covid.
En y regardant de plus près, il semble que les ruptures de tons, où les risques pris par les frères Russo ou par James Gunn semblent avoir donné des ailes aux producteurs et au réalisateurs qui se sont un peu trop laissé aller à pousser des curseurs ou à manquer complètement de retenu, comme cela fut le cas avec « Thor : Love and Thunder » qui malgré ses qualités, ne parvient pas à faire oublier certains moments gênants comme les deux chèvres. Tout cela pour dire que « Thunderbolts » qui, à l’inverse de « Suicide Squad » ne réunit pas que des méchants, mais plutôt des anti-héros qui vont avoir pour mission de lutter non pas contre un ennemi s’en prenant ouvertement aux terriens, mais plutôt tentent de donner un sens à leur vie en s’unissant contre un ennemi commun, qui pourrait créer une arme dangereuse pour l’humanité.
Pour l’histoire « Les Thunderbolts », créés par Kurt Busiek (Iron Man), scénariste et Mark Bagley (Spider-Man), dessinateur, sont apparus pour la première fois dans le N° 449 de « The Incredible Hulk » publié en 1997. Le projet de les transposer au cinéma est débord passé dans les mains de James Gunn pendant le tournage des « Gardien de la Galaxie » en 2014, qui l’abandonna après avoir tourné « The Suicide Squad ». Malgré plus de 10 années de production, une grève des scénaristes et deux décès pour qu’arrive enfin le film sur nos écrans. Sur un scénario, d’abord écrit par Eric Pearson (Thor Ragnarok) puis réadapté par Joanna Calo (The Bear), le film fut confié à un réalisateur de télévision : Jack Shreier (Kidding). Un homme plus habitué au ton doux-amer de la comédie sous format sériel qu’aux grosses productions de chez Marvel. Et pourtant « Thunderbolts » surprend, captive et apporte quelque chose de nouveau dans cet univers un peu trop régulé maintenant que le studio nous propose.
Car l’intérêt de mettre en scène des anti-héros c’est que l’on peut s’amuser avec et les plonger dans bon nombre de situations sans pour autant lisser leur image. Et c’est exactement ce que l’on retrouve, ici, dans un scénario impeccable qui parvient à jouer sur plusieurs tableaux, gardant des valeurs fortes et une envie furieuse de donner du spectacle au public. Alors, on pourra bien-sûr reprocher quelques facilités, mais l’intelligence du réalisateur et des scénaristes et de justement, ne jamais avoir trop de sérieux lorsqu’ils utilisent ces grosses ficelles, mais de pouvoir aussi apporter de la profondeur et de la subtilité dans des personnages, bien souvent malmenés dans les productions différentes. Le rythme y est soutenu et l’idée de rendre ces personnages, prisonniers de leurs seconds rôles autant impliqués personnellement dans le combat que dans une mission qui peut les dépasser est certainement le ticket gagnant de ce film et ce qui manque cruellement aux dernières productions Marvel. Par son statut particulier « Thunderbolts » gagne par son audace, et souvent par son irrévérence. Cela peut-être une piste à suivre pour les futures productions.