Un 31 octobre, à Haddonfield, Illinois, le soir de la fête des masques d’Halloween... La vie du jeune Michael Myers, 10 ans, bascule. Troublé par des pulsions morbides, moqué par ses camarades d'école parce que sa mère est strip-teaseuse, harcelé par son beau-père, tourmenté par les premiers émois sexuels de sa sœur aînée, il revêt un masque en latex et, dans un accès de folie, assassine la moitié de sa famille au couteau de cuisine. A la suite de cette nuit de cauchemar, il est pris en charge par le docteur Sam Loomis, un brillant pédopsychiatre, mais tue sauvagement une infirmière, précipitant le suicide de sa mère, désespérée. Un 31 octobre, 17 ans plus tard. Toujours dissimulé derrière un masque et enfermé dans son mutisme, Michael s'échappe de la prison psychiatrique où il a grandi et recommence à semer des cadavres sur sa route. Convaincu qu'il est une incarnation du mal à l'état pur, le docteur Loomis part sur sa piste. Celle-ci mène directement à Haddonfield, là où se trouve toujours la petite sœur de Michael, Laurie, seul membre de sa famille encore en vie.
D’abord envisagé par Oliver Stone (JFK), le remake du film de John Carpenter datant de 1978, fut donc réalisé par un ancien leader de groupe de Métal (Les White Zombies) : Rob Zombie (Ca ne s’invente pas !). Le réalisateur qui semble s’être spécialisé dans le genre a puisqu’il dirigea « La Maison des Mille Morts » en 2003 puis « The Devil’s Reject » deux ans plus tard. Le voir à la tête de ce remake de cette œuvre marquante de John Carpenter n’est donc pas une surprise mais plutôt une suite logique. Et le premier choc, vient d’abord de l’envie du réalisateur de nous raconter l’enfance chaotique de ce psychopathe hors norme, « increvable » et particulièrement déterminé à faire couler le sang, même lorsque cela ne vient pas forcément servir le but premier de son odyssée sanguinaire. Alors c’est à la fois le défaut et la bonne surprise de ce film.
C’est une bonne surprise, car, même avec un enfant dans le rôle de Michael Myers, l’effrayant Daeg Ferch (Mr Wolff), 12 ans au moment des faits, le film dans cette ambition fonctionne et décuple même l’aspect révulsif des scènes de tueries. C’est aussi une manière de donner plus d’épaisseur au personnage de psychopathe redoutable et surtout increvable. Et l’utilisation des différents masques ne fait que renforcer ce parti pris qui durera quasiment jusqu’à la fin du film. Mais voilà, c’est aussi la faiblesse car, à vouloir donner plus de profondeur au personnage de Michael Myers tout en s’inscrivant dans un « Slasher » tout ce qu’il y a de plus classique et surtout iconique comme « Halloween », on risque également de perdre en cohérence et les tueries de Myers deviennent contre productives dés lors qu’elles ne concernent pas la quête du tueur. C’est le cas pour la scène de la station-service, ou encore des amoureux dans la maison du psychopathe.
Et même si la mise en scène de Rob Zombie ne démérite pas, elle se perd dans son traitement plus intellectuel de son sujet et moins horrifique que la version d’origine de Carpenter et ne peut éviter des longueurs, notamment dans la confrontation finale qui n’en finit pas et passe de rebondissements en rebondissements, dans un enchainement qui souvent frôle le ridicule. Michael Myers se prend un énorme couteau de cuisine dans la jugulaire, pas grave il se relève, il se prend trois balles dans le corps, il se relève aussi, il tombe de deux étages, même chose, tout ça pour tenir sur la longueur. Mais voilà, à un moment le spectateur regarde sa montre, et ça c’est sans appel !