Cela fait près de trente ans que le Virus de la Fureur s’est échappé d’un laboratoire d’armement biologique. Alors qu’un confinement très strict a été mis en place, certains ont trouvé le moyen de survivre parmi les personnes infectées. C’est ainsi qu’une communauté de rescapés s’est réfugiée sur une petite île seulement reliée au continent par une route, placée sous haute protection. Lorsque l’un des habitants de l’île est envoyé en mission sur le continent, il découvre que non seulement les infectés ont muté, mais que d’autres survivants aussi, dans un contexte à la fois mystérieux et terrifiant…
Danny Boyle (Slumdog Millionnaire), réalisateur oscarisé, et Alex Garland (Civil War), scénariste nommé à l’Oscar, se retrouvent pour « 28 Ans Plus tard », nouvel opus terrifiant de la saga initiée par le film « 28 Jours Plus Tard ». Nous n’étions pas loin de correspondre au titre du film, puisque c’est en 2002 que le réalisateur britannique Danny Boyle a révolutionné le film de Zombies avec « 28 Jours plus tard », une œuvre angoissante et planante dans la quelle nous pouvions voir Cillian Murphy se réveiller dans un hôpital désert et errer dans un Londres tout aussi vidé de ses habitants et de toute activité humaine. La révolution que porta le réalisateur se trouva dans ses Zombies, dont les apparitions faisaient bondir sur les sièges, d’abord parce que le réalisateur laissait de très longs moments de silence avant que la musique de John Murphy (Snatch) ne vienne vous faire bondir un grand coup., mais ensuite parce que, jusqu’ici, les morts-vivants avançaient doucement, dans une démarche déstructurée en poussant des grognements, et que Danny Boyle leur a donné de la vitesse, même de la grande vitesse qui faisait de leur apparition un moment de chaos hallucinant.
Après plusieurs serpents de Mar que furent les suites au film « 28 semaines plus tard » que réalisa en 2007 le réalisateur Juan Carlos Frasnadillo (Intruders) et qui donnait à la future licence une toute autre direction, le duo d’origine Scénariste et réalisateur se retrouvent donc, pour une ce qui est amené à devenir une nouvelle trilogie, dont le deuxième opus est déjà en préparation par la réalisatrice Nia DaCosta (The Marvels) et ce, malgré un résultat au box-office, un peu en dessous de ce que pouvait attendre le studio ( 150 Millions de Dollars de recettes mondiales pour un budget de 60 Millions). Du coup nous revoilà parti au Royaume-Unis pour une nouvelle bataille contre « Les Infectés », comme ils sont appelés dans le film.
La grande nouveauté de ce nouvel opus, est que nous suivons un groupe d’hommes et de femmes qui se sont réfugiés sur une ile et que les « Infectés » sont, eux sur le continent. Les survivants, se sont organisés et la vie tourne essentiellement autour de la survie et de la transmission. Comme tout nouvel opus qui se respecte, le film apporte des changements radicaux, notamment dans les monstres dont on apprend qu’il existe plusieurs catégories, dont les « Rampants », « Les Infectés » et les « Alphas », les plus dangereux. Comme à son habitude, le duo fonctionne, non pas sur une ligne mais sur une multitude de lecture, que ce soit le masculinisme, la survie, la filiation et l’impact de l’homme sur la nature, mais dans tous les cas, le duo nous offre un film d’une très grande maitrise et d’une redoutable efficacité.
Ici, les silences sont moins nombreux, mais l’utilisation de capteurs numérique placé, parfois directement sur les comédiens, permet de mieux ressentir, les tremblements, les changements d’attitude des acteurs, comme les peurs et les fuites. Et comme si cela ne suffisait pas, Danny Boyle, en plus de faire des pries de vues avec l’Iphone 15, a utilisé le format 2 :76 :1 tr_s utilisé dans les années 50 dans le tournage de Péplum pour la largeur de focale qui permettait d’amplifier la grandeur visuelle des décors donne ici une sensation d’écrasement des personnages dans ce milieu postapocalyptique. De son côté, Alex Garland s’est inspiré du cinéma de Ken Loach (Kes) pour dépeindre les fonctionnements d’une communauté qui survie plus qu’elle ne vit. Cela donne une œuvre à la fois horrifique et sociétale qui, une fois encore, vient rebattre les cartes du film de Zombies traditionnel. Avec des scènes qui viennent, en plus donner une autre image de ces infectés, Danny Boyle, nous plonge, à nouveau dans un film parfaitement maitrisé et totalement cohérent avec sa filmographie.