L'adaptation du célèbre jeu de société. Six personnes sont invitées à passer une soirée dans un manoir. Six meurtres sont commis. L'inspecteur Butler enquête pour attribuer à chaque invité le meurtre qu'il a commis.
Si des films tels que « Mon Voisin le tueur » (1999) ou encore « Mon Cousin Vinny » (1992), vous parlent, c’est que vous connaissez certainement le réalisateur Jonathan Lynn, puisqu’il fut à la tête, entre autres, de ces deux Longs Métrages. Si en plus vous êtes fans du jeu de société « Cluedo », édité par Hasbro, et que vous scrutez le serpent de mer hollywoodien qui veut qu’une adaptation au cinéma par l’entremise, entre autres, également, de Ryan Reynolds soit en projet, vous avez certainement entendu parler de cette adaptation datant de 1985, par Jonathan Lynn sous l’impulsion de John Landis (Les Blues Brothers). Une adaptation qui vint remplir les étagères des nombreux films ambitieux mais perdus dans leurs idées et qui finirent par un échec commercial, le film n’atteignant pas son coup de production.
Sans être un désastre, « Cluedo » de Jonathan Lynn est surtout une déception, car il se perd dans un burlesque qui, pourtant, aurait pu lui servir, surtout lorsque l’on arrive au dénouement du film avec cette incroyable prestation de Tim Curry (The Rocky Horror Picture Show), courant partout comme un personnage de dessin animé pour retracer la chronologie de la sombre soirée. Mais entre un début réussi, avec la mise en place des personnages, d’une ambiance lourde, pleine de secrets et de tensions, le scénario semble s’étirer sur la longueur par manque d’idées et de subtilité. On accumule donc les cadavres à mesure que les scénaristes Jonathan Lynn et John Landis remplissent le cahier des charges. Et ce ne serait pas grave si le scénario ne faisait pas preuve d’un grand vide arrivé à 30 minutes de film. Pas de grandes idées mais pas de petites idées, non plus. Le scénario rempli des cases vides, par pas grand-chose d’intéressant et il faut donc attendre la fin du film pour retrouver une sorte d’énergie burlesque, que l’on aurait aimé avoir durent tout le long métrage, notamment grâce à cette idée de trois fins différentes.
On ne parlera pas de la mise en scène assez pauvre, également en idées originales, mais encore moins de la distribution qui a bien du mal à se frayer un chemin dans un tel océan de vide. Christopher Lloyd est très loin de sa prestation bourrée d’énergie de « Retour vers le futur » de Robert Zemeckis, sorti la même année. Pire, l’acteur semble complètement absent de cette intrigue mal fagotée. Seul Tim Curry parvient à sauver du désastre sa prestation grâce à ce final où il court partout dans un style assez proche des dessins animés de Tex Avery. Pour le reste de la distribution, il ne reste pas grand-chose à retirer de ce film nous déçoit par une ambition évidente, mais surtout par un manque d’idée qui se voit terriblement, et où l’on voit des acteurs bien en peine de trouver un sens à leurs jeux.