Dans le plus grand des secrets, se prépare à décoller la première mission spatiale africaine ! L’équipage, issu du continent et de sa diaspora, doit explorer la planète « NARDAL », afin d’évaluer la possibilité d’y ramener tous les Africains si jamais la Terre devenait inhabitable. Le problème c’est que le voyage sera long. Très long. Et que la plus grande inconnue des missions interstellaires demeure l’entente entre les astronautes…
Miracle de la sombre année 2020, « Tout Simplement Noir » de Jean pascal Zadi était resté 14 semaines et avait séduit plus de 700 000 Personnes, dans un contexte particulièrement compliqué, puisqu’en plein dans la crise sanitaire. Mais lorsque l’on parle de miracle, ce n’est que pour le score fait en plein cœur de cette période sombre du XXIème siècle. Car, en temps normal, « Tout Simplement Noir » aurait fait bien plus. Tant il y a de l’intelligence dans l’écriture de son auteur et une furieuse envie de faire bouger les lignes tout en faisant rire. Il n’est pas étonnant que Jean Pascale Zadi soit devenu une personne sur qui compter. Mais les lois du Box-Office sont bien versatiles et un premier n’en assure pas un deuxième, quelques soient les qualités de l’œuvre en question.
Et le réalisateur vient de le comprendre à ses dépens. Car malgré les succès de ses vidéos sur Youtube, son premier film et de sa série, « Le Grand Déplacement » fut un échec cinglant au box-office. Il faut dire que la concurrence était lourde entre les « Lilo & Stich », « Dragons » et autres « F1 », il était difficile de se faire une place au milieu de tout cela. Mais malheureusement, également, La concurrence n’est pas la seule raison de cet échec. Le réalisateur s’il garde un capital sympathie énorme et intact n’a pas su capitaliser dessus et malgré de nombreuses qualités, les défauts n’ont fait que prendre de l’importance dans cette nouvelle œuvre destinée à faire rire tout en mettant le doigt sur ce qui faisait mal.
Après avoir entendu un astronaute dire « Qu’on ne pourra jamais maitriser le facteur Humain », Jean Pascal Zadi a eut l’idée d’écrire une histoire d’une mission vouée à l’échec à cause des Humains eux-mêmes. Comme à son habitude Zadi a donc tissé une histoire dans laquelle il met en valeur la communauté noire et les place au cœur de son intrigue, en faisant même des clins d’œil plus ou moins discrets comme le nom de la planète : Nardal du nom des sœurs Jeanne et Paulette Nardal, auteures et inspiratrices du courant littéraire de la Négritude. Mais voilà, cette fois-ci, le réalisateur et sa Co-scénariste Hélène Bararuzunza (Plan B) se sont laissé dépasser par leurs projets et la fraicheur qui émanait de l’œuvre de Zadi, se perd ici, dans une volonté de trop bien faire. Tous les messages sont dilués dans des longueurs qui viennent alourdir le propos, comme si le réalisateur ne savait pas dans quelle direction partir.
Et cela se ressent non seulement dans l’écriture, mais également dans la mise en scène qui se focalise sur les effets spéciaux et sur les techniques mais en oublie complètement le rythme et la fluidité de son œuvre. A la fois comédie, ais aux gags mal amenés et en même temps drame sociétal d’une humanité qui ne parvient plus à communiquer et qui va droit à sa perte, sans parler de cette volonté de toujours opposer la population noire, victime de l’acharnement Occidental, qui, cette fois-ci manque de profondeur dans le propos et rate complètement sa cible. C’est dommage, car nous connaissons toutes les qualités d’écriture et de création dont est capable Jean pascal Zadi, mais parfois il faut chuter pour mieux se relever et apprendre de ses erreurs. Vivement le prochain long métrage.