Tom Moore est un étudiant assidu d’une grande école britannique. Lorsque son père, Joe, un célèbre cow-boy de l’Ouest américain, décède, Tom retourne dans sa ville natale où il rencontre les amis de son père : Bull, Holy Joe et Monkey, des hommes rustres sans aucune notion de politesse. Déçu d’imaginer son père côtoyer de telles personnes, Tom entreprend de les remettre sur le droit chemin. Mais les hommes du Far Ouest ne se laissent pas faire et décident à la place d’apprendre au jeune anglais à devenir un véritable cow-boy.
Après « On l’appelle Trinita » en 1970 et « On continue à l’appeler Trinita » en 1971, le réalisateur Enzo Barboni retrouve son acteur fétiche, Terence Hill (Le Guépard) pur un nouveau Western dans la lignée de ce qui a fait la réputation du comédien. Cette fois-ci sans son compère de « Baffes », Bud Spencer, Terence Hill, de son vrai nom Mario Girotti, revient dans une prestation moins « Castagneuse » et un personnage plus en retenu. Alors cela n’empêhce le comédien d’en faire des caisses durant les scènes de bagarres, à commencer par la première dans le « saloon », qui ressemble à ces « Slap Movies » célèbres à l’époque du cinéma muet. Ici, le son est décalé par rapport aux coups et l’on a bien du mal à se passionner pour ces moments quasi indissociables de la carrière de l’acteur, qui, même sans son partenaire de jeu, continue de donner une autre vision, plus légère des westerns. Grand nom du « Western Spaghetti », Terence Hill apparaît, ici, avec un personnage qui doit apprendre à vivre dans cet environnement moins respectueux des règles que l’Angleterre où il a fait ses études, que ce soit la bagarre mais également le tir au pistolet symbolique de ce « Wild West ».
Seulement voilà, le scénario manque cruellement de consistance et le réalisateur, qui en est l’auteur, ne parvient pas à masquer le manque d’idées, Du coup, tout est étiré, rallongé jusqu’à n’en plus pouvoir. Que ce soit l’entrainement matinal grotesque de Tom Moore ou encore la scène de bagarre dans le saloon dont je parlais, un peu plus haut, rien ne tient vraiment la route dans cette sorte de bazar où les personnages sont fort peu intéressants et où la mise en scène comme le montage est souvent aléatoire et donne des moments de flottement dont on ne comprend pas bien l’utilité.
Il est indéniable que Terence Hill a donné ses lettres de noblesses à un genre qui s’est lui-même essoufflé par des productions de moins en moins intéressantes, Si Sergio Leone fut celui que l’on considère comme le créateur des « Western Spaghetti », l’acteur a, lui, sut le populariser en l’emmenant dans des contrées plus burlesques et l’ouvrant à un public moins sérieux et voulant avant tout rire, du folklore de ces cow-boys. Mais ce « Et Maintenant on l’appelle El Magnifico » est réellement une déception et un malheur pour le spectateur qui ne parvient pas à vraiment savoir s’il doit pleurer de désespoir ou hurler de rire de honte. Car rien ne tient réellement la distance et le réalisateur fut bien plus inspirés dans ses films précédents que dans celui-là. Un procès bloquant la sortie en Blu-ray d’une partie de ces derniers, on peut tout se consoler sans être trop regardant avec cette mauvaise production Italienne.