Mitch, Phil et Ed sont trois amis proches de la quarantaine, chacun traversant une crise existentielle. Après une escapade mouvementée à Pampelune pour les fêtes de San Fermin, Mitch rentre à New York avec un sentiment d’ennui profond et de vide grandissant. Lors d’une soirée, Phil et Ed lui présentent une brochure pour une aventure insolite : une expédition de deux semaines pour convoyer un troupeau de vaches du Nouveau-Mexique jusqu’au Colorado. Sur place, ils rencontrent Curly, un cow-boy rude et taiseux qui bouleversera leurs vies...
D’abord, il y a dans « La Vie, L’Amour Les Vaches », il y a comme un sentiment de passation involontaire. Dernier rôle marquant de la star Légendaire du Western : Jack Palance (L’homme des Vallées Perdues), qui fut couronné par un Oscar et premier rôle de Jake Gyllenhaal (Spider-Man : Far From Home), l’acteur n’a que 11 ans mais sait déjà se faire remarquer. Enorme succès lors de sa sortie en 1991, majoritairement aux Etats-Unis, le film au budget de 27 000 000 de Dollars en rapportera plus de 179, mais passera quasiment inaperçu en France avec un peu plus de 86 000 entrées. Il faut dire qu’il avait face à lui « Robin des Bois Prince des Voleurs » de Kevin Reynolds avec un Kevin Costner superstar, Et puis le sujet peut-être un peu moins vendeur par nos contrées avec un Billy Crystal (Quand Harry rencontre Sally) beaucoup moins superstar chez nous.
Pourtant le film est une véritable petite pépite, à la fois de sincérité et de simplicité qui se regarde encore maintenant avec un regard plein de tendresse. Car au-delà d’une énième comédie un peu loufoque sur l’Amérique des Cow-Boys ou sur l’amitié, c’est une comédie subtile à l’image de son producteur et Acteur Principal : Billy Cristal (Quand Harry Rencontre Sally), une star outre-Atlantique, un acteur moins connu en France qui est pourtant l’un des plus grands humoristes et un maitre de cérémonie des Oscars légendaires. Un peu comme Woddy Allen (La Rose Pourpre du Caire), Billy Cristal aime explorer, avec légèreté, mais un regard toujours plein de tendresse, la psyché de ses personnages qui sont souvent en besoin de thérapie. Le plus bel exemple étant « Mazfia Blues » d’Harold Ramis en 1999, qui donna naissance plus ou moins officiellement à la série « Les Sopranos » et où l’on suivait un chef de clan Mafieux qui allait chez un thérapeute pour essayer de trouver les réponses à son mal-être.
Et bien huit années avant, il produisait l’un de ses plus grands succès sur le territoire américain : « La Vie L’amour les Vaches » (« City Slickers » qui se traduit par Citadins), un titre français assez mauvais et peut-être responsable de son passage sous les radars du public lors de sa sortie. Ici, l’on suit le parcours d’un New-Yorkais qui n’a plus le goût à rien, suite à une mésaventure en Espagne. Il se laisse alors convaincre par ses amis, qui l’entrainent toujours dans des galères, de faire un voyage au Nouveau-Mexique pour aller convoyer un troupeau de vaches. L’idée peut paraître saugrenue, mais elle va permettre aux scénaristes de mettre en lumière l’importance de se recentrer sur les véritables valeurs et notamment celle qui consiste à se tourner vers les autres, qu’ils soient humains ou non. Lowell Ganz (Robots) et Babaloo Mandel (Splash) développe ainsi une intrigue aux multiples rebondissements en prenant comme idée de départ, une découverte par Billy Crystal, lui-même, de ce type de voyage qui étaient organisés pour vivre des expériences hors du commun.
La mise en scène fut confiée à Ron Underwood, qui sortait d’un film aux antipodes de celui-ci : « Tremors », mais qui, malheureusement ne marquera pas forcément les esprits si ce n’est avec « Mon Amie Joe » en 1998. Pourtant, le réalisateur sans faire dans l’exceptionnel, signe une réalisation discrète qui sait mettre en valeur les talents de ses acteurs et particulièrement, outre Billy Crystal, Jack Palance, qu’il met merveilleusement en valeur. La Star, grâce à la caméra d’Underwood, devient une légende et le duo qu’il forme avec l’acteur principal est l’un des plus réussi de la comédie américaine.