Le lieutenant Frank Drebin, un policier maladroit, mais efficace, est introduit dans la série télévisée « Police Squad » (1982), avant de devenir le héros de la trilogie cinématographique. 3 films du siècle dernier reposent sur un humour parodique, absurde et visuel, signé par Zucker, Abrahams, Zucker). Leslie Nielsen y incarnait Drebin avec talent pour des films, bannis des salles Art et Essais, plaisant et ayant eu un certain succès lors de leurs sorties. Chaque film multiplia les clins d’œil aux films contemporains et aux codes du film noir ou des blockbusters. En 2025, Leslie Nielsen n’est plus, mais Akiva Schaffer réalise « Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? » avec Liam Neeson et Pamela Anderson, un pari très risqué.
L’histoire
Frank Drebin Jr., fils de Frank Drebin, est lieutenant du LAPD, élimine à lui seul une bande de braqueurs de banque. Et pourtant, il s’agissait d’une diversion pour voler un gadget appelé « P.L.O.T. Device » dans un coffre-fort.
Suite à quelques réprimandes, Frank est muté à la circulation et enquête ensuite sur l’accident mortel de l’ingénieur logiciel Simon Davenport.
Les 2 affaires sont pourtant liées.
Notre critique
Comme souvent avec cette série, le film mise plutôt sur des gags en série qu’une intrigue solide. L’histoire reste un prétexte pour les scènes drôles, loufoques, parfois gênantes, parfois absurdes. Si le méchant de l’histoire s’inspire d’Elon Musk, l’enquête autour de lui reste particulièrement simpliste. Il y avait pourtant de la matière à mordre un peu les milliardaires et les politiciens actuels !
Comme ses prédécesseurs, le scénario reprend les codes des films noirs parodiés dans la trilogie originale, avec aussi des références aux précédents opus et à Frank Drebin père.
On reprochera au scénario certaines séquences qui s’éternisent (la caméra embarquée, le bonhomme de neige), tandis que d’autres, plus dynamiques, enchaînent des gags variés et inattendus (le clin d’œil magistral à « Mission Impossible »), mais aussi des reprises de gags et répliques « historiques » des anciens films avec Leslie Nielsen.
Fidélité à l’esprit ZAZ : Le réalisateur Akiva Schaffer tente de reproduire la folie des films originaux, avec un mélange de bouffonnerie, de double sens graveleux et de gags visuels. C’est vraiment « dans le style de » et non une modernisation complète. Le film intègre toutefois des éléments contemporains (humour internet et technologique).
Liam Neeson : Ce n’était pas gagné, mais il réussit à incarner Frank Drebin Jr avec brio tout en évitant de parodier Leslie Nielsen. Ici, il apporte sa propre touche d’autodérision de ses rôles d’action comme dans « Taken ».
Pamela Anderson : Dans ce rôle à contre-courant, elle nous a surpris par son aisance dans le rôle de Beth Davenport. Encore une fois, elle réussit à nous rappeler le personnage incarné par Priscilla Presley, mais en évitant le copier-coller.
Danny Huston : il campe le méchant bien caricatural propre aux films de ZAZ.
« Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? » reprend les codes des ZAZ (gags absurdes, parodie de films noirs) et offre pas mal de bons gags. Afin de ravir les anciens, des clins d’œil appuyés aux précédents opus sont régulièrement placés dans le film (même pour O.J. Simpson). C’est aussi un pari réussi pour Liam Neeson et Pamela Anderson qui apportent une touche fraîche et s’amusent visiblement (même si ce n’est pas eux qui vont rajeunir la moyenne d’âge des acteurs du film).
On regrettera que certains passages peu drôles s’éternisent ou tombent à plat, tandis que d’autres sont trop prévisibles. La seconde partie du film est un peu plus brouillonne, mais reste assez drôle.
Pour l’humour décomplexé, je ne sais pas si la scène à la caméra infrarouge a été diffusée en salles de l’autre côté de l’Atlantique.
VerdictLe film offre des éclats de rire et une grosse dose de nostalgie, mais il ne dépasse pas la trilogie originale (en tous cas le tout premier film). Pour ceux qui n’ont pas connu les films précédents, cette version 2025 peut divertir, mais son humour daté et des inégalités en font un film totalement dispensable. Ce reboot semble surtout motivé par une logique commerciale pour relancer une franchise culte plutôt qu’une réelle innovation. Mais le style ZAZ et l’humour potache au cinéma étant de plus en plus rares, ne boudons pas notre plaisir.