Gab et Driss, amis d’enfance brouillés depuis leur départ de l’orphelinat, mènent des vies opposées : l’un est flic à l’IGPN, l’autre fixeur pour des voyous. Lorsque leur premier amour meurt dans un accident suspect, sa fille Leïla, 17 ans, s’empare de l’arme de Gab et se lance sur la piste d’une puissante entreprise prête à tout pour étouffer l’affaire. Forcés de faire équipe, les orphelins vont devoir la stopper avant qu’elle ne commette l’irréparable…
Le film d’action français a eu se grandes heures à l’époque de Jean Paul Belmondo et dans une autre mesure Alain Delon. Depuis que les deux stars se sont réfugiées dans l’unvers céleste des légendes, l’hexagone peinait à retrouver des acteurs dignes de pouvoir rivaliser avec les productions américaines et des franchises tenues longtemps par des stars comme Stallone, Schwarzenegger et Bruce Willis. Et dans le film d’action, nous pouvons parler des « Buddy Movies », ces films où un duo que beaucoup de choses opposent, comme dans « L’Arme Fatale » (1987) de Richard Donner et « Bad Boys » (1995) de Michael Bay.
Et la relève semble venir du côté d’Alban Lenoir, un acteur finalement assez discret mais qui commence à se faire un nom dans l’esprit des amateurs de film d’actions. Notamment parce que le comédien que l’on a pu voir dans des films aussi variés que « Les Crevettes Pailletées » (2019) de Cedric Le Gallo et Maxime Govare ou encore dans la série de Simon Astier : « Hero Corp », a su se donner les moyens de participer à des productions que beaucoup jugeraient moins prestigieuses que d’autres, mais en le faisant bien. Nous l’avons ainsi vu dans « Balle Perdue » (2020) de Guillaume Pierret sur Netflix, un carton qui a vu deux suites se succéder, ou encore dans « Rapide » (2025) de Morgan S. Dalibert et le remake du « Salaire de la peur » réalisé par Julien Leclerq en 2024. Porté par une véritable énergie, l’acteur sait offrir des prestations assumées et maitrisées.
Chef Cascadeur et Cooridnateurs de combats sur des productions comme « 007 Spectre » (2015) de Sam Mendès ou encore « Mourir peut Attendre » sa suite en 2021, Olivier Schneider maitrise le style et sait en mettre plein les yeux. Alors, oui, le scénario signé par Nicolas Peufaillit (Zion), Jean André Yerles (Petit Jésus), le réalisateur et son acteur principal ne brille pas d’une grande originalité, même si nous pouvons tout de même lui reconnaître une certaine efficacité narrative, mais la dynamique qu’impose le réalisateur vient parfaitement combler ce défaut. Car Olivier Schneider filme à cent à l’heure, fait souffrir ses acteurs, explose les véhicules et amène même des moments remarquables comme la scène où une voiture s’écrase sur une autre.
Le spectateur est accroché à son siège et le restera pendant tout le film qui ne laisse que très peu de moments de souffle pour le spectateur, une fois l’action lancée. Et comme nous sommes dans un « Buddy Movie » assumé, le film ne serait pas cohérent sans un duo d’acteurs qui fonctionne. Et c’est en Dali Benssalah (Mourir peut attendre) qu’Alban Lenoir a trouvé quelqu’un qui puisse le suivre sans sourciller. Les deux acteurs se complètent parfaitement et Dali Benssalah offre, même, une prestation toute en nuance entre force et tendresse. Si l’on ajoute l’humour qui n’est jamais bien loin et la prestation sans faute de la jeune Sonia Faidi (Prime Target), on comprendra vite que « Les Orphelins » d’Olivier Schneider n’est certainement pas le premier concurrent pour les césars, mais la sincérité de son ambition, la qualité de sa mise en scène et du jeu de ses acteurs viennent compenser les faiblesses scénaristiques.