Usual Suspects (Blu-Ray)

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Usual Suspects
Pays
USA
Date de sortie
21/03/2007
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Michael McDonnell, Bryan Singer
Scénaristes
Christopher McQuarrie
Compositeur
John Ottman
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
106
Support
Critique de Frédéric Beaufrere
Bien avant X-Men et Superman Returns, Bryan Singer a signé, avec Usual Suspects, un thriller surprenant dont le scénario original déroule une intrigue particulièrement efficace. Cette édition Blu-Ray proposée par MGM est de très bon aloi pour un film tourné au milieu des années 1990 et permet de redécouvrir en haute définition ce chef d’œuvre qui ne peut laisser personne indifférent.

Keyser Sausage ?

Au sud de Los Angeles sur les docks de San Pedro alors qu’un navire embarquant près de 91 millions de dollars de cocaïne est à quai, une énorme explosion pulvérise tout aux alentours faisant 37 morts. Seul survivant à ce déluge de feu, Verbal Kint, une petite frappe infirme, est alors mis en examen et interrogé par l’Agent Spécial David Kujan qui mène l’enquête sur cette catastrophe. Acculé, Kint commence alors le long récit qui retrace méticuleusement les faits depuis leur origine six semaines auparavant.

A cette époque et à la suite d’un hold-up qui avait mal tourné, cinq individus furent arrêtés par les autorités pour interrogatoire sans que la police ait l’ombre d’une preuve de leur culpabilité : Dean Keaton (Gabriel Byrne), un ex policier passé du côté des truands, Michael McManus (Stephen Baldwin), Todd Hockney (Kevin Pollak),  Fred Fenster (Benicio Del Toro) et Verbal Klint (Kevin Spacey). A la lumière du témoignage de Kint, l’agent Kujan comprend que ces 5 individus avaient alors décidé de se lancer dans une opération de grande envergure pour de se venger de l’affront de la police.

Lors de son interrogatoire par les agents fédéraux,  Verbal Klint lâche enfin l’identité du vrai cerveau de cette opération: Keyser Soze, dangereux criminel jamais appréhendé par la police. L’inspecteur Kujan en charge de l’enquête prête alors une oreille toute attentive à ce témoignage, d’autant que désormais, il tient le seul témoin capable d’identifier le légendaire Keyser Soze.

Narration man

Tandis que la narration progresse, Usual Suspects captive de plus en plus l’intérêt du spectateur à travers l’habileté personnelle de Bryan Singer à raconter les histoires. Elle consiste ici, après avoir donné une masse d’informations en début de film, à ne révéler que petit à petit les bribes manquantes nécessaires à la poursuite de notre raisonnement, chaque pièce du puzzle démontant les hypothèses de départ ou apportant son lot de questions supplémentaires grâce au jeu des allers-retours entre le passé et le présent. Un film qui nécessite toute l’attention du spectateur qui ne doit en aucun cas faire une pause en direction des toilettes ou du frigidaire au risque de perdre le fil d’une intrigue odieusement bien ficelée.

A travers ces flashbacks, le réalisateur  nous dépeint le principal suspect au cours du jeu des questions-réponses entre le policier implacable et son témoin. Usual Suspects se transforme alors en un film d’atmosphère qui jongle avec le passé et le présent sans respecter aucune règle et entretient la confusion pour donner au film une fraicheur et une énergie que les acteurs nous servent dans le pur style des films noirs des années 50, à travers des personnages aux caractères tortueux.

Quand la parité n'existait pas

Usual Suspect bénéficie d’un casting solide, rugueux, n’hésitant pas à utiliser certains acteurs à contre emploi : Kevin Pollak dans un personnage au sang froid, Kevin Spacey lâche et boiteux, Gabriel Byrne énigmatique et opaque, Stephen Baldwin en maniaque absolu et Benicio Del Toro dont le seul accent indéchiffrable amuse. Si l’on ajoute à cette brochette impressionnante d’acteurs Giancarlo Esposito, Dan Hedaya et Pete Postlethwaite, on obtient un plateau surchargé de testostérone que seule Suzy Amis vient modérer. 

Toutes ces « gueules » de porte bonheur du cinéma américain n’ont pas empêché le réalisateur de saupoudrer un peu d’humour dans sa narration, du moins suffisamment pour éviter une certaine lourdeur.  L’enquête très classique de début du film se transforme peu à peu en une quête, celle de Kaiser Soze, dont la cruauté et la brutalité font réfléchir a deux fois les individus les plus endurcit s’ils ont à croiser son chemin.

Alors que le film de Singer s’achemine inéluctablement vers son dénouement tout en entretenant un insoutenable suspens qui torture l’esprit du spectateur, la présence de Kaiser Soze se fait de plus en plus pesante, dérangeante et menaçante. Le cinéaste joue ainsi avec nos neurones pendant plus d’une heure et demie à travers cette œuvre extrêmement prenante.

Conclusion

Bénéficiant d’une distribution aussi riche que charismatique, cette édition Blu-Ray de Usual Suspects permet de redécouvrir, dans un confort haute définition optimisé, une histoire au scénario suppliciaire. Brillamment interprété et retranscrivant assez fidèlement l’ambiance des films noirs, Usual Suspects tient en éveil le spectateur jusqu’à la dernière seconde.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Sorti en 1995, Usual Suspect bénéficie d'une conversion en un format numérique haute définition à saluer, même s’il nous est servi ici encodé en MPEG2. La définition délivrée est tout à fait honorable pour un film accusant 12 ans d’ancienneté, avec un piqué remarquable assurant une présence de l’image bien plus satisfaisante que l’édition DVD Standard. Pas assez vieux pour être remastérisé, le film ne délivre que de rares défaut d'homogénéité de l'image que l’on peut capter ça et là, mais il y a fort à parier que cela deviendra aussi snob dans le futur du monde Blu-Ray que d’écouter aujourd’hui un CD audio restituant le doux craquement de pistes vinyle. Les noirs profonds et les couleurs non saturées laissent entrevoir un léger grain de compression. Cette considération mise à part, la présente édition Blu-Ray haute définition donne grande satisfaction pour une œuvre datant du siècle dernier.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Non
Non
Moyenne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Non
Non
Moyenne
Moyenne
Bonne
Néérlandais
Oui
Non
Non
 
 
 
Toujours parce que le film date un peu, le son 5.1 délivré, qu’il soit en DTS Master Audio ou Dolby Digital, pêche un peu dans les dynamiques. Le remixage nécessaire en 5.1 de la bande son originale n’y est pas étranger mais il délivre tout de même une partie audio à la spacialisation correcte, décelable surtout grâce à quelques effets intervenant dans le déroulement du film.

On apprécie surtout les dialogues de ce Thriller qui monopolisent agréablement la voie centrale, tandis que les surrounds et le caisson de basse sont sollicités à quelques occasions lorsque l’ambiance bascule davantage dans l’action que dans la tension psychologique. Les anglophones apprécieront tout particulièrement la tonalité très précise de la bande son originale qui met davantage en valeur la partition de John Ottman dont les pistes musicales savent souligner l’intrigue sans forcer la main au spectateur ni lui donner le moindre indice dans sa recherche de la vérité.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 4 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Quel dommage. Aucun bonus sur ce Blu-Ray, si ce ne sont les deux bandes annonce en haute définition de Rocky et de Usual Suspects. Pas de piste de commentaires, pas de making of, pas de documentaire, rien. Tout simplement pauvre, sans parler de l'interface sans fioriture ni recherche artistique et dont la lisibilité est limite.