Synopsis
L'histoire vraie et sombre de la chute d'un flic idéaliste. Policier intègre, Serpico voue sa carrière à la lutte contre la corruption qui gangrène la police new yorkaise. Isolé et rejeté pour ses prises de positions, il finit par connaître une véritable descente aux enfers qui ne fait que commencer...
Critique Subjective
Un cinéma de contestation
Depuis les années 50 et plus précisément dans les années 70 , Sidney Lumet s’est fait une carte de visite d’un certain cinéma de contestation : 12 hommes en colère, Un après-midi de chien , La colline des hommes perdus, et le film qui nous intéresse ici Serpico. A travers ces différents films, Lumet interroge et scrute la société américaine avec ses travers et ses laissés pour compte des feux de la fortune et de la gloire.
Serpico
Avec Serpico, Lumet s’attaque à la gangrène des pots de vins et de la corruption de la police de New York des années 70, notamment de la main mise de la Maffia sur les officiers de police et le fameux Marché au poisson de Fulton Street et une ville qui en 1975 atteint un endettement pharaonique de 13 milliards de $, thème qu’il ré abordera dans un autre film Dans l’ombre de Manhattan sur la petite corruption journalière de la police. Par métaphore, Serpico n’est pas moins le récit d’un homme intègre qui sera broyée par son honnêteté que le regard d’une époque sur une ville gangrénée par l’argent. Thématique qui donnera lieu au Prince de New York, autre film de Sidney au début des années 80, des années fric, des années Reagan et de la surconsommation
Et donc ?
Ce film est attachant à plus d’un titre. C’est le premier grand rôle de Al Pacino qui inonde le film de son talent et de sa sincérité. Ensuite, on a affaire à un film « à l’ancienne » qui prend le temps de nous raconter l’histoire, son évolution et de s’attacher au situation plus qu’ à l’action. De plus, le réalisateur ne s’attache pas seulement à l’histoire mais aussi au contexte sociologique, à la description d’une ville qu’il aime, d’une époque surtout. Serpico est un flic en phase avec les années 70, qui fréquente des artistes et qui habite Greenwich Village , près de l’université. Son look détonne et son honnêteté aussi. Serpico est un film sans concession qui finit sur une note de malhonnêteté absolu et donc de réalisme absolu. Personne, même le héros, ne peut laver la corruption active et passive de la police New-yorkaise.
Un dernier mot
Serpico est un grand film, véritable baromètre d’une époque révolu.