Synopsis
Bob Lee Swagger est un tireur d’élite confirmé. Suite à certaines missions traumatisantes, il décide de partir vivre reclus dans les montagnes, coupé du reste du monde. Survient alors le capitaine Isaac Johnson, qui lui confie pour mission de déjouer un complot visant à assassiner le Président des Etats-Unis…
Critique Subjective de Arnaud Weil-Lancry
La critique Réalisateur peu prolixe et inégal, Antoine Fuqua donne fréquemment le sentiment d’un réalisateur aux affinités plutôt instables. Capable du bon (Training Day), comme du moins bon (Un Tueur pour cible), le réalisateur originaire de Pennsylvanie demeure actuellement au stade de l’expérimentation des genres. Le Roi Arthur, son dernier film avait déjoué les pronostics avec son ton à la Gladiator shooté à la testostérone, sa réalisation impeccable et une bande originale splendide signée Hans Zimmer. Ses fans l’attendaient donc au tournant et quelle surprise que de voir débouler Shooter, un pur film d’action, mettant en scène un Mark Whalberg au top de sa forme accompagné d’un Danny Glover vieillissant.
On serait tenté de dire que Antoine Fuqua n’y est pas pour grand-chose si son Shooter ne motive pas trop les foules… Bénéficiant de séquences d’action parfois splendidement filmées et d’une photo très agréable, son dernier long-métrage est handicapé par une distribution hasardeuse et un scénario ultra conventionnel. Mark Whalberg et Danny Glover constituent le duo de stars du film mais peinent à lui donner une véritable envergure. On y croit pas beaucoup, un peu comme pour la série des Piège en haute mer et Piège à grande vitesse. L’acteur de The Yards ne prouve toujours pas qu’il est capable d’incarner un premier rôle sans second couteau de valeur et Danny Glover continue une décrue amorcée en 1989 avec Predator 2. Le reste du casting constitué par Rhona Mitra et Michael Peña ne change pas la donne alors que la bonne surprise vient plutôt de la présence de Ned Beatty, tellement rare depuis les années Superman (fabuleux Otis).
Le scénario souffre des mêmes travers : archi conventionnel et sans ampleur alors que la matière était présente. Pas de surprise réelle, pas de suspens haletant, et ce, malgré vingt premières minutes très prometteuses. La suite de film, si elle ne s’effondre pas, a bien du mal à accrocher malgré des séquences très bien senties en terme de photo et de caméra (l’assaut de la maison) et un final très largement incorrect. De chaque séquence suinte le désir de réitérer la réussite de la série des Bourne (La Mémoire dans la peau, la Mort dans la peau et bientôt La Vengeance dans la peau), mais sans en emprunter le génie. Il est fort à parier que le producteur Lorenzo Di Bonaventura cherchera à en renouveler le succès en adaptant la suite de la trilogie Swagger, Black Light et Time to Hunt. Enfin, la critique d’un gouvernement américain lâche, perfide et dévastateur sans ses dommages collatéraux (massacres organisés en Afrique) laisse plutôt sceptique après Blood Diamond, Lord of War et j’en passe… Un petit film pas mauvais, mais loin d’être excellent…
Verdict : 6/10 Sans être désagréable, Shooter ne révolutionne pas le genre et pêche fortement par une distribution manquant sacrément de charisme. A visionner… pourquoi pas… A oublier… C’est inévitable…