Réalisé en 2000 par Paul Verhoeven, Hollow Man s’offre une nouvelle sortie en édition Blu-Ray Disc. Au delà des reproches artistiques que l’on peut faire au film sur de nombreux points, gageons que les qualités techniques de cette édition Haute-Définition nous offrent de passer un moment en somme tout agréable en compagnie de l’Homme Invisible. Verdict par ici…
L’Histoire
Travaillant pour un programme militaire top secret, une équipe de scientifiques américains étudie l’invisibilité. Sous l’égide du professeur Sebastian Caine (Kevin Bacon), savant aussi brillant que mégalo, les chercheurs sont parvenus à mettre au point la formule et son antidote. Les tests effectués sur un singe de laboratoire s’étant révélés concluants, Sebastian Caine décide, contre l’avis de son équipe, de tenter lui même l’expérience…
Critique Subjective
Paul Verhoeven, réaliseur néerlandais connus et reconnus pour ses réalisations cultes de films tel que Robocop, Basic Instint, Total Recall où encore Starship Troopers, se voit proposer la réalisation d’un tout nouveau projet artistiquement et techniquement ambitieux : Hollow Man. Sur le papier il y avait de quoi saliver, avec un grand réalisateur, un Kevin Bacon en très grande forme et des effets spéciaux d’un nouveau genre. Le seul soucis c’est qu’après sa sortie en salle, en DVD, et maintenant en Blu-Ray, on se rends vite compte que Verhoeven et blockbuster sont deux concepts diamétralement opposés, ayant rendus un film extrêmement prometteur sur le papier, en film sympathique.
Le réalisateur a cependant essayé de placer une empreinte indélébile sur ce film, en prenant à contresens le thème de l’homme invisible et en le métamorphosant via le personnage de Michaël Caine (Kevin Bacon) en un criminel cherchant à assouvir ses désirs les plus malsains. Profitant d’assouvir des pulsions que la visibilité ne lui permettait aucunement d’assouvir, le scientifique n’a plus à faire avec ce cas de conscience, et deviens un véritable danger pour tout personne de sexe féminin, en s’adonnant à du voyeurisme ou pire... Partant d’une idée remarquable, et à l’image de son réalisateur volontairement excessive, Hollow Man pêche cependant par un scénario ultra-classique, qui préfère jouer dans la facilité narrative se reposant essentiellement sur le déluge d’effets spéciaux du film en oubliant de se focaliser sur le cœur même du sujet, les pouvoirs qu’engendre le phénomène d’invisibilité, la métamorphose psychologique que cette transformation à engendré chez Caine, et à fortiori de tous les personnages qui lui sont intimement liés via cette expérience. Ceux-ci d’ailleurs se montrent particulièrement fidèles à l’image des films de Verhoeven, des êtres en apparence parfaits, intelligents, propres de tout soupçon, (ceci vaut également pour le personnage de Kevin Bacon) et c’est là que la patte Verhoeven intervient en brisant à un moment ou un autre cette image de perfection véhiculée par le récit ; mais là encore le scénario n’exploite pas assez cette brèche…
Concernant les effets spéciaux, même 8 ans après, on ne peut s’empêcher de rester un petit peu impressionné par certains effets tel que la disparition/apparition du corps d’un Gorille et celui de Kevin Bacon, la qualité de ceux-ci n’ont plus le même impact aujourd’hui mais le concept en lui-même reste toujours aussi intéressant. A défaut de passionner, le film possède au moins ça pour sa défense.
Conclusion
Hollow Man est un film qui vous fera passer un moment agréable, mais face à un tel gâchis et l’espoir que le résultat aurait pu se montrer bien meilleur que ça, surtout venant d’un réalisateur tel que Paul Verhoeven, on ne peut cacher notre déception. Sympathique, mais sans plus, vraiment dommage…