L'Assassinat de Jesse James par le Lâche Robert Ford

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford
Genre
Pays
Etats-Unis
Date de sortie
16/04/2008
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Scénaristes
Ron Hansen
Compositeur
Nick Cace & Warren Ellis
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
160
Support
Critique de Arnaud Herpin

1881, les frères James, Jesse (Brad Pitt) & Franck (Sam Shepard) recrutent dans leur célèbre gang, pour une ultime attaque de train, les frères Ford, Charley (Sam Rockwell) & Robert (Casey Affleck). Ce dernier tuera d’une balle dans le dos, Jesse, le 3 avril 1882. Chronique d’une mort annoncée.
 

Mélancolique Brad…

Pourtant mort depuis les années 70 et l’épidémie des westerns crépusculaires – avec en chef de file des exécuteurs, Sam Peckinpah (La Horde Sauvage, 1969, Pat Garrett & Billy The Kid, 1973) – le genre majeur de l’âge d’or hollywoodien ne cesse d’avoir quelques soubresauts éparses et fulgurants. Les principaux docteurs, Clint Eastwood (Pale Rider, 1985, Impitoyable, 1982) et Kevin Costner (Silverado de Lawrence Kasdan, 1985, en tant qu’acteur, Danse avec les Loups, 1991) refusent d’abandonner un genre cinématographique intimement lié à l’histoire de la construction de la nation américaine. Andrew Dominik, bien qu’Australien, rejoint la lutte. Et avec quel talent !

Le pari était audacieux et les chances de réussite à peu près égale à celle de voir les bisons reprendre possession des plaines américaines, mais le réalisateur de Chopper (2001) nous livre une œuvre fascinante. Pour accompagner l’errance et les derniers pas d’une des figures mythiques de l’Ouest américain, un florilège d’images d’une beauté inouïe envahit l’écran (voir, par exemple, l’attaque du train par le gang James). Un rythme lent hypnotise et ne libère le spectateur qu’à l’issue des 2h40 du film, sans la moindre once d’ennui ou de fatigue. Quel exploit ! (demandez à la majorité de nos réalisateurs nationaux qui arrivent à nous endormir en une petite heure et demi)

A l’exact opposé de l’image autrefois dépeinte des héros légendaires de l’Ouest américain, Jesse James se montre las, fatigué par une vie de dangers et de violence. Fatigué également d’être idolâtré par un peuple encore en manque de figures héroïques (ce que saura trop bien donner les westerns des années 50-60) ? Se fait-il assassiner ou bien choisit-il précisément son bourreau (à qui il offre d’ailleurs l’arme de son exécution) ? Une perception aigue des gens, qui lui a jusqu’alors fait devancer tous les coups tordus, lui fait retenir auprès de lui son Brutus. Brad Pitt incarne avec une mélancolie palpable cette star d’une autre époque. Le regard perdu, constamment aux bords des larmes même lorsqu’il sourit, M. Jolie prouve que le talent aperçu dans les premiers rôles (True Romance, Tony Scott, 1993, Kalifornia, Dominic Sena, 1993, Entretien avec un Vampire, Neil Jordan, 1994) est toujours présent. Fascinant de bout en bout (quoi de mieux pour incarner une légende ?), il impressionne par des accès de colère et de violence aussi subits que fulgurants. Il tient là sans doute son meilleur rôle et s’en acquitte parfaitement.

Mais bien que soliste, il n’est pas tout seul dans la chorale. Et en formidable directeur d’acteur (il révéla Eric Bana dans son 1er film), Dominik tire le meilleur d’un casting mixant brillamment professionnels confirmés et jeunes talents émergents. Casey Affleck sort définitivement de l’ombre embarrassante de son frère aîné, en assassin rongé par un mélange d’admiration, de haine et d’envie. Sam Rockwell se montre comme à son habitude, parfait et on ne comprend toujours pas pourquoi Hollywood n’en a pas fait son préféré. Sam Shepard, et bien Sam Shepard quoi ! Et on ne devrait pas tarder à réentendre parler de Jeremy Renner (vu dans 28 Semaines Plus Tard, Juan Carlos Fresnadillo,  2007), Garret Dillahunt (à l’aise dans le western comme l’a démontré sa prestation dans la série Deadwood) et Paul Schneider.

Le pari était donc risqué mais remporté haut la main. Une œuvre picturale éblouissante, enveloppée d’une musique splendide signée Warren Ellis & Nick Cave (dans une petite apparition en forme de clin d’œil vers la fin du film). La mise en scène prend le temps de poser les choses, d’étirer le fil de l’histoire comme une longue procession en hommage à un des plus célèbres bandits de la Conquête de l’Ouest. Des effets rétro (côtés flous de l’image) viennent donner un cachet, donnant parfois presque l’impression de regarder un film tourné à l’époque… Du grand cinéma, à tous les niveaux, et pour une fois, on ne regrette pas le prix dépensé pour la place de cinéma, ou en l’occurrence pour le Blu-Ray.


Le western n’est donc toujours pas mort et heureusement car il donne lieu épisodiquement à quelques pépites. Les années 90 ont eu Impitoyable, les années 2000 auront L’Assassinat de Jesse James par le Lâche Robert Ford !

NB : Brad Pitt s’est vu décerné la coupe Volpi du meilleur acteur au Festival de Venise.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.40:1

Une qualité nettement supérieure au dvd. Une netteté quasi parfaite, avec quelques fourmillements à de rares exceptions. La qualité sur les noirs est impressionnante.

Les différentes nuances de couleur sont évidemment très bien restituées et le Blu-Ray ne trahit pas le travail d’Andrew Dominik et de son directeur de la photographie.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Allemand
Oui
Non
Non
Insuffisante
Insuffisante
Moyenne
Anglais
Oui
Non
Non
Insuffisante
Insuffisante
Moyenne
Espagnol
Oui
Non
Non
Insuffisante
Insuffisante
Moyenne
Français
Oui
Non
Non
Insuffisante
Insuffisante
Moyenne
Italien
Oui
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Danois
Oui
Non
Non
 
 
 
Finnois
Oui
Non
Non
 
 
 
Néérlandais
Oui
Non
Non
 
 
 
Norvégien
Oui
Non
Non
 
 
 
Portugais
Oui
Non
Non
 
 
 
Suédois
Oui
Non
Non
 
 
 

Une légère déception. Que des pistes dolby digital comme sur un vulgaire dvd (problème récurrent chez Warner semble-t-il).

En plus, le d.d 5.1 n’est pas irréprochable. Une dynamique faiblarde, même si un western contemplatif n’a pas forcément besoin d’un son pêchu. Une spatialisation moyenne, car sauf quelques rares exceptions, tout le son provient de l’avant, alors que la musique envoutante aurait mérité un meilleur traitement (qui aurait pu rendre parfaite la qualité de visionnage). Seul le surround assure, mais seulement quand il est sollicité (attaque du train, bruits de la nature), hors cela n’arrive que rarement.

La version française est identique à la version originale en anglais. Mais on ne saurait trop vous conseiller cette dernière, pour le travail de acteurs sur les accents.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 0 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Pas de bonus, contrairement à la version américaine.