Synopsis
Chaque année, depuis des siècles, se déroule l'Océan de Feu, une course de survie de 5 000 km à travers le désert arabe. En 1890, pour la première fois de l'histoire, un cheikh richissime invite un Américain et son cheval, Hidalgo, à participer à la course.
Frank T. Hopkins, cow-boy et messager de la cavalerie américaine est considéré comme le plus grand cavalier que n'ait jamais connu l'Ouest américain. Le cheikh désire opposer le cow-boy et son mustang aux plus grands chevaux arabes et aux meilleurs cavaliers bédouins. Certains parmi eux sont bien décidés à empêcher l'étranger de finir la course...
Critique artistique
Hidalgo, ce terme d’origine hispanique, désigne une personne de naissance noble. C’est également le nom du héros du film, un mustang, race de sang mêlé réputée pour son indépendance et sa sauvagerie. Le paradoxe est posé. Il fera face aux purs sangs arabes, des chevaux considérés plus « nobles » et donc plus puissants que lui. Il sera aidé par Frank T. Hopkins, son « grand frère », à qui il doit tout et qui lui doit tout. Meurtris tous deux par un spectacle cicatrisant, ils vont se chercher et tenter de retrouver qui ils sont, d’où ils viennent. La course, épique et hippique, peut commencer et le dénouement se dessiner. Ensemble, il fera face aux plus féroces concurrents et devra se battre, se transcender, aller chercher une force au-delà de l’esprit.
Qui est Frank T.Hopkins ? A cette question, beaucoup de réponses surgissent. C’est d’abord un cow-boy, un homme libre qui a participé à plus de 400 courses hippiques, un héros somme toute. Pourquoi cette activité ? Simplement pour se trouver, s’affirmer, avoir un but, comme tout homme sur Terre. Il ne sait pas qui il est vraiment. Il sait juste qu’il est libre et qu’il se bat pour ça et qu’il forme avec son « petit frère », l’un des couples les plus touchants du cinéma. Viggo Mortensen, subjugue, étonne, dépasse son personnage. Il nous prouve qu’il sait mieux faire qu’un roi ignoré en quête d’un vulgaire anneau. La fin est en ce point un grand moment d’émotion tant elle est simple et belle. Malheureusement, elle est aussi celle que l’on veut éviter tant elle nous poignarde afin de nous mettre en face d’une inéluctable vérité. La liberté a un prix.
Cependant, il est fort dommage que tout le reste soit si stéréotypé. Les personnages secondaires, le scénario, les péripéties. Les scènes d’action manquent d’intensité, les personnages secondaires de profondeur. C’est surement l’une des raisons pour laquelle le couple Mortensen/Hidalgo brille dans cette nuit fade. Il est par exemple dommage que la princesse ne soit pas belle, que le « méchant » n’ait pas de présence, qu’on ne ressente pas la lourdeur d’une course de 5000 kilomètres. Course qui laisse d’ailleurs dubitatifs bon nombre d’historiens. Peut être est-ce pour démontrer la supercherie d'Hopkins ?
Il faut enfin souligner la performance d’Omar Sharif, qui retrouvant ses amours de désert et de noblesse de Lawrence D’Arabie, représente un choix relativement cocasse tant on connait sa passion pour les publicités du PMU.
Conclusion
Que représente vraiment le film Hidalgo ? Une ode à la liberté qui lorgne tantôt d’un divertissement facile et déjà vu tantôt d’une accrétion émotionnelle prête à exploser. Certains s’y retrouveront, d’autres s’ennuieront. Il mérite néanmoins le coup d’œil ne serait-ce que pour l’aura et la beauté qu’il dégage.