Batman begins (Blu-ray)

C’est  à l’occasion de la sortie de The Dark Knight que la Warner a sorti l’édition Blu-Ray de Batman Begins, en profitant du passage au Profile 1.1 pour proposer une édition gratifiée d’un commentaire en incrustation picture in picture. Un Blu-Ray à l’image HD de très bon niveau, qui propose tous les bonus de l’édition HD-DVD.

Le début de l’histoire
Agé de seulement 8 ans quand il assiste à l’assassinat de ses parents, le petit Bruce Wayne est élevé dans le château familial par Alfred (Michael Caine), le majordome. Le temps passe et se reprochant la mort de ses parents, Bruce fuit le luxe, parcours le monde et s’engage finalement en Asie dans la « ligue des ombres », combattants ninjas assoiffés de justice et menés d’une main de fer par Henri Ducard (Liam Neeson). La route qui va mener Bruce jusque dans la peau de Batman se dessine alors peu à peu… Batman Begins, comme son nom l’indique, retrace la genèse de Batman, le héros sans super pouvoirs. Un héros torturé qui lutte contre ses démons personnels, en proie à une névrose obsessionnelle. Loin des errances trop commerciales de Joel Schumacher, Batman Begins dresse un portrait sombre du personnage, baigné d’une ambiance noire et plonge le spectateur dans une atmosphère digne du personnage de BD, telle qu’elle aurait du toujours être.

Le thème du film est l’occasion pour le cinéaste de nous dépeindre Bruce Wayne jeune garçon, de nous expliquer les bases de ses relations, de planter le décor et les rencontres qui feront de lui l’adolescent tourmenté, le jeune homme rebelle en quête d’identité et de réponse, l’homme engagé passé maitre au combat, puis l’homme d’affaire décidé assoiffé de vengeance, bien décidé à devenir un justicier masqué. La première heure de l’œuvre nous fait voyager du passé au futur, puis au présent et encore dans le passé. Flash back, scénettes clef, retours, tout est important dans ces premières minutes du film pour aider à cerner la psychologie du personnage principal et en apprendre davantage sur le pourquoi du comment jusqu’à ce que, de retour dans le présent et tandis qu’il renoue avec certaines rencontres du passé, Batman soit confronté à une menace biochimique pesant sur toute la ville.

Un casting impressionnant
On peut dire qu’il a fait du chemin depuis « Soleil Levant », le petit Christian Bale. L’acteur caméléon demeure très convaincant dans sa peau de chauve souris. Tout comme Liam Neeson, splendide et majestueux dans son personnage de méchant charismatique. Le casting est d’ailleurs hors-normes. Là ou certains films d’action de cantonnent à 2 ou 3 têtes d’affiche, on retrouve pas moins de 6 poids lourds du cinéma américain : Christian Bale, Michael Caine, Liam Neeson, Morgan Freeman, Gary Oldman et Rutger Hauer !! Le travail de tous ces acteurs associé aux talents des plus jeunes que sont Katie Holmes et  le très androgyne Cillian Murphy a contribué à faire de Batman Begins un excellent film, au personnage central très travaillé.

En conclusion
Christopher Nolan, fidèle a ses thèmes exploitant la théorie de la manipulation, a su développer différentes intrigues au cours des 2h20 du film et est parvenu a faire de l’homme chauve souris un véritable chevalier noir qui redevient enfin crédible après 7 années d’errance. Batman Begins renoue avec l’univers sombre et gothique suggéré par les premiers opus. Le film est plus qu’une distraction, c’est une immersion dans la genèse de Batman dans laquelle on ne s’ennuie jamais. Un film spectaculaire et réussi qui réconcilie le spectateur avec le héros si malmené par les acteurs et cinéastes on succédé au maître Tim Burton.

Le transfert sur support Blu-Ray au format 2 .4 :1 Full HD 1080p n’a pas réclamé de gros efforts de a part de la Warner, puisqu’il est du même acabit que dans l’édition HD-DVD, qui était déjà d’excellente qualité. La compression VC-1 s’échelonne jusque 30 Mbps et offre un rendu très pointu de l’image, qui permet d’apprécier les second plans et les décors dans leurs moindres détails. Les noirs accentués, les couleurs contrastées avec justesse et le piqué d’image très correct révèlent la précision des décors comme des premiers plans, avec une mention particulière pour les cadres serrés. 

Visuellement très esthétique, Batman Begins bénéficie d’effets spéciaux bien plus réussis que dans un Spiderman élastibondissant. Et bien que les situations demeurent abracadabrantesques (ambiance Comics oblige), les artifices, les cascades et les éclairages sont toujours peaufinés pour rendre l’ambiance et l’action les plus réalistes possibles. Une batmobile démesurée, véritable tank de course, des décors gigantesques, des incendies ravageurs, tout ceci est finement restitué quel que soit le type d’éclairage, tout au long des 140 minutes que dure l’œuvre.

Une qualité d’image pourtant encore surpassée par celle, impressionnante,  de la bande annonce Imax en HD du dernier Batman sorti il y a quelques semaines sur les grands écrans. Mais il est vrai que cet extrait court très peu compressé pouvait sans problème tenir sur un bout de Blu-Ray, qu’en sera-t-il dans l’édition totale du film ?

Côté bande sonore, il manque hélas pour les français la piste en Dolby TrueHD 5.1 dont bénéficient les anglophones. La VO s’avèrera par conséquent bien plus fine et riche en envergure pour les chanceux qui bénéficient d’une installation dernier cri, tandis que les français, allemands, italiens et espagnols doivent se satisfaire d’une piste Dolby Digital 5.1 déjà suffisamment dynamique pour un film d’action, l’immersion étant parfaitement assurée par la profondeur des surrounds et l’exploitation intelligente du caisson de basses qui restituent pleinement, avec une exploitation parcimonieuse des voies arrière, les ambiances particulières du film : orage, grotte, véhicules...

A noter que la version originale est sans aucun doute la plus réussie, notamment à cause d’un doublage français raté en ce qui concerne la voix du Batman en costume. Risible et ridicule, cette voix forcée fait honte à l’acteur de doublage qui a trop poussé le caractère ténébreux de la voix du héros… N’importe quoi. Aucune fausse note à signaler du côté de la partition de James Newton Howard et Hans Zimmer, qui reprend le thème principal de Batman et nous livre une bande musicale qui sait tutoyer les dialogues et les effets sonores tout au long du film, soutenant subtilement les émotions suggérées par le réalisateur, qu’il s’agisse d’angoisse, d’amour ou d’assaut épique.