Synopsis
San Francisco dans les années 90. Un jeune journaliste, Malloy, s'entretient dans une chambre avec un homme élégant, à l'allure aristocratique et au visage blafard, Louis, qui lui fait de bien étranges confidences. Malloy, subjugué par la séduction de son interlocuteur lui demande, à l'aube, de le faire pénétrer dans son monde, celui des vampires.
Critique artistique
Le Vampire, cet être mythologique tantôt fascinant, tantôt effrayant, a toujours su marquer de ses crocs les esprits torturés… Si bien que ce personnage a été dépeind moult fois dans les divers produits culturels qui peuplent notre civilisation. Au cinéma, chaque réalisateur qui a osé la confrontation avec cette chimère a apporté sa pierre à l’édifice quant à la représentation que chacun se fait du vampire : Primitifs (et ridicules) chez Slade, Aristocratiques chez Wiseman, Civilisés chez Del Toro, Mystifié chez Ford Coppola ou encore Loufoques chez Rodriguez. Neil Jordan offre donc sa propre vision du Vampire, un vampire tourmenté et au final très humain…
Il y a deux approches du vampire dans cette œuvre. Il y a d’un côté le personnage de Louis, incarné par un Brad Pitt en pleine consécration et en face de lui son géniteur, son père spirituel, Tom Cruise alias Lestat. Louis représente le côté humain du vampire, celui qui rejette sa condition, qui regrette ses choix, qui doute… Lestat, lui, représente le parfait vampire, le prédateur, qui fait ce qu’il a à faire et qui ne regrettera rien, quoiqu’il arrive. Ces deux visions donneront lieu à un affrontement de tous les instants entre le mentor et l’élève, entre le désireux et le désiré, entre l’Homme et le Mythe…
La richesse du film se tient dans ses nombreuses représentations du Vampire avec le côté brutal performé par un génialissime Tom Cruise, la facette plus mélancolique ou encore l’ambigüité sexuelle du personnage. Le vampire reste avant tout un être tourmenté qui de part immortalité doit s’adapter puis survivre à toutes les époques qui se suivent. Epoques qui, dans le film, sont sublimées par une photographie exemplaire qui délimite parfaitement l’espace temps.
Conclusion
Entretient avec un vampire nous offre donc une vision plus intime de l’Hominis Nocturna et tient sa réussite dans sa richesse visuelle et dans ses personnages incarnés par des acteurs en pleine consécration. Il peut d’ailleurs dors et déjà affiché fièrement son statut d’œuvre culte tant il apporte au portrait de ce personnage hors du commun…