L’arrivée su support haute définition Blu-ray du 4ème épisode de la saga Indiana Jones, sous titré le Royaume du Crane de Cristal, est accompagné d’une édition spéciale double Blu-ray qui est l’objet de cette critique. La Paramount nous propose avec ce film un transfert d’une grande finesse et garni de très nombreux bonus, eux aussi en HD. En route pour un tour d’horizon.
Synopsis
Débarqué de façon musclée par les russes et leur spécialiste en parapsychologie le Colonel Dr. Irina Spalko (Cate Blanchett) dans un entrepôt secret afin d’identifier une caisse contenant des ossements inquiétants aux propriétés mystérieuses, Indiana Jones (Harrison Ford) est entrainé dans une fuite pour sa survie qui le fait rencontrer Mutt (Shia LaBeouf), jeune rebelle au look de blouson noir. Les deux hommes s’aperçoivent qu’ils ont un ami en commun, le professeur Harold Oxley (John Hurt) que le jeune Mutt sait en grande difficulté. Ils décident de partir à la recherche du vieil homme et se retrouvent sur les traces d’un crâne de cristal, poursuivis par les Russes…
Da Indy Code
Souvent copiés, plagiés ou imités avec plus ou moins de talent les films d’Indiana Jones ont alimenté l’imagination peu fertile de beaucoup de scénaristes ou auteurs de jeu vidéo (La momie, Benjamin Gates, Tomb Raider, etc.). Mais le vrai Indiana Jones, professeur maladroit à la ville mais redoutable archéologue aventurier sur le terrain, reste unique. C’est un logo une marque de fabrique. Et lorsqu’un nouvel opus sort, il se doit de répondre aux critères de la recette originelle, sans tomber dans l’imitation ou la copie des films qui ont tenté de le caricaturer. Alors comme tout épisode d’Indiana Jones, le royaume du crâne de cristal reprend les ingrédients assurant le succès de la recette : le héros charismatique avec son chapeau et son fouet, des ennemis à la réalité bien historique, collant à l’époque dépeinte (les russes dans le cas présent) et une quête commune pour s’approprier un artefact archéologique précieux et avéré.
Un sujet pour crâner
Si dans le premier Opus il s’agissait de l’arche d’alliance renfermant les tables de la loi divine, ou comme dans le troisième le saint Graal, ce dernier épisode propose de s’intéresser à la légende entourant les crânes de cristal de provenance sud américaine qui dateraient de la période préhispanique. Ces artéfacts bien réels éparpillés dans les musées et fruits de toutes les polémiques, sont en pur cristal de quartz. Ils appartiendraient aux peuples d’Amérique du Sud et dateraient de plus de 5000 ans selon les légendes mayas véhiculées par les propriétaires actuels. Ce qui est surprenant est qu’il est techniquement impossible que de tels crânes, d’une si grande perfection, aient été façonnés par ces tribus, d’où les polémiques.
Le royaume des Mayas et des crânes de cristal mystérieux, il n’en fallait pas moins pour éveiller l’intérêt de Georges Lucas et Steven Spielberg pour en faire le sujet de ce nouvel Indiana Jones qui aborde en outre un chapitre tout nouveau de l’existence mouvementée du héros. L’acteur, qui accusait 65 printemps au moment du tournage, y campe un Indiana Jones vieillissant des années 1957, en pleine guerre froide et chasse au communisme, mais loin d’être impotent. Le puzzle étant assemblé et les bobines montées dans les caméras (Steven Spielberg a en effet refusé de tourner en numérique pour assurer une homogénéité de l’image entre les 4 épisodes), le tournage pouvait débuter.
La patate à 65 balais
On y retrouve un Harrison Ford Impressionnant de souplesse et toujours d’une remarquable précision dans son interprétation du personnage tout comme John Hurt, habité par son personnage. A contrario, la jeune génération manque cruellement de pouvoir de persuasion. Cate Blanchett ne mise que sur son charisme sans donner vie à son personnage, tandis que Shia LaBeouf surjoue le sien à en devenir crispant. Reste que l’on retrouve avec grand plaisir Marion (Karen Allen) qui bénéficie d’un rôle important dans cet épisode et qui injecte tout son dynamise et son pétillant sourire dans cette nouvelle quête.
Conclusion
Ce 4 ème épisode, tourné 19 ans après la trilogie originale, n’aurait pas pu utiliser les codes des films d’action d’aujourd’hui sans dénaturer totalement ce qui fait l’essence même d’un Indiana Jones. On est ici dans de l’archéologie cinématographique avec une intention avouée par Steven Spielberg de proposer un épisode qui puisse être visionné dans la foulée des 3 autres. Même codes, même principes, même image. Alors oui, les fans peuvent être déçus de voir à l’écran un Indiana Jones à l’âge de la retraite tandis que les non-fans se demandent comment on peut faire un film d’action de ce style au 21ème siècle.
La vérité c’est que ce nouvel épisode dérape : il dérape dans son abondance d’effets numériques que la précision de la haute définition révèle à chaque instant, il dérape parce que des personnages clefs demeurent cruellement absents du scénario et il dérape parce que la quête principale dévie vers un hors sujet comme le dernier album d’Astérix « Le ciel lui tombe sur la tête » et il dérape enfin à cause du manque de crédibilité des méchants du film. Tous les ingrédients de la recette originale sont de mise, mais le plat reste indigeste. On eut aimé plus de cruauté et davantage d’humour, plus de rebondissements et d’implication des seconds rôles, plus de décors naturels et moins d’effets spéciaux. Chapeau bas tout de même à Harrison Ford qui à 65 ans nous donne une belle leçon d’énergie. On ne peut que saluer sa prestation devant les cascades qu’il a pu assumer en tournant des scènes plutôt musclées et acrobatiques. Cet épisode est mené à un rythme soutenu et l’acteur au charisme toujours intacte nous démontre encore toute son agilité et son dynamisme quand il s'âgît de distraire un public de fans.