Synopsis
Batman aborde une phase décisive de sa guerre au crime. Avec l'aide du lieutenant de police Jim Gordon et du procureur Harvey Dent, Batman entreprend de démanteler les dernières organisations criminelles qui infestent les rues de sa ville. L'association s'avère efficace, mais le trio se heurte bientôt à un nouveau génie du crime qui répand la terreur et le chaos dans Gotham : le Joker...
Critique artistique
En 2005 sortait Batman Begins, sûrement l’une des meilleures adaptations cinématographiques de celui que l’on appelle le Caped Crusader. Ainsi, lorsque la Warner annonce sa suite, doucement intitulée The Dark Knight, l’attente monte. Il faut dire que la tâche est doublement ardue : faire suite à l’excellent premier opus capable de se différencier de la masse de super héros squattant notre Box office et surtout offrir un duel Batman/Joker d’anthologie. Fort heureusement, Nolan a su relever le défit –burtonien- et comble largement les attentes…
Insomnie
Afin d’offrir le meilleur spectacle possible, Nolan a puisé dans ses meilleures expériences. Ainsi, la dualité Batman/ Joker est très proche de celle proposée par Williams/ Pacino dans le correct Insomnia. En effet, Batman crée le Joker, crée la criminalité et le Joker se pose comme son double maléfique, son reflet du miroir. Ainsi chaque scène où les deux protagonistes s’affrontent est un véritable moment de grand cinéma. La principale raison du succès se nomme d’abord Heath Ledger qui mystifie cruellement son personnage. Toutes ses apparitions sont lourdes de conséquences et lorsqu’il n’est pas à l’écran, son ombre tenace crève l’écran. Il est véritablement le fil conducteur du film. En ce sens, la comparaison avec la folie de Nicholson serait purement fortuite tant la vision Nolan diffère avec celle de Burton. Le Joker de 2008 est l’ange déchu, la folie incarnée, qui voue peu d’importance aux choses futiles comme l’argent ou l’apparence et qui n’est là que pour révéler la panique humaine. Le Joker de l’époque était beaucoup plus académique et relevait plus d’un méchant de comics que de la théâtralisation du terrorisme post-11 septembre. Le cowboy amoureux nous offre donc son ultime performance, certainement celle de sa vie, de sa carrière. Il nous la laisse en héritage pour nous rappeler qu’il était l’un des Grands de sa génération et qu’il nous a quittés beaucoup trop tôt….
Remenber Sammy Jenkins…
Bale est toujours aussi terriblement crédible sous son masque de chauve souris. Sa beauté fragile et hypocrite contraste totalement son personnage de Golden Boy qui essaie de plus en plus de cacher sa schizophrénie. Wayne est un protagoniste effacé et Batman en est sa rédemption. Le personnage est en ce sens assez proche du Leonard Shelby du puzzle Memento, horriblement en doute et à la psychologie poussée à son paroxysme. Batman est confronté à la raison qui est représentée d’une part par le commissaire Gordon, d’autre part par son plus proche ami Alfred et par son penchant « blanc », le procureur Harvey Dent. Ils sont tout trois performés par trois acteurs, Oldman/Caine/Eckhart qui nous livrent une performance hors du commun. Tous incarnent à la perfection leur personnage. Si bien qu’au final une certaine trinité Biblique s’instaure, Le père Batman, le Fils Joker et le Saint Esprit Harvey Dent. Car c’est en effet Batman et ses actions qui engendrent des criminels comme le Joker… Nolan, en ce sens, met notre Caped Crusader à rude épreuve.
Batman continues
On regrettera la fade Maggie Gyllenhaal qui, malgré le fait que sa performance d’actrice soit meilleure que celle de la comédienne de série Katie Cruise Holmes, n’arrive pas à donner la densité à son personnage, nécessaire à la confrontation avec les autres personnages du film joués à merveille. Certains tiqueront sur le montage un peu trop expéditif de certaines intrigues, une impression de brouillon peut parfois en ressortir. Enfin, les plus fans d’entre nous crieront au scandale face au traitement de l’énormissime Double Face.
Conclusion
Profond et d’une noirceur inouïe, Nolan nous offre une perle rare instaurée par les bases déjà bien solides du précédent opus. Il nous offre un panorama de la terreur psychologique induite du contexte terroriste de notre époque…