Synopsis
Isabella Swan, 17 ans, déménage à Forks, petite ville pluvieuse dans l'Etat de Washington, pour vivre avec son père. Elle s'attend à ce que sa nouvelle vie soit aussi ennuyeuse que la ville elle-même. Or, au lycée, elle est terriblement intriguée par le comportement d'une étrange fratrie, deux filles et trois garçons. Bella tombe follement amoureuse de l'un d'eux, Edward Cullen. Une relation sensuelle et dangereuse commence alors entre les deux jeunes gens : lorsque Isabella comprend qu’Edward est un vampire, il est déjà trop tard.
Critique artistique
Après le sulfureux Thirteen, Catherine Hardwicke continue sa psychanalyse de l’adolescence à travers la transposition à l’écran du best-seller éponyme de Stéphanie Meyer. Véritable phénomène des tables de chevet, le Roméo et Juliette modernisé et vampirisé ne pouvait donc pas échapper aux caméras du 7ème art. L’histoire, somme toute assez classique, nous met donc en exergue l’amour impossible entre une humaine et un vampire. Mais rabaisser l’intrigue de Twilight en une pale copie du chef d’œuvre de Shaekspeare serait un raccourci bien trop facile. En effet, bien plus qu’un conte vampirisé, le film de Stéphanie Meyer se pose comme une véritable réflexion sur les mœurs adolescents.
Entretient avec un vampire
D’un côté il y a Bella, une ado en avance sur son temps et qui essaie de s’échapper d’une vie trop conventionnelle. Les amusements de ses camarades ne sont pas pour elle, ce qu’elle veut, c’est s’évader. Son père, célibataire endurci, ne sait pas comment s’y prendre avec elle. Il est perdu et cela renforce le background un peu tragique de l’héroïne. De l’autre nous avons les Cullen, une famille de vampires ancestraux et végétariens qui essaient, quant à eux, de se rapprocher de la normalité. De cette recherche de l’affirmation de soi, Edward en est la représentation la plus fervente. Il se sent comme un monstre parmi ces camarades. Il est l’illustration même de la crise identitaire de beaucoup d’adolescents. Et puis, il y a l’Amour, le coup de foudre, l’instant magique où tout bascule, où il faut accepter l’autre tout en s’acceptant soit même auparavant. Stéphanie Meyer hyperbole la fameuse « première fois » au travers du jeu d’attirance auquel se prêtent Bella et Edward. Premiers ébats, premiers sentiments, premier amour, voilà à quoi se confrontent les deux tourtereaux. Le jeu d’acteur est tout en retenue. Robert Pattinson, rescapé de Harry Potter, et Kristen Stewart se lancent des regards, se séduisent, se lamentent, dépriment. Même si tout ceci sent un peu l’épisode de One Tree Hill de presque 2 heures, les acteurs sont presque parfaits dans leur rôle respectif. Le métrage respire un romantisme moderne, profond et touchant.
Reste quelques scènes annexes qui tentent de donner un rythme dont le film n’a pas vraiment besoin. Le lyrisme s’épanchant, se voit en effet ternir par une tentative de scènes d’actions molles et à la mise en scène complètement dépassée, trahissant sans doute un manque de budget. C’est fort dommage car le film aurait gagné à ne s’intéresser qu’à la magie sentimentale déroulée par les deux principaux protagonistes. Cependant, l’indulgence est de mise et l’essai de proposer autre chose que de la romance est en quelque sorte fort louable, mais le résultat à l’écran contraste beaucoup trop avec la réussite amoureuse.
Conclusion
Catherine Hardwicke signe un magnifique moment de poésie et d’évasion sentimentale. Un film pauvre sur la forme mais terriblement riche dans le fond…