Critique artistique par Emmanuel Galais, critique technique par Pierre Dubarry
Un groupe d’adolescents découvre le camp de Crystal lake en même temps que le terrifiant Jason Voorhees et ses intentions meurtrières…
Ah ! Le film d’horreur, sa musique, sa foret, son lac forcément sombre, ses adolescents forcément beaux et en rut, son ambiance pesante, ses hurlements de frayeur et surtout son tueur froid et méthodique ! Et s’il y en a bien un qui incarne tout cela, c’est évidemment Jason Voorhees ! Depuis donc maintenant onze films (Douze déjà, si on compte « Jason contre Freddie), il traine sa dégaine un peu gauche et imposante. Particulièrement inventif dans sa façon de tuer, toujours à la recherche d’une idée nouvelle pour asperger de sang, l’écran de la manière la plus attractive possible, on pourrait même presque parler d’une « Mc Gyver » de l’horreur, tant tout ce qui se trouve sur son passage peut aider à assouvir ses pulsions meurtrières.
Mais plus fort encore que tout cela, Jason est une véritable ombre vivante, puisque depuis 1980, il n’a de cesse de tuer, trucider, décapiter tout ce qui s’approche de son territoire, sans que jamais, il ne soit arrêter par la police. Et forcément, on se pose cette question inlassablement : « Mais que fait la police ? ». Une petite réponse y est apporté dans ce nouvel épisode réalisé par Marcus Nispel déjà réalisateur du remake de « Massacre à la tronçonneuse ».
et Et le réalisateur, tire effectivement son épingle du jeu, en nous offrant un jeu de massacre plus conséquent que dans les opus précédents (Deux pour le prix d’un seul), mais surtout en utilisant les bonnes idées du genre, petits clins d’yeux aux épisodes précédents. maisMais la véritable force de ce nouvel opus réside dans le rythme beaucoup mieux maitrisé que dans les premiers volets, mais aussi dans un début de trame qui finit par nous faire croire à une nouvelle vision des films d'horreur.
Mais le scénario, ne fait que nous faire croire à un renouveau, car finalement les clés du genre (et particulièrement concernant la saga) sont reprises : les ados sont beaux et musclés, ils sont en rut et ne cherchent qu’à se saouler et à prendre de la drogue, ce qui pourrait expliquer leur manque de réaction totale lors des attaques du tueur. Ici donc les codes sont appliqués, mais un peu améliorés. Jason ne tue plus seulement dans la nuit, il vit aussi le jour, l’un des héros vient réellement chercher quelque chose dans ce lieu maudit, et ainsi de suite.
Mais ne nous méprenons pas, un film d’horreur reste un film d’horreur. Le scénario, tient sur un bout de serviette en papier, les effets de caméras sont toujours aussi linéaire pour mieux laisser le spectateur se repaitre de la mort des victimes et le suspens est toujours porté par une musique pesante. Rien de neuf, mais seulement une maitrise plus prononcée de la manière de filmer une barbarie.
En conclusion, les filles hurlent, le sang gicle, les spectateurs sursautent, et la réalisation donne suffisamment de rythme pour croire à un renouveau du genre. C’est tout ce que l’on demandait.