En confiant à Lucky Luke le rôle de ramener l’ordre dans la petite ville de Daisy Town, le président des Etats-Unis, ne sait pas qu’il va replonger notre héros dans les blessures de son enfance. Car pour lutter contre Pat Poker, Lucky Luke devra aller au bout de son enfance !
« Lucky Luke », fait partie de ces films, dont on ne sait pas réellement quoi penser. D’abord à cause du capital sympathie énorme du personnage, ensuite pour les prestations toujours impeccable de Jean Dujardin (Oss 117). Pour finir parce que le duo James Huth/Jean Dujardin donna naissance à l’un des plus grands succès surprise de ces 10 dernières années : « Brice de Nice ». Mais il faudrait dire surtout, qu'après toutes les adaptations catastrophiques du Cow-boy solitaire, tous nos espoirs reposent sur cette nouvelle adaptation.
Seulement voilà, « Lucky Luke » possède le même handicap que son demi-frère : « Astérix » : Les bandes déssinées se suffisant à elles même, les réalisateurs veulent toujours créer une nouvelle aventure. Car, Alain Chabat l’avait bien compris avec son « Astérix : Mission Cléopâtre », mieux vaut prendre une aventure du héros et y insuffler un état d’esprit que de créer une nouvelle histoire qui peut s’avérer bancale et frustrante. Et même le plus bankable des acteurs français n’y peut pas grand-chose.
Car, dans cette adaptation, un constat revient de manière récurrente : On s’ennuie beaucoup, et je dirais même beaucoup plus qu’on ne s’y amuse. Car si le film reste fidèle à l’esprit de la bande déssinée, si les plans sont impeccablement travaillé, avec des profondeurs de champs grandioses, l’histoire ne parvient jamais à nous passionner totalement. Chaque fois que l’on commence à s’interresser à l’intrigue, des plans tirant sur les longueurs, nous plongent ou replongent systématiquement dans une sorte de léthargie communicative. En effet le réalisateur semble prendre toute la faiblesse de son histoire et s’amuse donc à tirer les plans en longueurs, ainsi le ralenti est utilisé à foison, de longues séquences de cow-boys qui arrivent au galop. Le film est une succéssion d’effets visuels qui se succèdent dans une lenteur pesante.
Côté distribution, Jean Dujardin s’amuse dans le rôle de Lucky Luke, mais semble aussi conscient d’être passé à côté de son sujet. Et même s’il nous reserve de beaux moments de bonheur, comme la plupart des scènes avec Alexandra Lamy (Ricky). Sa composition joue un peu trop la caricature timide pour nous embarquer. A noter tout de même les compositions à tomber de rire de Sylvie Testud (La Rafle) en Calamity Jane, Melvil Poupaud (Le temps qu‘il reste), incroyablement drôle en Jesse James et Michael Youn (Le coursier) fidèle à lui-même dans celui de Billy the Kid.
En conclusion, « Lucky Luke » est un film déroutant, parce que décevant dans son histoire et dans son traitement, pas aussi râté que les précédentes adaptation, cette nouvelle version, ne semble que confirmer la malediction qui fait que « Les aventures de Lucky Luke » restent une œuvre de BD, qui ne peut trouver sa place au cinéma.