Daniel Larusso déménage en Californie avec sa mère. Seulement le voyage se transforme en calvaire lorsque ses camarades le rejettent, le maltraite et l’isole. Mais comment réagir face à toute cette violence ? Comment apprendre à se défendre ? Daniel se lie alors d’amitié avec Mr Miyagi, le vieux gardien japonais de la résidence.
Film phare de toute une génération, « Karaté Kid » n’est certainement pas le chef-d’œuvre du siècle, mais son succès public et critique l’ont fait entrer directement dans le cercle fermé des films improbables de box office mondial. Improbable, car le scénario repose sur une trame assez simpliste déjà maintes fois utilisées dans des chefs-d’œuvre, tels que « Le vieil homme et l’enfant ». Mais ici, le film pousse la trame un peu plus loin dans sa simplicité et lui attribue une vision plus en phase avec son époque et cette violence qui commence à se démocratiser dans tous les milieux. Ici, Daniel Larusso n’est pas simplement un souffre douleur, il est le dernier maillon d’une chaîne engendrée par le retour de la guerre du Vietnam. Le prof de karaté des agresseurs de Daniel, ne parvient plus à prendre la philosophie de ce sport de combat, il n’en ressort que la violence qu’il impose à ses élèves.
Et c’est peut-être là, que la mayonnaise a pu prendre, car le film se met d’un coup à parler à une génération qui ne connaît pas la guerre, mais qui en entend parler dans une majorité des films de l’époque, une génération qui s’ouvre à la vie à travers un cinéma qui glorifie des Stallone et des Schwarzenegger en mettant en scènes les fêlures du Viêt-Nam, à travers la violence. « Karaté Kid » au contraire, prône un discours plus pacifiste, un retour aux valeurs essentiels du Karaté. Le scénariste Robert Mark Kamen (Taken) s’amuse à prendre à contre-pied les clichés de cette jeunesse à qui l’on apprend à donner des coups avant de réfléchir. Et de la même manière que Coppola avec « Outsiders » ou « Rusty James », le scénariste met en avant cette violence, mais lui donne une leçon de valeurs simples mais efficaces.
Et la réalisation de John G. Avidsen (Rocky) se veut proche de sa cible, simple, parfois maladroite, mais tout en souplesse pour ne pas sombrer dans les travers du film d’action de bas étage. Loin d’avoir réalisé un chef d’œuvre pur jus, avec tout ce que cela contient de réflexions transcendantales, le réalisateur offre au contraire une œuvre simple, mais parfaitement maîtrisée qui laisse une porte ouverte à la spontanéité des acteurs.
Et d’ailleurs de spontanéité, il est question dans le jeu des acteurs, à commencer par Ralph Macchio (Outsiders) qui donne à son personnage ce qu’il faut de naïveté et parfois de maladresse pour rendre le rôle crédible. Pas toujours juste, le comédien s’épanouit pourtant dans ce personnage, et le duo qu’il forme avec Pat Morita (Aniki, mon frère) s’avère vite cohérent et efficace. L’acteur joue de son personnage et de ses origines pour mieux appuyer la différence entre les deux cultures. Et l’osmose est au rendez-vous, au point que ce duo fut certainement l’un des plus marquants de l’histoire du cinéma pour Ados.
Suite au succès du premier volume, le réalisateur plancha donc sur une suite, qui vit le jour en 1986. Dans ce nouvel opus, Daniel et Mr Myagi s’envolent pour Okinawa, où le vieil homme doit affronter son plus ancien rival dans une course à l’honneur. L’occasion pour Daniel d’apprendre une nouvelle leçon de courage et de dignité. « Karaté kid 2 » décide donc de se délocaliser pour ne pas faire dans le réchauffé. Et pour cela le scénariste inverse les rôles, pour mieux montrer sa différence autant que la complémentarité d’avec le premier.
Pourtant ce deuxième volet est en dessous du premier, d’abord du fait d’une mise en scène plus mollassone et de dialogues plus présents. Le scénariste et le réalisateur ne sont pas des spécialistes du Japon et piochent donc systématiquement dans les clichés du genre, donnant à ce nouvel épisode une texture plus fragile que dans le premier. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître et malgré les quelques longueurs, « Karaté Kid 2 » parvient à divertir son auditoire et laisse apparaître les possibilités d’un troisième volet, qui sortit sur les écrans en 1989, mais qui marqua surtout la fin de la licence.
En conclusion, « Karaté Kid » est un film simple mais efficace, qui a le bon goût de ne pas plonger le jeune spectateur dans les méandres d’une réflexion trop compliquée pour faire passer son message de non-violence.