Shane Daniels vient de passer 15 ans en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. A sa sortie de prison, il est témoin d’une négociation mafieuse qui dégénère. Des membres d’un gang et des policiers sont tués, ne laissant qu’une fille appeurée et un sac plein d’argent. Shane va devoir se battre au sein d’un ville corrompue tout en protegeant la jeune fille de la mafia chinoise qui l’avait prise en otage.
Comment dire ? Dès le générique, il y a comme une certaine odeur de gras dans ce nouveau film avec Steven Seagal. D’abord parce que le générique en question ressemble à ceux des séries télévisées des années 70, un brin teinté de Shaw Brothers. Ensuite parce qu’il prépare le spectateur à ce qu’il va voir. Et là, on ne peut pas dire que l’on soit particulièrement rassuré.
Et en fait, on avait un peu raison, car dès le départ on plonge dans les critères de base : avec le personnage de Shane Daniels, qui est, encore une fois, un ancien des forces spéciales, une guerre entre les policiers corrompus et la mafia chinoise qui fait des prises de karaté et n’a aucun remord à faire souffrir un homme déjà bien mal en point, et surtout une explication aussi grotesque qu’un épisode d’ « Amour, Gloire et beauté ».
Le scénario n’est d’ailleurs pas en reste dans le style léger comme une poutrelle. On pourrait presque se demander s’il n’y a pas eu un concours de la plus grande accumulation de répliques du genre. Aucune originalité, les comédiens ont à peine le temps d’ouvrir la bouche que l'on sait déjà ce qu’il vont dire. Et le film se déroule ainsi devant les yeux ébahis des amateurs du genre et au grand désespoir des autres. Mais l’intrigue ne s’arrête pas aux dialogues savoureux, elle mélange aussi les accessoires improbables, sans réelle crédibilité, comme le mouchard dans une chambre d’hotel où Seagal vient de s’installer, le scorpion, inévitable tatouage des méchants, les 4x4 aux vitres teintés. Tout y est !
Mais alors côté distribution, on touche de prêt la sélection des oscars. A commencer par Steven Seagal, aussi expressif qu’une pierre ponce. Et l’ensemble des acteurs de seconds rôles qui passent le temps à se déformer le visage pour mieux rendre crédible leur aspect méchant. Tout le monde est là pour payer ses impots et cela se voit ! Aucun effort de composition n’est fait pour donner un peu de volume à l’ensemble.
Par contre du côté de l'action et de la bagarre, le film tient ses promesses, ça explose dans tous les coins environs toutes les cinq minutes, Steven Seagal (Même s’il est un peu bedonnant) donne toujours de sa personne pour faire saigner de manière originale ses victimes, et les chorégraphies de bagarres sont réglées au millimètre prêt, ce qui n’est pas pour déplaire. Le réalisateur veut en donner pour son argent au spectateur, et de ce point de vue là, il touche sa cible.
En conclusion « Dangerous man » est un film avec Steven Seagal, avec tout ce que cela comporte de finesse et de douceur. A ne strictement réserver qu’aux amateurs du genre, avec tous les clichés que cela comporte.