1660. Les trois mousquetaires se sont séparés. Athos s’est retiré sur ses terres et consacre son temps à l’éducation de son fils Raoul. Aramis est devenu général des jésuites, Porthos se languit de pour pouvoir ferrailler à nouveau. Quand à D’Artagnan il est devenu Capitaine des Mousquetaires. L’heure de la réunion des héros à sonner, car le roi qui est tombé sous le charme de la fiancée de Raoul, a décidé de l’envoyer sur le front, afin de l’écarter de son chemin. Athos a décidé de venger la mort de son fils.
Scénariste de « Braveheart », Randall Wallace est aussi réalisateur, à ses heures perdues. Et pour ce film de cape et d’épée, il fit appel à un casting de choix : Jeremy Irons (Aramis), John Markevich (Athos), Gérard Depardieu (Porthos), Gabriel Byrne (D’Artagnan) et la valeur montante du moment : Léonardo Di Caprio (Louis XIV) sans oublier Judith Godrech (Venus beauté) qui vient compléter le casting frenchie. Une distribution impressionnante, au service d’une œuvre épique destinée à un grand public, principalement familial. Tourné avant « Titanic », mais sorti après, le film bénéficia de l’effet du paquebot et confirma la popularité de son acteur principal. Mais Est-ce que tout cela, suffit à en faire un film d’exception ? La réponse est évidemment non !
« L’homme au masque de fer » est un film certes divertissant, mais à la surenchère évidente. Les personnages de Dumas sont mal dessinés et leurs traits grossiers font presque pitiés à voir. Le scénario de Randall Wallace s’empêtre dans une ambition prétentieuse qui frise le ridicule. En effet, le scénariste/réalisateur s’évertue à vouloir donner une dimension Hollywoodienne à son histoire, afin de ratisser large, mais tombe à côté de son sujet. Ne serait-ce que par le personnage de Porthos qui pousse notre Gérard Depardieu National à surjouer constamment et à renforcer les traits de ce qui l’a rendu célèbre. Inspirés du roman d’Alexandre Dumas Père, le scénario de Randall Wallace peine à trouver son rythme et a réellement donner le volume qu’il faut à l’œuvre de l’écrivain. En tentant vainement de mélanger l’histoire populaire des « Trois Mousquetaires », quitte à inverser les rôles, puisqu’ici l’ambigüité vient de D’Artagnan et non plus d’Aramis comme dans le roman original, le scénariste perd tout doucement pied et ne parvient pas à reprendre les rênes de son récit.
Sa direction d’acteur le prouve aisément. Les comédiens, malgré leur talent évident ne parviennent pas à donner de composition à la hauteur de leurs personnages. Depardieu (1492) en fait des tonnes, Jérémy Irons (Faux-semblant) le minimum syndical, John Markevich (Jeanne D'Arc) laisse la place aux autres, Gabriel Byrne (Le Vaisseau de l'angoisse) est inexistant et Léonardo DiCaprio (Titanic) semble un peu perdu dans ce rôle de roi perfide et dédaigneux. Les acteurs ne sont que l’ombre d’eux-mêmes dans cette œuvre, certes familiale, mais un peu trop fade pour atteindre son but.
Pourtant, l’effet « Trois mousquetaires » fonctionne de lui-même et il n’est pas étonnant, malgré certaines scènes de combat un peu mal maitrisés, de prendre plaisir à visionner ce film en famille. Car malgré quelques longueurs et un scénario qui se prend les pieds dans le tapis, en insistant sur les rapports entre les trois mousquetaires, le rythme reste assez enlevé pour ne pas susciter trop d'ennui.
En conclusion, les acteurs n’étant pas dirigés à leur juste valeur, le scénario pas suffisamment à la hauteur du roman de Dumas Père, « L’homme au masque de fer » est un film décevant en qualité, mais qui offre tout de même une spectacle familial agréable à visionner.