WOOCHI LE MAGICIEN DES TEMPS MODERNES

En 1509, le dieu Arc emprisonna les diaboliques Gobelins dans une prison grâce à une flûte magique dans laquelle il devait souffler durant 3000 jours, néanmoins suite à une erreur, la prison fut ouverte le 2999e jour libérant ainsi les dangereuses créatures. Le dieu Arc mourut et sa flûte devint l'objet le plus convoité et tomba alors dans les mains du jeune sorcier prodige Woochi. Mais suite à un maléfice, il se retrouva piégé dans une peinture. 500 ans plus tard un trio de magiciens taoïste le libère pour lutter contre les gobelins qui menacent la vie sur Terre. Woochi est projeté dans le temps et arrive en 2009 en plein Séoul. Cependant il n'a pas l'âme d'un héros et préfère découvrir le Nouveau Monde et courir des filles que de combattre les gobelins !

Le cinéma asiatique a bien souvent mauvaise presse dans l'esprit du spectateur grand public, trop académique,  on le considère bien souvent enfermé dans ses fresques historiques, à se rappeler sans cesse qu'elle était la grandeur de l'empire chinois aux grandes heures des grandes dynasties. Ou alors on l'assimile systématiquement au cinéma de John Woo (Volte/face) avec ses scènes pétaradantes, ses chorégraphies improbables et sa mise en scène minutieuse mais aussi au cinéma de Wong Kar Wai (In the Mood for love) avec ses longs plans et ses histoires sombres qui parlent de l'amour, de la déchirure et du destin. Mais le cinéma coréen (qui est le seul à pouvoir rivaliser avec la grande machine américaine sur son territoire) sait aussi faire des films tels que «Woochi, le magicien des temps modernes », un spectacle résolument tourné vers l'Occident avec des effets spéciaux à vous couper le souffle, et une trame qui n'est  sont pas sans rappeler les grandes trilogies telles que "Le seigneur des anneaux"ou encore la saga Harry Potter. Si l'origine de l'histoire prend racine dans le passé riche de l'empire asiatique, elle n'en demeure pas moins résolument ouverte à la culture occidentale avec ses créatures magiques, ces magiciens et ses héros qui sont confrontés aux affres de la nouvelle société. De la même manière que le studio Disney avec « L'apprenti sorcier », ce film nous entraîne à la fois dans la légende du grand empire mais aussi dans un combat sans merci où notre société se retrouve en toile de fond.

Le réalisateur Choi Dong-Hoon s'est donné les moyens d'offrir un spectacle grandiose où l'action, l'humour et les effets spéciaux gardent la part belle pour pouvoir faire entrer le spectateur dans son film joyeux, énergique et digne des plus grandes productions hollywoodiennes. Il est d'ailleurs intéressant de voir comment le cinéma asiatique peut représenter des créatures aussi proches et aussi importantes de la culture occidentale que les gobelins et de se rendre compte que finalement ils sont assez capable d'utiliser des créatures les plus sympathiques dans notre culture pour les rendre les plus infâmes dans la leur. Ainsi le lapin devient l'une des créatures les plus maléfiques et les plus difficiles à combattre dans l'histoire. La mise en scène du réalisateur est efficace et très inspirée car il a la subtilité de meler les grands gestes amples du kung-fu et l'humour burlesque qui caractérise parfois maladroitement le cinéma asiatique, mais qui a le bon goût ici d'être suffisamment modéré pour réellement passionner les spectateurs de tous âges.

En conclusion, «Woochi, le magicien des temps modernes » est une fresque fantastique couronnée de succès en Corée qui aurait mérité une sortie au cinéma, tant le spectacle haut en couleurs ou en actions, d'une énergie incroyable et en même temps d'une fraîcheur réservé jusqu'ici au cinéma américain. Ce film est à découvrir en famille et sans aucune restriction, à voir de toute urgence.

Pour servir la mise en scène soignée et méticuleuse du réalisateur, il fallait un support de choix et le Blu-Ray est assurément ce support. Le piqué est superbe et les contrastes sont d’une grande beauté. Stable et très rarement en défaut, l’image sert à merveille l’œuvre de Choi Don-Hoon et est en passe de devenir une référence.

Un master audio de très grande qualité. Tout en finesse et en force, le master plonge le spectateur au cœur de l’aventure, avec des basses présentes mais parfaitement bien dosées et une spatialisation juste qui trouve le parfait équilibre entre action et dialogues. Pas la peine de garder fébrilement la télécommande, l’ensemble fait preuve d’une grande justesse et l’on aime le bruit des flèches qui s’échappe de l’arc. Un véritable bonheur.