L’histoire
Trois frères découvrent que Wendy, une jeune fille disparue de longue date et considérée comme décédée, est devenue une morte-vivante.
Critique
Critique rédigée par Julien Sabatier
Genre polymorphe, le zombie movie s’accommode à toutes les sauces (politique, intimiste, comique, etc.). Premier long-métrage écrit, produit, réalisé et monté par les Deagol Brothers, Zombie lover (Make-out with violence) tente l’hybridation entre le film de mort-vivant et la comédie mélancolique adolescente. Pourquoi pas.
Zombie lover compile consciencieusement un maximum de gimmicks du cinéma indépendant américain : ton cool et distancié, voix off d’enfant, présentation fun des personnages, couleurs très saturées, décor soigneusement choisi (un petit coin des USA baigné de soleil), bande originale sympa, etc. Autant dire que les frères Deagol choisissent la facilité en remplissant un cahier des charges bien balisé, l’objectif étant d’accoucher d’une friandise pop clairement estampillée « indie film ». Un bon moyen de faire de l’œil aux organisateurs de festivals, dont plusieurs ne manqueront pas de tomber dans le panneau. Too easy.
Malhonnête dans sa démarche, Zombie lover n’offre que du déjà-vu, une formule calibrée conçue pour séduire un certain public. Le résultat est creux, sans personnalité véritable, trop distancié(sacrée déperdition émotionnelle) et poseur en diable. Dommage car il y avait pourtant matière à signer une jolie réflexion sur la difficulté à faire le deuil d’un proche et l’amour par delà la mort. Mais le pire défaut du métrage est sans nul doute le fait que les Deagol Brothers oublient qu’il y a un zombie dans leur histoire (!!!). L’argument fantastico-horrifique se trouve ainsi relégué en arrière-plan et, à l’image des protagonistes du film, les auteurs semblent sacrément embarrassés par cet être pourrissant (une zombette du genre catatonique). Pièce rapportée, la figure du zombie demeurera purement anecdotique, le métrage aura donc le champ libre pour tourner en rond et à vide.
Verdict
Plutôt que de perdre son temps avec Zombie lover, mieux vaut (re)découvrir un petit film aux thématiques voisines : Zombie honeymoon (David Gebroe – 2004). Injustement méconnu, ce dernier peut se targuer d’avoir une âme et un cœur. A bon entendeur.