Il était une fois dans l'Ouest

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Once Upon a time in the west
Genre
Pays
Italie, USA
Date de sortie
16/06/2011
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Fulvio Morsella
Scénaristes
Dario Argento, Bernardo Bertolucci, Sergio Donati, Mickey Knox et Sergio Leone
Compositeur
Ennio Morricone
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
168
Support
Critique de Emmanuel Galais
Alors qu’il prépare une fête pour sa femme, Bet McBain est tué avec ses trois enfants. Jill McBain hérite alors des terres de son mari, terres que convoite Morton, le commanditaire du crime. Mais les soupçons se portent sur un aventurier Cheyenne.

A une époque où le cinéma Italien était moribond, où le western perdait de sa valeur en répétant sans cesse les mêmes codes, Un réalisateur Italien, qui avait suivit une formation entre les studios de le Cinecitta à Rome et des grands plateaux Hollywoodiens, lui donna un souffle nouveau et redonna vie à l’économie cinématographique Italienne. Sergio Leone avait une vision différente du cinéma qu’il voulait créer. Agissant comme une sorte d’éponge, il sut s’inspirer des différentes techniques de prises de vues, du cinéma de John Ford et de ses influences latines pour se mettre au service d’histoire non conventionnelle. Le réalisateur avait une grande admiration pour les westerns, mais n’arrivait pas à en partager les valeurs, il n’est donc pas surprenant de trouver dans ses films une peinture de personnages, un peu moins lisse que dans les films originaux.

« Il était une fois dans l’Ouest » est assurément l’apogée de son art et le réalisateur sait avec brio poser ses ambiances, filmer les grands espaces et jouer des codes immuables du western, avec ses cow-boys armés jusqu’aux dents, des regards de défiance, une loi du plus fort dominante dans chaque plan et des personnages nourries de vengeance, d’avidité, mais surtout de cupidité. Sergio Leone prend son temps pour poser ses ambiances, créer la tension, particulièrement lors des duels, dont la scène d’ouverture est certainement la plus réussit de toute l’histoire du genre. Tout en perspective, jouant sur les sonorités naturelles pour mieux créer le volume, soignant la lumière et les effets de caméras pour appuyer la tension du film, Leone maitrise à la perfection et transcende le genre en sachant avec beaucoup d’intelligence utiliser ses différentes inspirations.

Comme un enfant découvrant son idole, Sergio Leone, veut rendre hommage au cinéma de John Ford, et c’est avec un certain brio qu’il y parvient, car il ne fait pas que retranscrire le cinéma du réalisateur américain, il lui donne une nouvelle dimension en lui insufflant toute la nuance qu’il mérite, avec des personnages beaucoup moins idéalistes qu’il n’y parait, parfois même une certaine violence dans les propos comme le meurtre de la famille McBain à l’ouverture du film, où le secret révélé de l’homme à l’harmonica.

D’ailleurs Sergio Leone a su trouver une distribution à la hauteur de ses ambitions, notamment en donnant à Henry Fonda (Mon nom est personne), éternelle représentant des valeurs américaines, un rôle de méchant particulièrement sombre et dénué de tout sentiment. L’acteur offre une composition impeccable, froide et terrifiante de ce tueur sanguinaire. La caméra de Leone sait d’ailleurs avec brio, mettre en valeur le corps fin et rigide du comédien pour lui donner une part de mystère et d’élégance terrifiante. Même chose pour l’actrice Claudia Cardinale (Le Guépard), dont la présence n’a rien d’un faire valoir, bien loin de là, puisqu’il s’avère très vite que l’intrigue tourne autour d’elle. Loin des codes habituels du western et de la filmographie de Leone, le personnage féminin est ici beaucoup plus complexe qu’il y parait et l’actrice sait mettre en valeur ces nuances. On finira par la prestation de Charles Bronson (Le justicier de minuit), en mystérieux homme à l’harmonica, qui trouve dans l’objectif du réalisateur une mise en valeur monumentale de son talent a exprimer les silences, à parler sans forcément bouger les lèvres. L’acteur n’est jamais aussi bon que lorsque son visage devient pénétrant, fixe et défiant, comme dans la scène d’ouverture ou celle de la rencontre avec Cheyenne.

En conclusion, « Il était une fois dans l’ouest » redéfini les codes du western et transcende le genre. En prenant son temps pour les mises en place, minutieuses, en soignant ses lumières, ses ambiances et en créant des personnages plus nuancés que dans ses modèles, Sergio Leone nous offre certainement le meilleur western de toute l’histoire du cinéma.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Une image correcte sans être brillante, les couleurs sont parfaitement retranscrites et les noirs donnent un léger volume bienvenue. Les contrastes permettent de mieux mettre en relief l’ensemble et donnent aux textures une saveur différentes. Une seule fausse note, mais que l’on peut attribuer à l’âge, un grain qui a tendance à se rappeler à notre bon souvenir. Pas de quoi hurler tout de même !
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Espagnol
Oui
Oui
Oui
Insuffisante
Insuffisante
Insuffisante
Allemand
Oui
Oui
Oui
Insuffisante
Insuffisante
Insuffisante
Français
Oui
Oui
Oui
Insuffisante
Insuffisante
Insuffisante
Danois
Oui
Oui
Oui
 
 
 
Finnois
Oui
Oui
Oui
 
 
 
Néérlandais
Oui
Oui
Oui
 
 
 
Norvégien
Oui
Oui
Oui
 
 
 
Suédois
Oui
Oui
Oui
 
 
 
Une piste DTS-HD Master Audio, qui tient ses promesses, les ambiances sont reconstruites avec beaucoup de brillance et l’on plonge aisément dans l’actions. Malgré un léger chuintement dans les dialogues, le DTS-HD Master Audio fait des merveilles. Mais le plaisir ne s’arrête qu’à la seule version originale, car cette édition n’offre en VF qu’une minable piste mono criarde et sans relief, dénuée de basses pour offrir un véritable contre poids. Un véritable désastre !
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 60 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
L’éditeur a particulièrement soigné son édition, notamment en offrant des bonus complémentaires de grande qualité, a commencer par les commentaires audio de réalisateurs influencés par le travail de Leone : John Carpenter (Vampires), John Milvius (Conan le Barbare) et Alex Cox (Sid and Nancy), d’historiens du cinéma : Sir Christopher Frayling et Dr Sheldon Hall ainsi que de membres de l’équipe du film. Tout ce petit monde dissèque, explique, restitue dans l’histoire du cinéma, fait une comparaison saisissante avec le western américain, parvient à donner une analyse minutieuse de ce chef d’œuvre.

Puis différents reportages dont les titres ne sont pas forcément bien compréhensibles puisqu’il n’ont aucun rapport avec leur contenu : « Un Opéra de violence » (29 mn) , « Le prix du pêché » (20 mn), « Quelque chose à voir avec la mort » (19 mn), trois reportages qui tournent autour de l’art de Sergio Leone, du personnage, de l’historique du film, des qualités visuelles qu’il avait décidé de mettre au service de son œuvre. C’est amusant d’ailleurs d’entendre les différents intervenants dont Bernardo Bertolucci (Le dernier Empereur), revenir sur l’écriture du film, et le rapport que Sergio Leone entretenait avec sa propre image. De l’intérêt presque enfantin que le réalisateur entretenait avec les décors et sa volonté de reproduire les chef d’œuvre de John Ford, la manière dont il a pu assimiler les qualités du genre, et la connaissance quasi mystique de l’œuvre de son maitre.

Puis « Le chemin de fer : La révolution de l’ouest » (6 mn), un petit documentaire sur l’implantation du chemin de fer dans le grand Ouest. Ainsi qu’une galerie de photos de la production. Et enfin pour finir le film en version DVD, reprenant aussi les commentaires audio du Blu-ray. Une édition à la hauteur de l’œuvre : Grandiose !