En Bretagne, Philibert, fils de cultivateur d’artichauts qu’il fut adopté après que son père fut assassiné par un méchant avide de pouvoir et de richesse. Aidé par Martin, un modeste voleur de grand chemin, il décide de venger son père et tombe follement amoureux d’une jeune jouvencelle.
Soyons honnête dès le départ, l’idée d’un film qui reprendrait les grandes heures du cinéma où Jean Marais était devenu spécialiste, attire l’intérêt tout en suscitant les inquiétudes dans le même temps. Car l’histoire ne recèle pas de chef d’œuvre en la matière par delà notre contrée. A l’instar de : « Elle voit des nains partout » de Jean-Claude Sussfeld ou encore « Vous n’aurez pas l’Alsace et La Lorraine » de Coluche, les parodies de films de cape et d’épée, ne brillent que par l’énergie qui est donné à l’ensemble, la mécanique des gags ne fonctionne que lorsque celle-ci trouve une dynamique à sa hauteur. Il y a les chansons maladroitement inspirées des époques, des gags de répétitions maitrisés au cordeau et des acteurs totalement dévoués à la cause.
Avec « Philibert », le réalisateur a voulu donner une nouvelle vie à ce style de film, un peu abandonné par le cinéma français, mais on ne remplace pas Coluche ou Pierre Gaspard-Huit (Le Capitaine Fracasse) simplement avec de la bonne volonté. Car si les comédiens ne ménagent pas leurs efforts, à commencer par Jérémie Rénier (Les amants criminels) et Manu Payet (Tout ce qui brille), le réalisateur ne maitrise pas toujours la dynamique de son film. Particulièrement, la mécanique des gags, qui a tendance à trainer un peu les pieds, faisant ainsi retomber la sauce qui aurait pu prendre. On peut imaginer aisément que parfois le réalisateur se laisse aller à la contemplation pour finir de rire d’une blague qu’il a écrit lui-même pour ensuite passer au suivant.
En grands amateurs devant l’eternel ce type de film, on pouvait attendre tout ce qui nous avait fait rire auparavant, sans pourtant masquer un brin de déception, face à une mécanique de répétition, maladroitement tenue, à l’exemple de celui du touchage de coque, qui manque de maitrise et retombe comme des œufs en neige ratés. La réalisation de Sylvain Fusée, ne va jamais assez loin ou ne commence jamais forcément au bon moment, à un rythme régulier, les scènes se succèdent mais manquent finalement de réelle amorce ou de réelle conclusion. On rit, on prend plaisir à voir les péripéties des héros, on adore le jeu d’Alexandre Astier (LOL) en méchant, on s’amuse avec beaucoup de délectation de ces décors en carton, ou de certains dialogues, mais pourtant on s’étonne à chaque fois de la lenteur de succession de l’ensemble.
En conclusion, « Philibert » est un film amusant où les acteurs s’amusent à parodier les films de cape et d’épée avec beaucoup de brio, beaucoup d’énergie, mais le montage un peu trop léthargique du réalisateur en fait un film qui manque cruellement de saveur, d’arrière goût. On ne parvient jamais à totalement partager les choix de Sylvain Fusée.
Une image soignée, qui sait se faire brillante avec des noirs présents, des contrastes bien dosés pour mieux habiller l’atmosphère du film, et respecter ainsi les images soignées du directeur de la photo. Les couleurs parviennent à garder une certaine chaleur et les décors ressortent avec intelligence, tout l‘univers du film. L’ensemble est soigné, mais ne parvient pas à masquer la déception que suscite le film.
La piste DTS-HD Master Audio est minutieuse, elle parvient avec beaucoup de subtilité à envelopper le spectateur et à ainsi créer une ambiance à la hauteur du film. Les basses sont imposantes, presque assourdissante lorsque le besoin s’en fait sentir, puis elles ne font plus discrète pour donner plus de relief sans toutefois perdre en ambiance.