Jeff Beck Rock'n' Roll Party Honouring Les Paul

Filmé à l’Iridium Jazz Club de New-York, définitivement associé à la légende de Les Paul. Ce concert est un hommage du guitariste à ce musicien remarquable et génial inventeur, au travers d’une sélection de ses meilleures chansons, et d’autres standards du Rock’n Roll.

En génial « touche à tout » qu’il est, Jeff Beck, qui fut désigné comme l’un des meilleurs guitaristes au monde, décide de rendre hommage à l’homme sans qui tous les Joe Satriani, Mark Knopfler et autres Eric Clapton ne seraient rien : Les Paul. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, le nom de ce musicien ne dit pas forcément grand-chose aux communs des mortels et pourtant il est à l’origine de l’une des avancées les plus indispensables de notre musique actuelle : La guitare électrique. Il signa aussi un certain nombre de standards du rock’n' roll, comme : « Bye Bye Blues » ou encore « Sitting on the top of the world ».

Pour rendre cet hommage indispensable à ses yeux, Jeff Beck a demandé à de grands noms du Rock’n Roll de le rejoindre comme Brian Setzer, Imelda May et son groupe, Gary US Bonds ou encore Trombone Shorty. Et le musicien fait chanter sa guitare pour mieux donner l’énergie nécessaire à la musique de Les Paul et laisse libre champ à ses invités pour que le show soit à la hauteur de l’attente du public, venu se plonger dans les souvenirs nostalgiques des années 50-60.

Pourtant, si la musique est, comme à l’habitude avec Beck, minutieuse, les accords perfectibles, le show dans son ensemble à des allures de kitsch qui peuvent en rebuter un certain nombre. Notamment les invités qui semblent s’être figés dans le temps, comme de vulgaires répliques mal façonnées d’Elvis à Las Vegas. A l’image de Darrel Higham dont le déhanché rappel le King ou dans une autre mesure Jesse Garon. Ou encore Brian Setzer que l’on verrait bien animer la fête de la bière à Munich. L’ensemble est un hommage aux musiciens qui eut suffisamment de clairvoyance, loin dans l’avenir pour faire avancer la musique et lui donner une résonnance particulière, mais devient au final, une sorte de réunion de « Geek » des années 60. Même Jeff Beck donne l’impression de porter une moumoute sur la tête, on attend plus que l’arrivée de Régine et le tableau est complet.

On pourra tout de même noter la présence de la belle Imelda May qui fait ce qu’elle peut pour donner une touche de sensualité à l’ensemble, mais parvient tout juste à nous donner envie de revisioner « la Bamba » en dévorant un plat de Mojitos. Difficile de plonger dans l’univers de cet hommage nostalgique, qui manque de couleurs, pour ne pas dire de saveurs dans l’ensemble, tant il est tourné vers l’arrière, alors que l’homme auquel il rend hommage était résolument tourné vers l’avenir.

En conclusion, Jeff Beck rend hommage à Les Paul dans un concert où les invités se succèdent, mais ne parvient jamais à lui donner toute l’inventivité qui serait à la hauteur du personnage. La guitare est soignée, les accords sont parfaitement cadrés, mais la nostalgie kitsch prend le dessus et donne au concert un arrière gout de show retro de luxe. Une déception lorsque l’on sait à quel point le musicien et inventeur Les Paul était tourné vers l’avenir de la musique, plutôt que dans la nostalgie.

Une image soignée, qui sait se faire brillante avec des noirs présents, des contrastes bien dosés pour mieux habiller l’atmosphère du concert, et respecter ainsi les images soignées du directeur de la photo. Les couleurs parviennent à garder une certaine chaleur et les chaleurs ressortent avec intelligence, toute l'ambiance du spectacle. L’ensemble est soigné et justifie de visonner le programme.

Une bande son à la hauteur du concert, en DTS-Hd Master Audio, efficace, puisqu’elle permet de ne pas être trop envahit par des basses parfois pesantes dans ce type de programme. L'ensemble est parfaitement dosé, et l'on plonge aisément dans le coeur du concert.