Imaginez-vous doté d’une intelligence surhumaine, du pouvoir de contrôler les autres par la force de l’esprit, de les transformer en marionnettes dépourvues de volonté, obéissant à vos ordres les plus fous… Ce don fascinant et terrible Jimbo Farrar le connaît bien car depuis son enfance, il le possède.
Brillant chercheur à la tête de la Fondation Killian pour enfants surdoués, très amoureux de sa femme Ann, Jimbo n’a qu’un but : trouver d’autres prodiges comme lui. Il imagine alors un jeu en ligne d’une complexité extrême et finit par découvrir cinq adolescents qu’il décide de réunir à New York.
Conscients de leur différence, isolés et incompris, ces prodiges se retrouvent un soir à Central Park. Enfin, ils ne sont plus seuls. Mais ils sont alors sauvagement agressés et leur destin bascule. Ignorés par la police, abandonnés par ceux qui devaient les protéger, en état de choc, ils déchaînent alors leurs pouvoirs avec une intelligence diabolique, éliminant sans laisser de trace ceux qui les ont trahis…
Jimbo est le seul à l’avoir compris, mais aussi le seul à pouvoir les arrêter. Il va devoir combattre le déchaînement de violence de ses esprits-jumeaux… à moins qu’il ne décide de se joindre à eux…
Prodigies est un film d’animation réalisé, une fois n’est pas coutume par une équipe française. Il est inspiré librement du livre de Bernard Lentéric : La nuit des enfants roi. Attention même si ce métrage à des allures de dessin animé tout public il est à réservé à un public de grands ados ou d’adultes. Certaines scènes sont ultra violentes, le parti pris du réalisateur a été de faire un film sombre et sans concession en phase avec l’esprit du livre, quitte à restreindre son audience et prendre un risque commercial. Ce parti pris est unique dans le paysage du film d’animation français. Ce risque explique sans doute la courte durée du film, qui prend de très gros raccourcis scénaristiques par rapport au roman initial, et malheureusement ne prend pas le temps d’étoffer les personnages et leur histoire les rendant, au final, peu attachants. C’est dommage vu le potentiel initial de l’histoire.
La thématique tourne autour de l’enfance et ses difficultés, isolement social, enfants battus et brimés, viol et la réaction épidermique d’ados se coupant du monde des adultes et reproduisent un certain schéma en tombant dans l’ultra violence.
Les scènes oniriques prennent vraiment aux tripes de par leur dureté, et la technique d’animation elle-même est très spectaculaire parfois au point de se faire oublier tellement l’émotion passe bien dans le visage des personnages.
Au final l’impression reste mitigée, le spectacle est bien au rendez-vous mais manque cruellement d’épaisseur pour être une réussite.