En 2004, Phil Collins décide d’arrêter les tournées pour se consacrer à sa famille. Une tournée qu'il appela avec beaucoup d’humour : « The first Final Farewell Tour ». Une ultime série de concerts qui fit une halte remarquée au festival de jazz de Montreux.
Il y a des artistes qui s’imposent instinctivement dans un espace, quelles qu’en soient les dimensions. Des artistes qui maitrisent l’art de la mise en place, avec une minutie grandiose. Phil Collins est l’un de ceux là ! Un musicien précis, un artiste méticuleux et rigoureux dans sa prestation. L’homme sait s’entourer, la fidélité le caractérise, et cela paye. Dès l’intro percussion du concert, le batteur se fait plaisir, et le partage avec ses acolytes de toujours, à commencer par Chester Thompson, avec qui il partageait déjà l’aventure « Genesis », puis le duo de batterie se lance dans un trio de percussions avec l’arrivée de Luis Conte. La mise en place se fait en puissance, s’adapte au public exigeant de Montreux et on sent les trois musiciens prendre beaucoup de bonheur, et se laisser porter par l’échange. Puis tous le reste du groupe prend place et se lance dans un concert énergique, émouvant parfois, méticuleux en permanence.
Mais cette fois-ci, le public n’est pas le même que celui de la tournée. L’ensemble doit s’imposer tout en s’adaptant à l’atmosphère un peu plus velouté de ce festival pointu, au public amateur de mise en place soignée, qui laisse chaque fois une porte ouverte à la nostalgie et aux hommages, mais ne se laisse pas forcément embarquer facilement dans un univers artistique. Et c’est toute la qualité de Phil Collins, que de connaitre ce public pour l’avoir déjà rencontré à de multiples reprises soit en son nom, soit en accompagnant. L’artiste sait qu’il ne doit pas arriver avec de gros sabots, avec une cavalerie trop imposante, mais au contraire brosser son public dans le sens du poil, jouer l’énergie, et utiliser la carte de l’émotion, autant que de la maitrise musicale.
Et d’ailleurs, pour un peu que l’on ait eu l’occasion d’assister au concert de la tournée, la différence est particulièrement significative. Le chanteur raccourcie les morceaux aux envolées pesantes, propres aux concerts de tournées, pour mettre en avant les mises en place minutieuses des mélodies, mais aussi et surtout des accroches autant que des sorties de chansons. Et la recette est immédiatement payante, car le public est en liesse, devant la prestation. Rarement un concert à Montreux, ne fut aussi électrisé que celui-ci. Les gens sont debout, l’énergie est communicative, le public est conquit et cela se voit sans aucune nuance possible. La sobriété de la scène et la finesse du festival, permettent à l’artiste de prendre tout le volume qu’il mérite. Phil Collins prouve une fois de plus qu’il est avant tout un homme de groupe, qu’il aime être en communion avec d’autres musiciens sur une scène et toute sa valeur s’exprime en live quelque soit le morceaux interprété.
En conclusion, une version plus soignée, plus méticuleuse de sa tournée de 2004. Phil Collins débarque ave son groupe sur la scène du festival de Jazz de Montreux et prouve, une fois de plus, qu’il est l’un des meilleurs artistes de ces dernières années, capable autant des grandes tournées que de spectacle, plus en finesse. Un véritable bonheur !
Une image soignée mettant en valeur le concert de l‘artiste. Les contrastes sont de très bonne tenue et donnent une réelle profondeur à l’ensemble. Les couleurs quand à elle gardent une véritable identité servant à merveille les besoins de la réalisation. Un bon moyen de prendre du plaisir avec Phil Collins, si ce n’est déjà fait !
Une piste DTS-HD Master Audio 5.1 qui se met effectivement bien au service de la musique de Phil Collins. Les accords précis et électroniques de la formation se font plus percutants encore, et les voix du trio se font encore plus marquantes que jamais. Musicalement, la spatialisation est efficace et la dynamique parfaitement prenante. Le spectateur se laisse aisément embarquer dans le déroulé de ce concert.