L’histoire :
Habitée par le remord, une jeune femme entame une terrible descente aux enfers.
Critique subjective :
Débarquant sous forme d’inédit vidéo, Alyce est le troisième long-métrage de Jay Lee, qui cumule ici les fonctions de scénariste, réalisateur et directeur de la photographie. Fervent partisan du cinéma d’épouvante, Lee s’essaie ici à une approche différente du genre puisqu’il aborde l’horreur dans une acception avant tout psychologique.
Alyce, c’est l’histoire d’une jeune femme étrange. Après avoir accidentellement causé la mort de sa meilleure (et unique) amie, son existence bascule. Traumatisée, déboussolée, rongée par la culpabilité, elle va sombrer dans une spirale faite de drogue, de sexe désespéré et de violence. Alyce au pays des cauchemars. La formule n’est d’ailleurs pas gratuite dans la mesure où le film fait plusieurs fois référence à l’œuvre de Lewis Carroll, que ce soit par le biais du prénom Alice (le clin d’œil à Alice Cooper, le titre du film) ou de la figure du lapin (le White rabbit de Jefferson Airplane, le lapin en faïence d’Alyce, l’évocation de Bugs Bunny).
Si Alyce propose du bon et du moins bon, ce sont d’abord les défauts qui sautent aux yeux. Premier reproche : une grosse lenteur à l’allumage. Pendant près d’un tiers du métrage, on se demande où le film veut bien en venir. Il faudra ainsi endurer une interminable virée entre filles avant de voir l’histoire décoller enfin. Voilà un titre qui requiert d’être patient. Toujours est-il que ce problème de rythme perdurera, la progression narrative demeurant chaotique jusqu’au générique de fin. Autres récriminations à formuler à l’encontre du film de Jay Lee : son côté « auteurisant » parfois lourdement appuyé et une profusion de gimmicks visuels estampillés cinéma indépendant (focales poussées à l’extrême, filtres colorés, effets de montage, etc.). Heureusement, tout n’est pas à jeter. Alyce peut même se prévaloir de plusieurs réussites, à savoir un personnage principal fascinant (chapeau à Jade Dornfeld, qui porte le film sur ses épaules), des scènes glaçantes (les visites à l’hôpital, la fin sanguinolente) et une atmosphère délétère, une sorte de poésie vénéneuse qui ne laisse pas indifférent. L’ensemble a beau être décevant, on est en droit de penser que l’on n’est pas passé loin d’un bon film.
Verdict :
S’il a le mérite d’une certaine originalité, Alyce s’avère cependant trop bancal pour convaincre. On est loin de la puissance d’un May.