Le magasin des suicides (Blu-ray 3D)

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
France
Date de sortie
05/02/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Gilles Podesta, André Rouleau, Thomas Langmann, Laurent et Michelle Pétin
Scénaristes
Patrice Leconte
Compositeur
Etienne Perruchon
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
85
Support
Critique de Emmanuel Galais

Imaginez une ville où les gens n’ont plus goût à rien, au point que la boutique la plus florissante est celle où on vend poisons et cordes pour se pendre. Mais la patronne vient d’accoucher d’un enfant qui est la joie de vivre incarnée. Au magasin des suicides, le ver est dans le fruit…

 

Le suicide n’est à proprement parlé, pas le sujet le plus facile à adapter en film d’animation, puisque le genre est par essence destiné au plus jeune public. Bon, mais depuis un certain temps, on a vu des œuvres d’animation plutôt à destination des adultes, avec des sujets graves et profonds comme : « Persépolis » ou encore « Valses avec Bachir ». Dans ce cas la narration se fait plus sombre, avec une animation plus austère. Patrice Leconte a, au contraire, décidé de prendre le public à contre-pied en inversant les rôles. Le suicide est une action finalement assez commune, et la famille qui tient « le magasin des suicides » est une sorte de « Famille Adams » qui prend la mort avec détachement, presque comme un jeu commun pour chacun des clients qui passe la porte. Pas de carte de fidélité, mais l’assurance d’un suicide réussit.

 

Et le style Leconte s’impose d’entrée de jeu, avec des répliques particulièrement bien ciselées, une énergie qui joue en permanence la carte du contraste pour mieux surprendre le spectateur et une poésie qui prend doucement sa place dans un sujet qui ne lui en laisse pas tant que ça. L’animation est volontairement rudimentaire, sans pour autant être archaïque, et le 3D devient d’un seul coup un élément du décor pour jouer sur les flous et sur les profondeurs de champs. Puis lorsque le personnage d’Allan, enfant qui sourit tout le temps, apparait,  le monde qui s’est rôdé devant nous commence à s’effriter doucement, lentement mais surement. Les certitudes autour de la mort provoquée paraissent d’un seul coup plus fragiles, et lorsque Mishima, le père voit la mort et la vie se confronter, son univers s’effondre et le bonheur refait un brin de surface à travers ce petit garçon qui ne supporte plus la morosité ambiante.

 

L’intelligence de la mise en scène de Patrice Leconte est de mêler la légèreté des chansons intégrées à l’histoire, comme dans un Disney, de savoir garder une mise en scène souple, presque fragile pour mieux donner corps à son histoire. Alors que l’on fronce les sourcils en découvrant le sujet, le réalisateur nous assouplis avec une chanson de Charles Trenet : « Y’a de la joie », puis enfonce le clou avec la chanson du « Magasin » où la présentation des membres de la famille se fait au rythme de l’énumération musicale des différentes possibilités de mettre fin à ses jours.

 

Toute cette légèreté de contre-pied prend corps avec le doublage minutieux et précis de Bernard Alane (Sur mes lèvres) et Isabelle Spade (La fille sur le pont) qui ne sont pas sans rappeler Gomez et Morticia Addams. Avec une joie dans les intonations qui permettent de mettre en valeur la subtilité du paradoxe de cette ville surprenante où les suicides sont devenus un rouage de la banalité. Mais la véritable petite perle de ce film d’animation, c’est la voix et le jeu du jeune Kacey Mottet Klein (Gainsbourg Vie Héroïque) qui semble bien décidé à confirmer tout le bien que l’on pouvait penser de lui depuis son incroyable prestation dans le film Joan Sfar. Le jeune comédien a la voix lumineuse, on sourit presque en permanence comme le fait son personnage dans le film.

 

En conclusion, « Le magasin des Suicides » de Patrice Leconte est un film d’animation surprenant, mais pas du tout effrayant avec un sujet sombre mais une mise en scène souple qui laisse une certaine légèreté à l’ensemble. Une œuvre qui n’est pas sans rappeler les frasques de « la famille Addams », notamment avec la voix juste et précise de Kacey Mottet Klein dans le rôle du petit dernier : « Allan ».

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1

Comme à son habitude, la réalisation joue sur les lumières, sur les ambiances, avec une animation soignée, souple et un peu « Old School ». L’image souligne parfaitement le travail soigné des décors avec des couleurs plutôt bien tenues et des contrastes qui savent marquer le volume de l’ensemble. Un ensemble mis en relief par une 3D soignée qui a l’intelligence de jouer sur les profondeurs de champs intégrés à la mise en scène.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS HD Master Audio 5.1 se démarque par un travail évident sur le  dynamisme. La répartition est très homogène et brille par sa qualité, notamment lors des parties musicales, qui sont les éléments narratifs du film. Pour le reste la spatialisation reste assez correcte et les dialogues sont assez bien équilibrés.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 15 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Alors là grosse déception, car si la section bonus propose un making of précis et malin qui permet de mieux comprendre les volontés du réalisateur et de son équipe, ainsi qu’un très belle leçon de technique d’animation que l’on voit finalement assez, il n’en demeure pas moins très court (15’) et assez isolé dans la section, au point que l’on pourrait presque entendre l’écho du vide.