L'histoire
James McKay, un ancien capitaine de la Marine de la Nouvelle Angleterre débarque dans l'Ouest américain pour épouser sa fiancée Patricia Terrill. Il se retrouve alors malgré lui mêlé à un conflit entre la famille de sa fiancée, les Terrill, avec à sa tête le Major Henry Terrill, et la famille Hannassey. Le sujet de leur querelle se trouve être un morceau de terre où se trouve l'unique point d'eau vital pour le bétail. Pour compliquer le tout, ce morceau de terre appartient à une autre famille, les Maragon, dont il ne reste plus que la fille, Julie Maragon.
Critique
Les grands espaces a été réalisé en 1958 par William Wyler, qui n'est autre que le réalisateur de l'inoubliable Ben Hur avec Charlton Heston en 1959, soit juste un an après. Le film est un Western avec un grand W, contenant tous les éléments du genre : les grands espaces, les duels au pistolet, des Cowboys, de jolies demoiselles en détresse, et un héros à la force tranquille. Il ne manque plus que les bagarres dans les saloons pour compléter le tableau. Mais qu'on ne s'y trompe pas, Les grands espaces est un Western américain traditionnel et non un Western Spaghetti de Sergio Leone où les duels et l'action priment. Ici l'accent est mis sur la notion de propriété, la famille, l'honneur...Ici, les Cowboys ne sont pas des tireurs qui dégainent plus vite que leur ombre, ce sont juste des fermiers qui défendent leur terre.
La mise en scène de William Wyler est tout simplement grandiose. Le réalisateur et son chef opérateur privilégient les plans larges pour mettre en valeur les magnifiques paysages désertiques de l'Ouest américain. Même les scènes de bagarres sont cadrés large, pour insister sur l'immensité de l'espace, à côté duquel, les hommes et les femmes qui le peuplent ne sont que des fourmis. Les grands et longs travellings servent pour les grandes chevauchées. Les duels sont filmés de manière "classique", sans verser dans le côté presque cartoonesque des films de Sergio Leone. Le montage est également traditionnel visant la simplicité et la clarté avant le spectaculaire.
Le réalisateur prend le temps (le film dure 2h45), d'installer les enjeux, l'intrigue. Mais surtout, il prend le temps de développer la personnalité de chaque personnage et les rapports entre eux, qu'il soit principal ou secondaire. Ces personnages ont une personnalité forte et bien définie, sans être pour autant unidimensionnelle.
Pour incarner ces personnages à forte personnalité, Wyler a réuni un casting de choix. Charlton Heston ne tient ici qu'un rôle secondaire, mais quel rôle secondaire ! Chaque fois qu'il apparait à l'écran, il vole littéralement la vedette à ses partenaires. Même Gregory Peck qui tient le rôle principal a du mal à imposer sa présence. Mais au final, les deux acteurs se complètent assez naturellement, Gregory Peck incarne la force tranquille, tandis que Charlton Heston représente la force animale. Leurs partenaires féminins, Caroll Baker et Jean Simmons, sont également très charismatiques et bonnes comédiennes. Mais des deux actrices, c'est bien Jean Simmons qui marque le film par sa présence et sa beauté naturelle.
Conclusion
Les grands espaces est un grand film qui capture l'intérêt du spectateur dès la scène d'ouverture pour ne plus le lâcher jusqu'au générique de fin. Pour cela, il a fallu trois ingrédients : une bonne histoire, une bonne réalisation, et des bons acteurs.
Le Blu-ray est encodé en AVC au format 2.35:1 d'origine respecté, L'image qui nous est présentée est tout simplement sublime, riche en couleurs, riche en détails. Seul quelques plans de nuits souffrent d'un problème de stabilité. La compression est sans faille, sans retouches numériques en vue. Et on apprend à la fin du film que Les grands espaces a bénéficié d'un travail de restauration aussi méticuleux que possible avec l'aide de The Film Foundation de Martin Scorsese. Donc, rien d'étonnant de retrouver une telle qualité de conservation pour un film qui remonte à 1958.
Une édition qui propose une piste VO en DTS HD MASTER AUDIO 2.0, et une VF en DTS 2.0 standard. On peut s'étonner que le son n'ait pas bénéficié d'un mixage multicanal pour accompagner les images à couper le souffle du film. Mais étant donné que le film date de 1958, et que le mixage d'origine est en Mono, il est alors judicieux de pouvoir apprécier le film tel qu'il a été réalisé et projeté à l'époque, plutôt qu'un mixage 5.1(ou plus) artificiel. Cela aurait trahi l'oeuvre originale de son réalisateur. Par ailleurs cette piste VO HD se comporte superbement bien du début jusqu'à la fin, sans qu'aucun artéfact sonore ne vienne gâcher le spectacle.