The blind side, l'éveil d'un champion

Catégorie
Cinéma
Pays
USA
Date de sortie
10/05/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné
Producteurs
Gil Netter, Broderick Johnson et Andrew A. Kosove
Scénaristes
John Lee hancock
Compositeur
Carter Burwell
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
128
Support
Critique de Emmanuel Galais

Michael Oher ne sait pas ce qu’avoir une famille veut dire et ne connaît rien au football. Les rues et les HLM de Memphis : Voilà la réalité de cet adolescent sans foyer. Demeurant dans un quartier cossu, Leigh Anne Tuohy ne connait pas grand-chose à son univers. Mais lorsque leurs chemins se croisent, Michael sait qu’il a trouvé un chez soi. Cette rencontre bouleversera également la vie de la famille Tuohy qui compte un nouveau membre : Un fils et un frère bien-aimé.

Bon alors comment dire ? Il y a plein de bonnes choses dans ce film, mais surtout un sentiment gênant d’assister inlassablement à un outil de propagande Républicaine Américaine. A commencer par une foule de clichés insupportables aux premiers abords, dont celui d’une société faite de gentils blancs américains, riches, stables, quasi sans problème et d’une générosité hors normes, qui vont se laisser attendrir par le destin dramatique de Michael Oher, un jeune homme noir (Forcément), abandonné par sa famille, dont la mère est adepte au Crack (forcement aussi !) qui vit dans un quartier où règne la violence et la drogue, avec pleins de noirs méchants qui traînent dans les rues (Bien évidemment !). Si le film se revendique d’une histoire vraie, le film n’en demeure pas moins gênant, d’autant qu’il appuie systématiquement le trait de la différence et de ces valeurs qui font de l’Amérique ce qu’elle est !

D’ailleurs le scénario ne fait pas dans la finesse et les raccourcis choisis pour nous faire comprendre cet attachement de Leigh Anne Tuohy pour Michael sont parfois tellement grossier que l’on en rirait presque. Comme cette scène, où elle essaye de comprendre ce qu’était le passé de cet adolescent fermé : « Dis-moi un seul mot pour que je comprenne ton passé ! », un regard un peu hésitant le jeune homme relève la tête et dit : « Il n’y a rien à dire », la jeune femme redémarrant la voiture : « Ok, alors allons acheter des vêtements… », Et le spectateur médusé de se dire : « heuuu, je n’ai pas bien compris la force dramatique de cette scène !!! ». Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que tout le film est construit comme ça. Les personnages se suffisent de rien, les décisions sont prises sans aucune crédibilité, le scénario ne s’arrête que sur les clichés, mais ne va jamais au-delà ! Au détour d’un plan on nous offre une leçon de morale maladroite, une icône apparait « Georges Bush » comme le patron et tout est dit.

Et tout le film se construit comme ça ! Une multitude de « déjà vus » fourmillent dans la mise en scène, comme lorsque les entraîneurs reçoivent le dvd du match de Michael : Le collaborateur tend la galette, met la tête légèrement de côté, fait un clin d’œil et dit : « Vous devriez regarder ça ! », ou encore les différentes scènes où l’héroïne indique les prix : « je suis ravie de manger une salade à 18 $ avec vous ! » ou encore « Il faut que je te trouve un lit, car tu dors sur un canapé à 10 000$ », et on finit en beauté avec : « Il faut que je vous avoue quelque chose Mme Tuohy….Je suis démocrate ! » souffle Kathy Bates à Sandra Bullock. On nage évidemment en plein cauchemar.

Et parfois les Oscars se perdent dans des considérations que l’on ne parvient pas toujours à expliquer de ce côté de l’Atlantique. Comme cette distinction soufflée à Meryl Streep, pour le rôle de Leigh Ann Tuohy. L’actrice est certes convaincante mais pas plus qu’Eva Longoria dans le rôle de Gabrielle dans « Desperate Housewives ». Sandra Bullock semble d’ailleurs s’en être inspirée puisqu’elle reprend quasiment le même jeu, avec quelques nuances toutefois. Pas de quoi se révéler comme une actrice incroyablement douée et renversante. On peut toutefois saluer la prestation toute en retenue et en  simplicité du jeune comédien débutant Quinton Aaron. L’acteur joue en toute sobriété, sans superflus, le rôle de ce jeune adolescent noir abandonné par les siens qui va se construire une nouvelle vie.

En conclusion, « The Blind Side » est un film qui intègre directement la liste de ces films de propagande honteusement centrés sur les valeurs discutables d’une certaine classe républicaine catholique qui ne cesse de marteler un discours de méfiance envers une population noire que l’on ne cesse de présenter comme décadente. Dommage, car la prestation du jeune comédien noir Quiton Aaron, pour le coup était supérieur à toutes les autres.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1

Une image très propre, qui ne se laisse pas ternir par un grain trop présent, bien au contraire. La lumière est parfaitement mise en valeur, et la texture des tissus bénéficie d’un rendu remarquable, avec des couleurs précises et des contrastes bien tenus qui offre une qualité de nuances à la hauteur.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne

Une piste DTS-HD Master Audio 5.1 en VO,  assez bien structurée, avec une réparation soignée qui laisse la place belle aux dialogues et ne se laisse pas déborder par la musique qui apparait parfois en arrière. La spatialisation est remarquable et la dynamique plus en retenu se mêle bien avec l’ensemble. On notera tout de même que les autres pistes sont en Dolby Digital 5.1 et qu’en plus la version française et en fait une version canadienne !

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 60 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Côté bonus, cette édition, martèle le discours : « Histoire vraie », avec d’abord l’interview de Michael Oher qui revient sur son histoire avec toujours autant de tendresse. C’est d’ailleurs certainement la meilleure idée du film que d’avoir respecté scrupuleusement les traits de ce personnage.

Puis un entretient amusant avec les entraineurs qui sont interprétés par de véritables coaches et notamment ceux qui ont voulu que Michael intègre leur école.

On continue ensuite avec une discussion très propre entre Sandra Bullock et Leigh Anne Tuohy, la véritable ! Pas de petits accros, quasiment que des compliments, et surtout on ne parle que d’elle, Michael aura son propre bonus !

On continue avec une discussion très soutenue entre l’auteur du livre Michael Lewis et le réalisateur John Lee Hancock. Les deux hommes reviennent sur l’intérêt de l’histoire, les valeurs qu’elle véhicule, et toutes les prises de positions qui entourent le film.

Puis, et je dirais heureusement, un reportage sur Quiton Aaron, dont le parcours semble assez proche de celui de Michael Oher. Encore une fois, on nous présente les dessous peu glorieux de sa vie, sa famille est interviewée sur le trottoir du quartier où il a grandi sans grande préparation, etc…. L’idée partait peut-être d’un bon sentiment, mais les images sont parfois plus brutales que les mots, et tous les bons sentiments, ne masquent pas un discours un peu trop marqué à mon goût !

Et la section bonus de s’achever sur les scènes coupées.