Chine, XIXème siècle, une guerre sans fin ravage le royaume. Sur le champ de bataille, un guerrier d’exception fait preuve d’une force sans limite. Mais ce don surhumain finira aussi par le tuer. Pour survivre, il devra se rendre là où tout a commencé et percer le secret d’une pratique ancestrale.
Stephen Fung est l’un des réalisateurs les plus en vogue actuellement en Chine notamment grâce à des collaborations à succès comme celle de « Shaolin Soccer », un film qui a fait plusieurs fois le tour de la terre. Cette fois-ci, le voici au commande d’un film ambitieux, qui a pour mission de dépoussiérer le cinéma chinois et notamment celui qui parle des arts martiaux et de leurs origines. Et notamment le plus puissant d’entre eux : Le Taï Chi.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que le garçon a pris au pied de la lettre sa mission. Car pour un dépoussiérage, c’est carrément une révolution. Le réalisateur s’est inspiré de plusieurs genre, en a fait un cocktail détonnant, y a ajouter les chorégraphies du célèbre maître Sammo Hung (Detective Dee) et en ressort un film internationalement réjouissant avec de véritables inspirations scénaristiques et des plans soignés à l’extrême. Les ralentis sont pesés pour mieux souligner les prouesses, l’utilisation des filins qui donne un aspect volant à certaines prises est ici magnifié. Tout cela brille de mille feux et ne parvient qu’à réjouir le spectateur ébahit de tant d’énergie.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit ! Le film est bourré d’énergie ! Ne cherchez pas une reconstitution historique fidèle à l’histoire, il n’en n’est pas question ! Le réalisateur et son scénariste ont volontairement recréé une histoire qui mêle l’esprit manga à celui du jeu vidéo sur fond de fresque historique pour mieux donner corps aux délires visuelles qu’ils souhaitaient donner. Alors, si côté scénario, on peut trouver à redire, notamment sur certains aspects du héros et sur la quête pas toujours très bien justifiée, le moins que l’on puisse dire c’est que le mythe est révolutionné.
Produit par Jet Li, le film est porté par ce qui se fait de mieux dans l’univers du Kung Fu, à commencer par le comédien principal Yuan Xiao-Chao champion en titre dans plusieurs catégories d’art Martial. Le jeune homme est virevoltant et particulièrement impressionnant dans la précision de ses chorégraphies. Comme le fut à son époque Jet Li (Il était une fois en Chine), le sportif est rapide, insaisissable et le réalisateur tire un parti unique des qualités de son interprète, qui n’est certes pas le plus grand comédien du monde, mais parvient tout de même à nous embarquer dans les virevoltantes aventures de son personnage.
En conclusion, « Taï Chi » est un film qui avait pour mission de dépoussiérer la légende du Taï Chi. Le résultat est un film remarquable d’inventivité où les mangas, les jeux vidéos, la fresque historique et la folie de l’équipe donne une œuvre surprenante, où les effets spéciaux pullulent, où les anachronismes viennent alimenter une folie narrative qui ouvre un nouveau regard sur le cinéma Chinois.