Après avoir tenté lors d’un gala public une manœuvre aussi risquée que spectaculaire, le réputé capitaine Jung Tae-hun (Jung Ji-hun AKA Rain) est remercié de la troupe des Black Eagles pour se voir réaffecté dans l’Escadron de Chasse 21. Là il prendra les commandes du puissant F-15k, se (re)fera quelques amis (Lee Ha-na, Kim Sung-su, Lee Jong-suk), tentera désespérément d’attirer l’attention de la jolie sergent-mécanicienne Yu Se-yeong (Shin Se-kyung) et devra rabaisser son caquet face à l’intransigeant Major Lee Chul-hee (Yu Jun-sang).
C’est précisément ce groupe qui sera le seul rempart face à une imminente menace frontalière apportant dans son MIG de quoi éteindre des milliers de vies sud-coréennes.
LES SEIGNEURS DES AVIONS (DE CHASSE)
Mis à part le domaine des jeux vidéo, l’univers des assauts aériens n’est pas ce qui inspire le plus de productions filmiques de nos jours … heureusement les (sud)coréens s’y essaient bien que cela ne soit pas un genre cinématographique dans lequel il sont le plus à l’aise ...
La 1e partie du titre va donc présenter sans temps mort les Windfighters qui vont apprendre à supporter un nouveau venu aussi talentueux que casse-cou. Comme le but sera de remporter la compétition Hawk confrontant les meilleurs pilotes du coin, ça va s’entraîner dans une atmosphère générale plutôt décontractée et dominée par une forme d’humour qui, passée les zones extrême-orientales ainsi que celles des connaisseurs, peut être qualifiée de passablement débile (on trouverait presque normal d’entendre des rires pré-enregistrés ponctuer chaque gag).
Ce n’est pas trop la fête pendant ce temps à la base de Wonsan en Corée du Nord : suite à un coup d’état-éclair, de nouveaux objectifs à base d’attaque / guerre nucléaire font verser vers une 2e partie plus politisante, plus tragique, plus moins comique.
Quand on lit les arguments sensés vous faire investir dans le présent programme, on pense connaître la combine et que c’est le contraire qui nous attend (des séquences de vol moisies contrebalancées par un jeu comme les coréens en forme ont le secret) … et bien soyez rassurés (pour une fois) la jaquette dit la vérité : Windfighers tire son intérêt là où on pense qu’il assurera le moins … et hélas ne plaira pas du tout à tout le monde sur le reste.
On va laisser vagabonder votre imagination sur l'histoire et sa farandole de lieux communs furieusement pompés d’une pellicule culte récemment convertie en relief (l’As beau gosse plus en phase avec son besoin de sensations fortes qu’avec ses supérieurs ; la dragouille au boulot ; le crêpage de chignon viril dans les vestiaires ; …) pour causer manichéisme : ici les militaires du Nord sont perfides, se secouent des civils et préparent ou effectuent toujours un acte violent à chaque (peu de) fois qu’ils sont montrés à l’écran … là où les ceux du Sud sont sympas ou humanisés à outrance (plus par l’importance du temps qui leur est accordé que parce qu’ils sont bien valorisés).
Au-delà de représenter des valeurs de vrais gars comme la camaraderie, l’amitié, la bravoure, le professionnalisme ou l’héroïsme à l’orée du sacrifice, ce sont d’abord des soldats qui suivent aveuglément les Ordres (avec le prix à payer et la petite critique qu’on suppose aller de pair). Par contre, quand il faut laver un affront ou se battre pour des intérêts nationaux, Return 2 Base montre que le sud-coréen fait autant preuve d’un minimum de fierté face à l’ennemi que forte tête au yankee posté sur place l’avertissant de sanctions si le Protocole Mondial n’est pas respecté. Deviendrait-on alors presque aussi insoumis que son héros ?
Passé ce détail qui se risque à un sacré tri, vous aurez fort à faire pour vous attacher aux protagonistes principaux : non seulement la 1e partie est drôlement speed (pas de transitions entre les scènes pour souffler) mais l’interprétation générale est étonnamment moyenne ! OK c’est un divertissement et OK vu ce que représente R2B dans le fond ce n’est pas si grave mais ne cherchez pas vous souvenir de quoi sont capables les coréens quand il faut alterner comédie décalée et drame émotionnel (My Sassy Girl, Mother, Ma femme est un Gangster).
Du coup faut-il avoir peur de la réalisation et de l’action ? Il faut quand même avouer que ces aspects ne manquent pas l’allure. Cadré avec beaucoup de soin, proposant très fréquemment de très beaux plans mettant en valeur tout ce que touche l’objectif, il n’y aura jamais de pluie, de neige ou de grisaille : on favorise les éclairages de nuit, les lumières en journée où des couchers de soleil dont quelques ralentis et autres travellings circulaires en contre-plongée prennent des accents bayiens
Nombreuses et énergiques, les combats tournoyants sont la pièce maîtresse du show coréen : alternant 3DCGI, maquettes et prises de vue réelles (rendues possible avec l’important support de l’Armée officielle), les dogfights sont parfois trop vidéoludiques pour être honnêtes (entre des envolées aux quelques touches irréalistes, le coup spécial de Jung Tae-hun nommé «la Glissade de Queue» et la chasse entre des immeubles, on n’est pas loin des virages à 360° de Furtif).
Les instants de destruction tentent de se mettre au niveau de la mode des blockbusters qui réduisent au mieux un quartier au pire un département en miettes, en particulier la fameuse attaque en pleine ville qui a quelque chose de touchant : un moment saisissant qui conjugue les limites du clan des «gentils» (l’adversaire allume les innocents alors que l’Escadron 21, les mains liées, ne peut que limiter la casse) et de admirablement spectaculaire (surtout quand on connaît le montant de la facture).
CONCLUSION :
Lorgnant un peu (trop) du côté de Top Gun, proposant une façon de jouer acceptable, un rapport entre les personnages potable, un gros déséquilibre entre minutes d’action et tout ce qui traine, un conflit nord / sud très bourrin (là encore c’est un autre problème), un montage vite qui casse des émotions, … il est possible de pardonner aux Guerriers du Ciel dans la mesure où le mix du culturel avec des emprunts occidentaux ne les rendent pas ridicules mais juste clichés et déjà-vus.
En y réfléchissant bien, avec tout le respect qu’on peut avoir pour les efforts des acteurs et le scénario, les seules choses qui marquent la mémoire sont la rendu visuel, une belle débauche de moyen mais également des duels dans les airs plutôt bien orchestrés. Ce n'est pas une quelconque Chance du Débutant mais bien parce qu’objectivement c’est bien troussé.
Après si vous êtes fan de Rain et que vous collectionnez tout de lui …
Filmé façon pubs de bagnoles, de somptueuses images que la HD met en valeur comme il se doit : couleurs éclatantes, contrastes délicieux, détails impeccables, lumières divines. La compression a quand même fait le choix de rester invisible lors des plans en plein jour mais légèrement indiscrète lors de quelques passages dans la pénombre, l’obscurité ou la nuit.
C’est asses rare et cela ne troublera pas sévèrement le visionnage.
Le disque dispose de 2 pistes sonores DTS HD Master Audio VOSTF et VF, dont la qualité d’écoute est à quelques choses près identique. Là où les dialogues collent impeccablement aux environnements et le fond musical un poil plus discret que de coutume, la part belle sera pour tous les passages dans les cieux et d’une manière générale les bruitages d’une spatialisation et puissance hors du commun.
Du coup votre choix se portera sur le choix des langues, où vous ne serez pas surpris qu’on vous aiguille sur une Version Originale plutôt qu’un pourtant honnête doublage français qui réserve un sort bien singulier au personnel américain …
NB : l’un des thèmes à plus que des faux airs de celui de James Bond !!
Le menu musical à la vidéo qui tourne en boucle vous propose :
- Le Film
- Les Chapitres (16 entrées)
- Le Son (VOSTF + VF DTS HD Master Audio)
- DTS Sound Check (page destinée à vérifier et calibrer le DTS sur votre installation)
- En Blu-Ray : bande-annonces en VOSTF (les saisons 2 de Hell on Whells et 3 de The Walking Dead) et en VF (7 Psychopaths ; The Grandmaster ; Thaichi O)
- Crédits Blu-Ray
- Compléments :
* Making of (VOSTF) : nommé R2B : Return to Base - Mission Secrète, 500 jours d’enregistrements (correspondent aux 6 mois de tournage et 10 mois de post-production nécessaires), vous verrez via des images prises sur le vif et quelques interviews, tout ce petit monde au travail. On insistera surtout sur la «profondeur» des personnages, le travail des effets spéciaux, la jeunesse générale du staff … le tout commenté de la plus sympathique des manières par l’actrice Lee Ha-na.
Lors de diverses présentations, ne soyez pas choqués par l’absence des hangeuls !
* Bande annonce du film en VF