L’histoire :
Après que des terroristes se soient emparés de la Maison blanche, un garde du corps va être la dernière personne à même de sauver le Président américain et le pays tout entier.
Critique subjective :
L’année 2013 sera marquée par la sortie de deux longs-métrages tournant autour du même sujet : la Maison blanche en péril. D’un côté, nous aurons un très gros budget (150 millions de dollars) qui peinera à rentrer dans ses frais : White house down du bourrin Roland Emmerich. De l’autre, un gros budget (70 millions de billets verts) qui trouvera son public et s’imposera comme une affaire rentable : La chute de la Maison blanche (Olympus has fallen).
Genre populaire et lucratif, le film catastrophe est un exercice qui permet à l’Amérique d’exorciser régulièrement ses peurs et de sonder sa résilience à travers la fiction. Dans ce cinéma d’action à grand spectacle, l’une des règles immuables est de malmener le patrimoine architectural des USA. Parmi les bâtiments maltraités, la Maison blanche occupe évidemment une place de choix, le siège du plus haut représentant de l’exécutif constituant le symbole ultime de l’Etat américain. En 2013, c’est devant l’objectif d’Antoine Fuqua que la mythique bâtisse va subir les pires outrages. Antoine Fuqua ... l’un des vilains petits canards du cinéma d’action. Une filmographie désespérante (Un tueur pour cible, Piégé, le surestimé Training day, Les larmes du soleil, Le roi Arthur) marquée, ces temps derniers, par un léger mieux (le con mais fun Shooter et le presque bon Brooklyn’s finest). Fidèle à lui-même, Fuqua emballera La chute de la Maison blanche avec ses travers habituels (mise en scène ostensible volontiers clipesque).
Premier constat : on ne peut pas reprocher au film d’être mensonger. Rien ne manque à l’appel : l’assaut lancé sur la Maison blanche, l’action, la pyrotechnie, le patriotisme exacerbé (héro prêt à tout pour son pays), la bannière étoilée flottant au vent, les bons sentiments (le garde du corps courageux est forcément copain avec le gamin du POTUS), les cuivres et les violons, le casting blindé (Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Angela Bassett, Melissa Leo, Dylan McDermott, Robert Forster, Asley Judd, Radha Mitchell). Tout y est. Point de tromperie sur la marchandise mais cela suffit-il à faire un bon film ? Non. Le problème, c’est que le métrage, même dans son genre, est trop calibré, prévisible. La chute de la Maison blanche n’est finalement qu’un digest mélangeant la série 24 heures chrono (autre show patriotique qui utilisait un ressort narratif similaire dans sa septième saison), la franchise Die hard (avec un héro badass devenant le grain de sable dans le plan des terroristes) et l’esprit des productions Jerry Bruckheimer (pour le côté pétaradant et pas bien finaud). En fait, c’est comme si, sans le savoir, le spectateur avait déjà vu Olympus has fallen avant même d’y jeter un œil. Le résultat n’est pas foncièrement déplaisant (du moins pour un « no-brainer ») mais une profonde lassitude se faire sentir dès la première bobine.
Verdict :
Si vous êtes d’humeur légère, peu exigeante, tentez éventuellement la chose. Le cas échéant, passez votre chemin sans l’ombre d’un regret.