Avec ses 12% de réussite au bac, le lycée Jules Ferry est le pire lycée de France. Ayant déjà épuisé toutes les méthodes conventionnelles, l’Inspecteur d’Académie, au désespoir, s’en remet aux conseils de son Adjoint. Ce dernier lui propose de recruter une équipe de professeurs selon une nouvelle formule : aux pires élèves, les pires profs pour soigner le mal par le mal… C’est sa dernière chance de sauver l’établissement, à condition de dépasser le seuil des 50% de réussite au bac. L'inspecteur accepte, pour le meilleur... et pour le pire.
Les adaptations de bandes dessinées ont le vent en poupe actuellement et peuvent, ou non, s’enorgueillir de passages réussis, comme « Asterix » par exemple et plus récemment « Le petit Nicolas » ou encore « L’élève Ducobu ». Et c’est bien vers celui-là que l’on se tourne puisque le film qui nous intéresse se passe également dans un établissement scolaire. La comparaison s’arrêtant là, puisque « Les profs » se situe dans un lycée et que le ton y est volontairement plus décapent que dans chez l’élève en noir et jaune.
Et il fallait certainement toute la tendresse et l’humour de Pierre François Martin Laval pour réussir le passage à l’écran de l’une des bandes dessinées les plus décalées et outrancière de la littérature graphique. Le réalisateur a remodelé les personnages, dépoussiéré certains, mise en valeur d’autres comme la prof de français par exemple ou encore le prof de gym, il s’est assuré une oreille attentive du jeune public en faisant de Boulard un personnage central et ainsi de suite. Mais les qualités du réalisateur résident surtout dans sa capacité à diriger ses acteurs afin d’en obtenir le meilleur pour ne pas être prisonnier de leurs sales habitudes.
Cela se remarque immédiatement, avec Christian Clavier (Les visiteurs) que le réalisateur parvient à freiner pour une composition sobre, mais hilarante, lavée des empreintes de Jacquouille la fripouille faisant de son personnage l’un des plus réjouissants de l’ensemble. D’ailleurs, Pierre François Martin Laval ne s’arrête pas à brimer les égos, il sait aussi en tirer le meilleur pour servir son histoire, comme le personnage de Boulard modelé en collaboration avec Kev Adams (Soda) son interprète qui lui prête son jeu et ses inspirations.
Le résultat fait du film « Les Profs » pas forcément une merveille du septième art, mais un film honnête qui répond avec tendresse et humour à une attente du public. On en sort amusé, on rit beaucoup, on en sen sent jamais pris au piège d’un scénario sans intérêt, sinon celui de discréditer une profession, bien au contraire, « Les Profs » nous donne presque en vie de retourner au lycée pour saluer ce travail ou chaque est périlleux pour celui qui doit enseigner à des élèves pas forcément en phase avec le cours.
En conclusion, « Les Profs » est une adaptation réussit d’une bande dessinée drôle et pleine de tendresse pour ce dur métier de professeur.