Atlantic city, 1922 : les folles années 1920 commencent à s’animer, mais malgré une économie en plein essor, l’alcool se fait rare et le crime organisé sévit toujours plus. Dans ce contexte, Nucky Thompson, dont le mariage a tourné à la mascarade depuis que son épouse Margaret a fait cadeau à l’église des terrains liés à son projet d’autoroute, doit renouer avec d’anciens associés. Il voit également arriver un nouveau concurrent, un gangster à la gâchette facile qui établit un point de passage stratégique entre New-York et Atlantic city pour tenter de siphonner sa livraison d’alcool. Cette rivalité fait ressortir le meilleur et le pire de Nucky.
Lorsque Martin Scorsese a annoncé son projet de se lancer dans la création d’une série télévisée, tout le monde était sur les dents, lorsqu’il s’est avéré qu’elle traiterait de la pègre sous la prohibition, l’un des thèmes majeurs du réalisateur des « Affranchis », tout le monde a poussé un « Oh » d’excitation, mais lorsque la série a démarré, tout le monde a crié au génie du réalisateur et à la maîtrise totale du sujet dans la série, trépignant d’impatience à l’idée d’une deuxième saison.
Il faut dire que la série a de quoi réjouir le spectateur, notamment parce qu’elle semble être une continuité de l’œuvre de Scorsese, comme une sorte d’extension de son travail accompli dans des films majeurs comme par exemple « Casino ». On y voit des personnages se dessiner lentement mais surement, en gardant un rythme soutenu dans la narration. Chaque action entraîne une conséquence et chaque conséquence une action. Les destins se dessinent en même temps qu’apparaissent les fêlures de chacun, les besoins de trouver une place chaque fois plus dominante dans une société qui est en train de se construire et va donner naissance à l’un des spectres les plus infamants de l’Amérique : La pègre, qui va régner sur les casinos, par le biais de l’alcool, qui va agir comme un aimant. Les jeux clandestins deviendront les frères siamois de l’alcool interdit dans une Amérique en proie à ses propres démons.
La série « Boardwalk empire » entraine le spectateur dans une naissance inévitable, dans un combat où les plus discrets, les plus fragiles peuvent devenir en un instant les nouvelles pièces maitresses d’un jeu d’échec implacable où tous les coups sont permis pour assoir son pouvoir. Dans cette troisième saison, les cartes sont redistribués et après l’élimination des concurrents et des apprentis trop gourmands, Nucky va devoir maintenant gérer sa vie de couple devenue définitivement une façade et de nouveaux concurrents.
La saison 3 confirme tout le bien que l’on pensait de la série avec une redistribution subtile des cartes et une envie évidente de mieux nous entrainer dans les méandres de la naissance de la pègre. Ici les grands noms de la pègre se dessinent plus nettement (Notamment Al Capone) et les scénaristes ont l’intelligence de suivre une ligne de conduite minutieuse qui permet de ne pas sombrer dans la redite, mais au contraire de créer de nouveaux personnages qui paraissent pourtant si familier, et de faire du personnage principale (comme dans le parrain), un homme d’affaire implacable, mais un homme sujet aux faiblesses du couple. Les auteurs nous font passer une étape mais n’oublie pas de suivre les traces du maître en prenant leur temps pour développer les intrigues et faire naître leurs nouveaux personnages ou leur faire prendre leur importance.
Une Troisième saison parfaitement réussit qui nous fait, une fois de plus trépigner d’impatience à l’idée d’une quatrième saison déjà en tournage.