Série incroyablement réjouissante de Showtime, « Dexter » prend le risque d’emmener le spectateur sur les traces d’un tueur en série, et de lui faire accepter l’idée de l’aimer, voir même de l’adorer. Car Dexter n’est pas un tueur en série comme les autres, bien au contraire, le meurtrier tue pour venger des victimes, agissant comme un justicier dans l’ombre. Merveilleusement immorale, cette série fait enfin le contrepoids de toutes ces séries policières qui ne cesse de nous infliger des intrigues souvent manquant d’originalité. Ici le contre-pied qui vise à passer de l’autre côté de la barrière, et à nous faire aimer un personnage que l’on aurait l’habitude de détester, est certainement la meilleure idée que les scénaristes de Dexter aient eu.
Le spectateur se retrouve à aimer un homme qui donne la mort en y prenant plaisir. Et même si la morale est sauve, « Dexter » n’en demeure pas moins, à l’instar d’une série comme « Weeds », une production joyeusement décalée et outrancière qui trouve l’approbation de tout un chacun, non sans une certaine petite honte de pouvoir cautionner le fait de suivre les tribulations d’un tueur en série sans jamais trouver à y redire. De la même manière que Coppola l’avait fait dans « Le Parrain », son créateur Jeff Lindsay parvient à trouver les excuses aux meurtres de Dexter qui finissent par le rendre attachant aux yeux du public (Passé torturé, amour difficile et justicier de l‘ombre…).
Et cette fois-ci pour cette avant-dernière saison, Dexter doit faire face au jugement de Déborah qui a découvert son secret en fin de sixième saison. Les scénaristes se lancent alors dans un face à face inédit, où Dexter doit maintenant affronter le regard de sa sœur, son aide ou son dégout. Il doit aussi continuer la mission qu’il s’est fixé en tentant de ne pas éveiller les soupçons qui pèsent sur lui, surtout lorsqu’un redoutable mafieux le prend en chasse.
Tout cela paraît réjouissant, mais les scénaristes semblent avoir bien du mal à trouver l’inspiration. Et cela peut-être redoutablement logique : Comment garder la tension lorsque la série à toujours joué sur la double vie et que la précédente saison s’est terminée sur la découverte du secret. Difficile de soulever l’excitation, de la même manière que lorsque l’on monte une série sur l’ambiguïté des rapport entre le héros et l’héroïne, une fois le secret levé, il n’y a plus grand-chose de passionnant. Avec cette nouvelle saison de Dexter c’est le même cas, on s’accroche aux personnages, on espère qu’un sursaut d’inspiration va renaître, mais la série s’essouffle et le spectateur a bien du mal au fil des épisodes à rentrer dans l’intrigue même secondaire que nous propose les scénaristes.
En conclusion cette septième saison commence à sentir la redite et la découverte du secret de Dexter par Déborah en fin de saison 6, rend finalement la tâche difficile aux scénaristes qui ont du mal à rebondir après avoir mis fin à ce qui faisait tout l’intérêt de la série.