Dans la France d'avant la Révolution française, Benjamin Rathery est médecin de campagne doublé d'un bon vivant. Volontiers frondeur, il s'attaque aux noblions, frôle les galères et chavire les cœurs.
Edouard Molinaro est un réalisateur qui aimait la comédie et savait le lui rendre, avec des succès comme « Hibernatus » ou encore « L’emmerdeur » avec encore une fois Jacques Brel. Le chanteur avait déjà participé à une œuvre du réalisateur et ce fut notamment « Mon oncle Benjamin » qui fut leur première collaboration. Le résultat est en demi-teinte, notamment parce que le film lorgne indéniablement sur le style pochade pas forcément maitrisée.
Du coup le film peine à passionner le spectateur par une narration trop répétitive et une sous exploitation de sa distribution, notamment l’acteur principal Jacques Brel qui avait fait des étincelles avec son interprétation de l’instituteur injustement accusé dans « Les risques du métier ». Ici l’acteur tente le virage comique, mais la sensibilité du chanteur est trop présente et il ne parvient pas à l’effacer. De l’autre côté les acteurs de seconds rôles tels que Paul Preboist (Mon curé chez les nudistes) ou encore Rosy Varte (Joyeuse Pâques), finissent par emporter le morceau en utilisant en totalité leur potentiel comique. Même Bernard Blier (Les tontons flingueurs) paraît peu impliqué dans ce film qui ne cesse d’accumuler les répétitions.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit, « Mon oncle Benjamin » est un film qui repose sur un scénario qui tente maladroitement de s’intéresser aux mœurs légères d’une société prérévolutionnaire, bien décidée à ne plus se laisser conduire sa vie par une noblesse, fort peu regardante de la justice. On passe d’une action à une autre sans beaucoup d’intérêt si ce n’est celui de s’ennuyer ferme.
En conclusion, « Mon Oncle Benjamin » est un film qui accumule les répétitions, et sous-emploi ses comédiens. Une erreur de parcours dans la carrière de comédien de Jacques Brel et dans celle de réalisateur d’Edouard Molinaro.