L’histoire
Deux jeunes gens possédant des pouvoirs psychiques exceptionnels, Gillian Bellaver et Robin Sandza, suscitent l’intérêt d’une organisation prête à tout pour exploiter leurs talents.
Critique
Dans la filmographie de Briand De Palma, Furie a encore tendance à être un peu oublié. Il faut dire que le titre est toujours resté dans l’ombre d’un Carrie tourné deux ans plus tôt et avec lequel il entretient quelques similitudes de façade (la télékinésie et la présence d’Amy Irving). Et pourtant, trois décennies après sa sortie, The Fury reste une œuvre intrinsèquement réussie. Un film envoûtant qui porte la marque de son réalisateur, sur le fond comme sur la forme.
Tiré d’un roman de John Farris, le scénario de Furie ne pouvait que séduire De Palma. On y retrouve en effet certaines de ses thématiques de prédilection : la paranoïa, la manipulation, les faux-semblants. Autant dire que tout est réuni pour instaurer une atmosphère de méfiance, de suspicion. Le thème du double, cher au réalisateur, est également présent à travers les personnages de Gillian et Robin. A un niveau plus discret, on relève aussi la figure du talent stoppé en pleine ascension (Robin), un sujet personnel pour Brian De Palma puisqu’il renvoie à la trajectoire brisée de son frère aîné Bruce (un brillant scientifique qui finît embrigadé dans une secte). Accessoirement, on notera que The Fury préfigure aussi plusieurs films, à l’image du Scanners de David Cronenberg.
Revoir Furie aujourd’hui, c’est l’occasion de profiter du savoir-faire d’un De Palma alors au sommet de son art. En plein dans sa période artistique la plus faste (les années 70 et la première moitié des années 80), le réalisateur fait preuve d’une maestria visuelle de chaque instant. Eblouissante, sa mise en scène est magnifiée par une superbe photographie seventies (Richard H. Kline), un montage affûté (parfaite alternance entre les trajectoires des principaux personnages) et une inoubliable bande originale (John Williams). Parmi les sommets du métrage, on retiendra notamment les visions de Gillian, le passage de la fête foraine, la séquence d’évasion au ralenti et un final hallucinant. Ajoutons qu’un casting copieux et impliqué (Kirk Douglas, John Cassavetes, Amy Irving, Carrie Snodgress, ...) ne gâche rien à l’affaire.
Verdict
S’il n’a certes pas la puissance d’un Carrie, Furie est loin d’être un titre mineur dans la filmographie de Brian De Palma. Voici donc une œuvre à (re)découvrir d’urgence.