Histoire
En 1890 dans le Wyonming, le shérif James Averill voit son autorité contestée par l'Association des éleveurs de bétail qui stigmatise les immigrants européens. Appuyé en secret par le gouvernement, les éleveurs ont établi une liste noire d'immigrants à abattre. Esseulé, Averill se dresse contre ce massacre programmé, mettant en danger sa propre vie ainsi que celle de la femme qu'il aime, une prostituée nommée Ella...
Critique
Réalisé en 1980 suite au succès de Voyage au bout de l'enfer, La porte du Paradis est connu comme un film maudit, pour avoir coulé la United Artist, et la carrière de Michael Cimino, et aussi mis fin au pouvoir décisionnaire et la toute puissance des réalisateurs. En effet, le film devait au départ coûter environ $7M, mais avec les exigences artistiques de Michael Cimino, le budget est monté à une somme astronomique de $44M, pour son époque. Il a fallu cinq années pour que Cimino puisse réaliser de nouveau un long métrage: L'année du dragon.
Mais La porte du Paradis c'est aussi un Western épique, avec de grands espaces, une bataille finale monumentale... le tout est magnifiquement photographié par Vilmos Zsigmond, le chef opérateur de films tels que Voyage au bout de l'enfer, Rencontre du troisième type. La porte du Paradis c'est aussi le rêve Américain qui se révèle être un vrai cauchemar pour les immigrants d'Europe de l'Est. Car en lieu et place de l'espoir et prospérité, c'est la pauvreté et la persécution qui les attendent.
Tout comme Voyage au bout de l'enfer, où la guerre du Vietnam n'était qu'un décor, un prétexte pour parler de l'être humain, de sa capacité à se surpasser dans des situations extrêmes. La porte du Paradis est avant tout un drame humain avant d'être un Western. Ainsi, comme Voyage au bout de l'enfer, la première partie du film d'une durée très importante, est focalisée sur le personnage principal, James Averill et ses rapports avec ses camarades de classe, ce groupe de diplômés de Harvard qui vont devenir par la suite, des leaders de la vie politique américaine.
L'exigence artistique de Michael Cimino, et le dépassement de budget se justifient complètement, à la vue des images du film. Des extérieures aux scènes intérieures, tout est majestueusement mise en scène. Les décors sont impressionnants d'authenticité. Le montage est impeccable et impressionne par sa fluidité et son efficacité, (lors de la bataille finale, mais aussi pendant la fête de fin d'année à Harvard), surtout quand on connait le nombre de plans et d'heures de rushs disponibles.
Ce qui impressionne aussi c'est le casting qui réunit des acteurs talentueux comme Kris Kristofferson, Isabelle Huppert, John Hurt, Jeff Bridges, Brad Dourif, Sam Waterston, Joseph Cotten, et surtout Christopher Walken, qui une fois de plus brille par son charisme et son jeu.
Malgré la durée relativement longue du film, 3h36, l'ennui n'est jamais au rendez-vous.
Conclusion
La porte du Paradis est un film monumental à voir absolument, d'autant plus qu'il est proposé avec une image et un son aussi parfaits que ce que peut offrir le format Blu-ray. L'éditeur Carlotta, propose deux éditions pour la sortie de ce film évènement: une édition standard double Blu-ray, et une édition Coffret Prestige digne du film.
Le Blu-ray est encodé en AVC au format 2.40:1 d'origine respecté. L'image a été scannée en 2K et entièrement restaurée avec soin, sous la supervision de Michael Cimino. Inutile de dire que le résultat est phénoménal. Les débris, poussière, griffures et autres dégâts ont disparu au profil d'une image détaillée, respectueuse du format de tournage d'origine, avec préservation du grain pellicule. Les couleurs retrouvent leurs teintes et nuances voulues par le réalisateur. Les noirs sont parfaits. La compression est impeccable malgré la durée importante du film.
En résumé, La porte du Paradis n'avait jamais connu une image digne du film, cette édition Blu-ray lui rend enfin justice.
La piste audio proposée est la VO en DTS HD MASTER AUDIO 5.1 sous-titrée français. Tout comme l'image, le son a été entièrement et minutieusement restauré, sous la supervision de Michael Cimino. Le résultat est également spectaculaire, toutes anomalies sonores ont été corrigées pour avoir un son impeccable. Les dialogues sont clairs et bien dosés au milieu d'autres effets sonores. La bataille finale tout comme la séquence d'ouverture (la séquence de fêtes de fin d'année à Harvard) sont des parfaits exemples de la qualité du mixage 5.1, à la fois nuancé et puissant. L'immersion est au rendez-vous.