L'ultimatum des trois mercenaires

L'histoire
Le dimanche 16 novembre 1981 s'annonce comme une journée tranquille pour David Stevens. Le président des Etats-Unis ignore qu'au même moment des évadés de prison sont entrain de s'infiltrer dans une base militaire du Montana, afin de prendre le contrôle de neuf missiles nucléaires. Leur meneur : Lawrence Dell, un ancien général de l'US Air Force condamné pour meurtre. Introduit avec succès dans le silo 3, Dell contacte l'état-major et impose ses conditions...

Critique
L'ultimatum des trois mercenaires est réalisé par Robert Aldrich (Les douze salopards, Qu'est-il arrivé à Baby Jane?), et a connu un échec tout autant artistique que commercial. Le film a été remonté et raccourci pour sa sortie en salle aux USA et en France, lui enlevant toute substance et message politique pour le transformer en simple film d'action de série B. La sortie du Blu-ray permet enfin de voir le film dans sa version intégrale. 
Contrairement à ce que son titre français pourrait laisser penser, L'ultimatum des trois mercenaires, n'est ni un Western, ni un film de guerre. Le film est un thriller haletant, avec plusieurs moments de grande tensions, mais c'est avant tout une critique de la politique américaine de l'époque, une charge sans retenue contre la guerre américaine au Vietnam, et des mensonges d'Etat en général.

La mise en scène de Aldrich est audacieuse, multipliant des plans variés. Le montage utilise souvent la technique du Split-screen qui permet de voir plusieurs actions se dérouler simultanément à l'écran. Ce mariage entre une mise en scène débridée et un montage qui l'est tout autant, permet de donner un rythme soutenu à l'ensemble, si bien que les 2h24 du métrage passe comme une lettre à la poste.

Le casting réunit des vieux loups du cinéma tels que Burt Lancaster, Richard Widmark, Burt Young, Joseph Cotten, Charles Durning... Leurs jeux peuvent parfois être limite théatral, mais cela n'entame pas la crédibilité de leur personnage, ni de l'ensemble du film.

Le film a ses défauts. Une durée moindre, des personnages plus complexes et moins unidimensionnels, et une mise en scène moins maladroite de certaines séquences d'action auraient été les bienvenus.

Conclusion
Même s'il est loin d'être parfait, L'ultimatum des trois mercenaires n'est pas un navet comme son montage raccourci pouvait laisser penser. La version intégrale proposée par Carlotta permet de voir le film sous un nouvel angle. Et si vous voulez savoir d'où vient l'idée du film de 1996 de Michael Bay, The Rock, jetez un coup d'oeil sur L'ultimatum des trois mercenaires. 

Le film est encodé en AVC au format 1.85:1. Le Master, issu du négatif original, est d'une propreté sans faille, aucune trace de débris, poussière ou griffure n'est visible. L'image est naturellement détaillée, en conservant son grain pellicule. Les couleurs sont idéalement saturées, et les noirs sont bien profonds. La compression ne pose aucun souci apparent. La qualité de l'ensemble est excellente.

Le film propose une seule piste audio VO en DTS HD MASTER AUDIO 1.0 avec sous-titre français. Tout comme l'image, le son a été soigneusement nettoyé, ne laissant aucun artéfact sonore tout le long du film, et offrant une bonne dynamique. Le mixage du film est de qualité indéniable, avec des dialogues qui se détachent bien des effets sonores, et de la musique composée par Jerry Goldsmith, même lors des scènes les plus "chargées", (celles utilisant le système du Split-screen, avec plusieurs personnages qui parlent en même temps).