Pop Rédemption

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FRA
Date de sortie
11/10/2013
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Alex Guyot, Philippe Braunstein, Léonard Glowinski
Scénaristes
Mark Eacersall, Martin Le Gall, Alexandre Astier
Compositeur
Franck Lebon, Steeve Petit, Karim Attoumane
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
95
Support
Critique de Simon Bitanga

Depuis leurs lointains débuts, les Dead MaKabés ont pour habitude de performer durant toutes les périodes estivales dans d’obscurs festivals européens.

Le temps qui passe, les différents et les obligations de chacun finissent par avoir raison des 3/4 de ces participants … s’apprêtant à avouer au leader l’envie de splitter, ce dernier les devance en leur annonçant leur participation inespérée au prochain Hellfest Summer Open Air, THE rendez-vous annuel des adeptes de métal et ses dérivés !

«Allez, un dernier et on n’en parle plus» se promettent le quatuor parti briller une ultime fois devant une grosse foule en délire, une vraie. Mais comme ce ne serait pas marrant si tout se passait bien …


LE DERNIER CHANT DU MÉTAL HURLANT

Une comédie sur des métalleux en France : voilà qui n’est pas banal pour une première réalisation, d’autant que l’intention de Martin Le Gall comprend tout de même 2 genres pas qu’un peu blindés d’à priori(s) - la comédie française (qui, même si on connaît, ne fait pas toujours rire) et le Métal hexagonal (qui, si on connaît pas bien, peut faire un peu flipper).

Impensable de financer une telle chimie sans faire fuir les 2 cibles ? Il s’agit de trouver dans un premier temps quelques points d’amarrage afin de contenter le plus grand nombre : ici on tombe sur 4 compères en crise sur des sujets endémiques (passer le cap de la trentaine où de plus en plus de choix et leurs répercussions seront à assurer) compromettant à hauteurs variables la pratique de leur passion. Du coup on a :

* Ceux qui jouent par habitude mais sont mentalement plus focalisés sur des intérêts familiaux ou professionnels (JP le bassiste (Grégory Gadebois) bon papa ou Pascal le batteur (Jonathan Cohen) ambitieux patron du restaurant asiatique le Bonheur-Fu).

* Celui qui continue à vivre avec un sens disproportionné des réalités, très intéressé par la femme sans pour autant avoir envie de se stabiliser. Erik le Guitar Hero (Yacine Belhousse) est un peu plus concerné par ses talents à la gratte, avec à terme le souhait de jouer solo.

* Celui qui est tellement à fond dedans qu’on dirait une parodie … Il ne désespère pas de voir briller l’étoile de la Gloire au dessus de leurs têtes quitte à commettre tous les sacrifices, toutes les bassesses … Artiste incompris et impulsif, il pique sa grosse colère autant face à la médiocrité que l’approximation … : on comprend sans peine qu’à part le Black Métal et sa mère-grand souffreteuse, le chanteur Alexandre (Julien Doré) n’a rien d’autre dans la vie.


Bien que résumant les hauts et les bas de la vie d’un groupe de musicos méconnu, ils sont avant tout montrés comme une bande de potes de longue date au détour d’une sacrée histoire : en effet, afin d’être au top  pour le Hell’, Alex a programmé un petit échauffement-surprise dans un restaurant pour public non averti. L’enchaînement va finir de bien tragique manière amorçant une traque impitoyable avec les forces de l’ordre de province.

Là on alterne sur une partie plus conventionnelle où investigue Martine (Audrey Fleurot). Parallèlement à cela elle éduque seule sa fille Julia (Délia Espinat-Dief), adolescente distante, boudeuse et fugueuse demeurant néanmoins important car s’agissant de la seule âme de Saint-Peperac à affectionner cette catégorie musicale.


Des jeunes en proie au doute et au satanisme, des gendarmes d’un patelin un peu décontenancés par l’aspect des suspects, une halte dans une commune célébrant leur fête annuelle où s’opposent noir/cuir/clous avec couleurs/sucre/fraises … Ce choc culturel alimente une comédie souvent grossière mais pas vulgaire prétexte à de la gentille pique affective, jouant sur les clichés et le décalage sans jamais chercher à offenser quiconque. Pour preuve (quasiment) tous les personnages ont un bon fond, l’ambiance est toute en décontraction, même le background social est vu de manière légère.
Justement, au titre du film et son avancée, un peu de variétoche française des 70/80’s mais surtout pas mal de pop baba cool vont prendre une telle importance que son intégration dans le métal sera (vue comme) salutaire ! Damnation !! Ce n’est pas aujourd’hui que les adeptes de cornes avec l’index et l’auriculaire pourront crier justice, bien qu’un passage amusant démystifiera dans les grandes lignes les sous-genres du métal.

Le montage est bizarre : structure interchangeable (permutez nos gugusses qui se rendent au Hellfest par des cosplayeurs qui se font la Japan Expo ou des fans de cyclisme qui visent la finale du Tour de France aux Champs-Élysées, c’est pareil), chaque séquence est une scénette construite comme les sketches diffusés avant ou après les infos sur les chaînes nationales. D’une certaine finesse, les bouches sortent des dialogues co-fignolés par Alexandre Astier qui, héritant de l’indirectement comique Chef de la Section de Recherche pas content, renforce cette impression d’enchaîner plusieurs épisodes TV où il (ré)interprétait Arthur Pendragon. Autant dire qu’un tiers de votre temps partira à la corbeille si sa trogne, ses méthodes et son humour ne vous reviennent pas.
Remarque identique pour Julien Doré : bien qu’embaucher dans des long métrages des ressortissants du showbizz ou du 4e art peut s’avérer périlleux (opportuniste ?), la nouvelle star n’en est pas à son coup d’essai et livre une prestation correcte. Davantage convaincants dans leurs rôles respectifs, Yacine Belhousse, Jonathan Cohen et Grégory Gadebois concourent beaucoup à rendre la relation amicale très crédible. Les quelques présences féminines principales sont réduites à de la belle mise en valeur et une utilité restreinte à quelques bons mots (mention spéciale pour Michèle (Magali Miniac) l’épouse de JP).

Mis en scène un peu mieux qu’un bon téléfilm (au moins c’est lisible, jamais étourdissant, quelquefois un gag visuel réussi surgit) et rappelant par touches les pérégrinations des Charlots (ceux-là même qui auraient pu juste rester d’excellents musiciens mais sont allé jusqu’à affronter Dracula avec un saucisson à l’ail), les MakaBés road-moovent dans un univers où rigoler et vanner c’est plus facile qu’affronter le pathos ou la dureté (les situations graves sont des déclencheurs à l’impact limité), le cœur du récit (le clash des 4) se déroulera donc sans méchanceté ou grands heurs. Leur amitié s’exprimant jamais mieux qu’en musique, il est possible d’interpréter leur évolution dans ce sens : la rigidité et le comportement excessif d’un meneur enfermé dans son style (ainsi qu’un manque de popularité ?) iront jusqu’à menacer l’entente des 4 camarades. Les épreuves les forceront à s’adapter à des sonorités plus douces et plus grand public, améliorant progressivement leur visibilité, rapports et qualité de leur composition.


CONCLUSION :

Plus ça avance, moins cela semble un film sur le métal (qui s’assume) mais plus une comédie avec des éléments de métal dedans et du flower power à gogo, destinée avant tout à faire un point sans chichis et avec le sourire sur 15 ans de rêves d’adolescents.

Sauvé par son bon cœur, son écriture, ses références tout azimut et sa bande son, Pop Rédemption trouvera sans problème ses défenseurs parmi qui aime Doré, qui apprécie les arrondissements d’angles des personnes extérieurement différentes, qui fantasme sans relâche sur un Kaamelot sur grand écran, qui se souvient avec émotion d’un genre de comédie oublié et bien entendu les metalleu(ses)x pas difficiles certainement content(e)s qu’on ne les fait pas passer pour de sinistres individus.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1

Soyeuse, claire et rarement à défaut, l’image de la rédemption Pop est une excellente occasion de profiter du support HD. Les détails sautent aux yeux, les contrastes sont top, les quelques environnements chargés de couleurs ainsi que les ambiances volontairement plus ternes sont restituées avec une précision d’autant plus appréciable que la compression est nulle. Un grand et solide 4 étoiles.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Anglais
Oui
Non
Non
 
 
 
VF Sourds
Oui
Non
Non
 
 
 

Le disque propose 2 versions sonores : d’un coté la HD DTS Master Audio 2.0 sage, correcte et minimum parfait pour s’adapter aux plus simples configurations ; de l’autre la HD DTS Master Audio 5.1 où l’on salive à l’avance d’une restitution sonore à la hauteur de l’événement musical. C’est amble, précis, enveloppant, la pétillante soundtrack ressort avec fermeté et, à moins que les interprètes mangent leurs mots, les dialogues sont limpides ... mais contre toute attente, des morceaux joués sur scène à l’environnement du festival ça manque singulièrement de présence et de patate. Même le subwoofer poussé à mort il est rageant que cela ne tonne pas assez d’autant plus que le sujet se prêtait à un décrassage d’oreilles en règle. 

La qualité sonore est donc bien au rendez-vous mais sur ce point, il faudra plutôt se rabattre sur un concert-live en Blu-Ray.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 117 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Featurettes

Contrastant avec la superbe qualité des génériques de début et de fin, le menu vous proposera un accès aux :

- FILM
- VERSIONS :
* 1 piste DTS HD Master Audio 5.1
* 1 piste DTS HD Master Audio 2.0
* 1 piste en Audio-Description DTS 2.0
* 2 sous-titrages (anglais + français pour sourds et malentendants).)

- CHAPITRES

- SUPPLÉMENTS : on amorce 4 modules qui, d'une durée de 2 minutes maximum l'unité, ressemblent plus à des featurettes (quelques images du tournage sans trop en parler) qu’à un attendu making-of.
* La chanson «Gadebois» : une ode à la gloire du comédien
* La télécommande à Johnny : un petit délire qui permet à Julien Doré, via une application de son smartphone, de contrôler les faits et gestes de Jonathan Cohen.
* Métal d’avant : Jonathan Cohen et Yacine Belhousse dissertent brièvement sur le métal de jadis
* Ukulélé : Julien Doré en action

* Bande annonce

* Court métrage : Diva et Pianiste
Réalisé par Martin Le Gall en 2000, il s’agit d’1/4 heure des (mes)aventures d’un couple d’artistes ambulants Diva (Sylvie Lachat) et Pianiste (Vincent Leenhardt). Sympathique et démontrant déjà d’un certain intérêt pour la musique dans ses histoires … Il faut attendre la moitié du court pour entendre des dialogues !